Un même sentiment

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1. Introduction

Poursuite de la lecture tout au long de ce message
Il convient cependant de l'introduire par un bref aperçu de cette épître.
C'est l'une des dernières épîtres que Paul écrira aux environs de l'an 61 durant son emprisonnement à Rome
Ce qui nous marque à la lecture de l'épître de Paul aux Philippiens, c'est que sa rédaction n'a pas été motivée par une crise dans l'église comme dans tant d'autres :
Aux Galates : il leur reprochera de se laisser fasciner par ceux qui prêchent le salut par la loi :
"O Galates dépourvus de sens ! ...Après avoir commencé par l'Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ?" (Galates 3.1 ; 3)
Aux Ephésiens : dont la ville était un grand centre d'idolâtrie, (Actes 19.23), on y faisait commerce du temple en miniature de la déesse Diane, considéré comme l'une des 7 merveilles du monde.
Paul leur dira qu'ils sont maintenant en Christ
"Un édifice bien coordonné qui s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur" (Ephésiens 2.21)
Aux Corinthiens dont la ville était symbole d'immoralité, lascivité, mercantilisme (appât du gain), Paul leur dira de ne pas avoir de rapport avec les débauchés, les cupides, les ravisseurs, (1Co 5.9), il leur donnera cet enseignement sur le mariage (1Co 7)
Quand il écrit aux philippiens, l'église n'est pas en crise
Les Philippiens tenaient une place particulière dans le cœur de Paul, il suffit de remarquer les témoignages qu'il leur rend :
"Je rends grâce à mon Dieu de tout le souvenir que je garde de vous" (1.3)
"Je vous porte dans mon cœur" (1.7)
"Je vous chéris" (1.8)
"Mes bien-aimés" (2.12 ; 4.1)
Ces mots nous montrent combien Paul aimait les Philippiens et ce pour plusieurs raisons :
Leur zèle pour l'Evangile (1.5 ; 1.30)
Leur amour (1.9)
Leur soutien dans la prière (1.19)
Leur obéissance (2.12)
Leur libéralité envers l'apôtre (2.25 ; 4.15-18)
Cette lettre est rédigée pour les remercier de leurs dons, et pour leur adresser quelques exhortations :
Ce n'est parce que l'église est en paix et qu'apparemment tout va bien que nous n'avons pas besoin d'être exhorter.
C'est pourquoi Paul conclut sa lettre en les engageant à persévérer
"A demeurer ainsi ferme dans le Seigneur" (4.1)

1. UNE EXHORTATION COLLECTIVE ET PERSONNELLE

Evodie ... Syntyche : « Parfumé » … « Rencontre avec le destin »
Tout un programme pour une église … parfum = prière, destin = avenir
L’avenir d’une église repose sur la capacité à prier ensemble
Deux femmes dont nous ne savons que ce que les versets 2 et 3 de ce chapitre veulent bien nous en dire.
Le bon point est qu'elles ont combattu avec lui pour l'Evangile. Peut-être comme diaconesses, mais le texte ne le dit pas, en tout cas comme membres fidèles de l'Eglise et témoins zélés et ardents du Christ.
Des chrétiens comme Evodie et Syntyche, il y en a toujours eu dans l'Eglise, mais ils ne sont pas si nombreux que cela. Les pasteurs rêvent d'en avoir un peu plus. Alors on comprend que Paul leur fasse un compliment en passant.
Le mauvais point, c'est qu'elles se sont manifestement querellées, qu'il y a eu une dissension entre elles.
Pas très grave, parce que Paul ne s'y attarde pas, mais elle a dû durer un certain temps, sinon Epaphrodite ne lui en aurait pas parlé et lui-même n'en ferait pas mention.
On notera aussi qu'il ne prend pas position. Comment le pourrait-il, puisqu'il n'a pas été là pour voir ce qui s'est passé ? Alors il demande à un homme qu'il appelle son "fidèle collègue" de les aider à régler leur différend.
Pas grave, peut-être, mais Paul, comme il l'a déjà fait savoir aux Philippiens (1:15-17.27; 2:1-4) et comme il l'écrit dans pratiquement toutes ses épîtres, n'aime pas les tensions et les dissensions dans l'Eglise.

1.1. Une exhortation pour l'Eglise

Philippes était une église qui était à l'ouvrage, ce qui faisait toute la joie de Paul
Elle était pour lui sa couronne dont chaque éclat était une âme sauvée, symbole de son œuvre dans cette ville
Dans cette exhortation qu'il leur adresse on sent tout l'amour qu'il éprouve pour eux :
Ce n'est pas pour rien que le verset 1 commence et termine par ces mots : "mes biens aimés" : il les entoure de son amour.
Philippiens 4:1 : « C’est pourquoi, mes bien-aimés, et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés ! »
Il parle avec douceur et sans dureté, comme il l'enseignera à Timothée :
"Exhorte avec toute douceur, en instruisant." (2Timothée 4.2)
Ainsi l'exhortation doit nous instruire et non pas nous détruire.
Si après l'exhortation nous sommes plus abattus que jamais, alors ...

1.2. Une exhortation personnelle

C'est alors que Paul parle de ces deux femmes Evodie et Syntyche.
Remarque sur le double emploi du verbe « exhorter », il s'adresse à l'une comme à l'autre
Elles sont chacune responsables de ce qu’elles sont !

1.3. Exhortation positive ou négative ?

1.3.1. Exhortation négative

Pendant un temps elles ont combattu avec Paul et Clément et les autres compagnons avec un zèle digne d'Ephésiens 6.15 :
"Mettez pour chaussures à vos pieds le zèle que donne l'Evangile de paix."
Il semble que les semelles des chaussures se soient usées en route, que leur zèle ait baissé.
Sur la couronne de l'apôtre, il y avait des éclats qui avaient baissé d'intensité. (Paul l'avait ressenti)
Elles ont ainsi laissé place à des dissentiments
Quand nous perdons notre zèle, nous ouvrons la porte à notre ennemi qui se hâtera de remplacer le trou par toutes sortes de mauvaises pensées.
Tu en as assez fait, laisse la place aux autres, etc...
Il nous faut, pour notre part, veiller sur notre cœur plus que tout autre chose.
Et il appartient aussi au serviteur de Dieu d'aider ceux qui ont baissé de régime, et ce n'est pas de l'inquisition puisque Paul dit :
"Et, toi aussi fidèle collègue, oui, je te prie de les aider..." (4.3)

1.3.2. Exhortation positive

Ce qu’elles sont, elles doivent le demeurer car elles sont des exemples pour les autres

2. UN MÊME SENTIMENT

L'exhortation de Paul engage ces femmes à être d'un même sentiment, pas pour les choses du monde, mais DANS LE SEIGNEUR. (4.2)
"Un même sentiment" : c'est là la pensée centrale du message de Paul, à cause de ce que d'aucun "prêchent Christ par envie et par esprit de dispute." (1.15)
Mot que l'on retrouve 5 fois dans cette épître
Ces deux femmes symbolisent la relation entre chrétiens :
"Elles ont combattu pour l'Evangile..." (4.3)
Quand on appartient à la même équipe, on joue dans le même but.
Il nous faut donc veiller à ce que rien ne vienne altérer nos sentiments
Ce qui amène deux questions :

2.1. Qu'est-ce qui peut altérer nos sentiments ?

2.1.1. "Ne vous inquiétez de rien." (4.6)

Si Paul leur dit cela c'est qu'il savait qu'il y avait de l'inquiétude dans leur cœur pour quelque raison que ce soit
Ne nous arrive-t-il pas de nous inquiéter pour différents problèmes :
Travail, examen, enfants, etc...
Il faut être honnête et reconnaître que nos inquiétudes ne changent rien à l'état des choses.
Au contraire, elles nous amènent à perdre notre place dans le combat de Dieu.
Nos inquiétudes transparaissent tellement sur notre visage que lorsque les chrétiens ou le pasteur s'en aperçoivent on en devient agressif
Nous n'avons plus ce même sentiment

2.1.2. "Ne faîtes rien par esprit de parti ou par vaine gloire." (2.3)

Paul mettait les Philippiens en garde contre ceux qui prêchaient Christ par envie (1.15)
On peut très bien avoir conservé notre zèle, mais c'est notre motivation qui n'est plus la même.
Qu'est-ce qui pousse à rendre témoignage, à participer à la vie de l'Eglise ?
C'est vrai que Paul dit "qu'importe, que ce soit pour l'apparence, que ce soit sincèrement, Christ n'est pas moins annoncé" (1.18)
Mais il dit aussi que "leur fin sera la perdition...car ils ne pensent qu'aux choses de la terre" (3.19)

2.2. Que faire pour rester d'un même sentiment ?

2.2.1. Il faut entretenir notre relation avec Dieu par la prière,

Faisons "connaître nos besoins à Dieu par des prières, des supplications et des actions de grâces" (4.6)
Si nous sommes des hommes, des femmes de prières alors nous aurons cette paix que rien ne peut troubler
Combien nous sous-estimons l'efficace de la prière
Anecdote des orphelins et de la montagne (Matthieu 17.20)

2.2.2. Il faut aussi que nous soyons revêtu d'humilité et de douceur

L'humilité nous fait voir les autres au-dessus de nous (2.3)
La douceur nous fait accepter l'exhortation qui nous est adressé
Ne sont-ce pas là deux des attributs de la nature de Jésus :
"Je suis doux et humble de cœur." (Matthieu 11.29)
La douceur est bien la meilleure réponse à la hargne de ce monde furieux

2.2.3. « Ce que vous avez appris de moi...pratiquez-le."

Un autre point pour que nous puissions conserver ce même sentiment, c'est avoir la base de doctrine, à savoir la Parole de Dieu
Il règne une confusion avec toutes ces doctrines que les gens ne savent plus où est la vérité
Vous leur parlez de l'Evangile, ils vous parlent de WACCO
C'est pourquoi il nous faut rester sur le fondement de la Parole :
"Se défendant avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous." (1Pierre 3.15)

3. CONCLUSION

Si nous observons ces paroles nous sommes en droit à nous attendre à l'accomplissement de la promesse qui s'y rattache,
Car une exhortation est toujours liée à une promesse
Cette promesse la voici :
¨ "Et la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ." (4.7)
Souvenons-nous que le cœur est le siège des sentiments, alors veillons sur "notre cœur plus que tout autre chose car de lui vienne les sources de la vie."(Proverbes 4.23)
On dit souvent que l’église parfaite n’existe pas à cause de personnes que nous sommes et qui le composent
Mais j’ai déjà d’&vis sur la question, oui l’église parfaite existe et c’est la mienne
elle n’est pas parfaite à cause de moi mais à cause des autres :
Aimez-vous les uns les autres et que Dieu bénisse toutes les Evodie et qu’Il bénisse toutes les Syntyche
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