Le Lévitique

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Lévitique

INTRODUCTION GENERALE

LE NOM ET LES LIGNES DIRECTRICES

A.           LE NOM DU LIVRE

Le Lévitique est le troisième livre du Pentateuque ; il suit l'Exode et précède les Nombres. Son nom provient de la forme latine du mot grec leuitikon, qui indique que le livre concerne les prêtres de la tribu de Lévi. Dans la tradition juive, le livre a reçu pour titre son premier mot : wayyiqra (« et il appela »). Dans la Mishna, le livre est décrit comme celui « de la loi des prêtres », « du livre des prêtres » et « de la loi des offrandes ». C'est dans la LXX que le livre portera donc le titre de « livre lévitique ». Ce titre a été repris dans la Vulgate et est passé dans les versions occidentales jusqu'à nos jours. A l'opposé de la relative désaffection dont il souffre d'ordinaire dans la lecture chrétienne de l'Ancien Testament, le Lévitique occupe une place centrale dans la tradition juive ; situé au milieu de la Torah, il peut être considéré comme le cœur symbolique de cet ensemble fondamental. L'étude de la Torah, débute normalement avec ce livre. Un midrash (commentaire ou paraphrase rabbinique de la Bible) rend compte de cette coutume en ces termes : « Pourquoi les petits enfants commencent-ils par le manuel des prêtres et non par la Genèse ?- Sans doute parce que les petits enfants sont purs et que les sacrifices aussi sont purs ; que les purs viennent donc et s'engagent à l'étude du pur. »

B.            LES LIGNES DIRECTRICES

I.              SA PLACE DANS LE PENTATEUQUE.

Certains éléments de l'ensemble Exode-Nombres (y compris Lévitique) permettent de considérer le Pentateuque comme une unité. Le livre du Lévitique se présente clairement comme la suite du livre de l'Exode. Notons qu'il débute par une mention selon laquelle l'Eternel s'est adressé à Moïse depuis le sanctuaire (1.1).L'Exode s'achève par trois versets (40.36-38) qui laissent deviner l'errance des Israélites dans le désert. Ce séjour au désert n'est cependant pas raconté dans le Lévitique mais dans le livre suivant, celui des Nombres (chap.9). Mais le Lévitique est la suite de l'Exode en ce qu'il réglemente les sacrifices et les offrandes du sanctuaire (dont la construction est décrite dans l'Exode) ; de plus, les instructions d'Exode 29 sont exécutées en Lévitique 8. Ce chapitre, récit de l'investiture des prêtres, reprend la description de l'inauguration du sanctuaire là où l'Exode l'avait laissé. Les offrandes des princes, en Nombres 7, se rapportent encore au même événement. Enfin, la manifestation du Seigneur dans le buisson ardent, en Exode 3, annonce l'apparition de la gloire du Seigneur, non seulement dans l'Exode (Ex 24.16-17), mais aussi dans le Lévitique (9.24), où Aaron et ses fils, assistés par Moïse, offrent des sacrifices au Seigneur «le huitième jour » (9.1). Le Lévitique est basé sur la promesse de la présence du Seigneur au milieu des Israélites (Ex 29.45-46). Il aborde la question de la façon dont les êtres humains doivent vivre dans la proximité du Dieu saint.

II.            « LA GRANDE SYNTHESE CULTUELLE »

Le Lévitique se présente avant tout comme une réglementation minutieuse du système rituel dont le sanctuaire est le centre. Il consiste donc principalement en prescriptions et règles. L'Exode rapporte comment Dieu a fait sortir le peuple d'Israël d'Egypte pour conclure une alliance avec lui sur le mont Sinaï. Par cette alliance, Dieu a fait d'Israël son peuple, un peuple saint, c'est-à-dire un peuple ayant pour vocation de lui rendre un culte (Ex 19.6). Les lois du Lévitique ont été données sur le Sinaï. Après le récit de la confection du Tabernacle, il était logique de rapporter les lois sur les sacrifices qu'on devait y offrir et qui définissent le rôle des prêtres (Lv 1-7), puis l'entrée en fonction des prêtres dans le Tabernacle (Lv 8-10). Les lois cultuelles (Lv 10-17) complètent donc les stipulations de l'alliance de l'Exode. Les lois des chapitres 18-25 reprennent et développent les lois d'Exode 20-23. En outre le chapitre 26 contient les sanctions de l'alliance (bénédictions et malédictions), un élément que l'on retrouve dans les traités d'alliance du Proche-Orient ancien. Ici cet élément amplifie les sanctions annoncées dans le Décalogue qui suit la forme des traités d'alliance (Ex 20.5s, 7, 12). Ainsi le Lévitique apparaît comme une extension des stipulations et des sanctions du traité d'alliance contenu dans l'Exode.

 III.      LA STRUCTURE ET LES THEMES DU LIVRE

1.    Structure (plan)

a-      Le Lévitique contient d'abord plusieurs ensembles de lois rituelles (1-17).

Les lois concernant les sacrifices stipulent ce qui est requis de l'adorateur qui les offre (1-5)

D'autres lois précisent le rôle des prêtres lors de l'offrande de ces sacrifices, et la part des viandes ou des produits offerts qui leur revient (6-7).

Un récit relate ensuite l'investiture et l'entrée en fonction du grand-prêtre Aaron et de ses fils, les prêtres (8-10).

Un nouvel ensemble de lois précise les conditions de pureté rituelles pour les Israélites (11-15). La loi sur le jour de l'expiation (16) est le point culminant de cette partie du Lévitique. Le chapitre 17 se rattache à ce qui précède par son contenu : Il contient diverses lois concernant les sacrifices, la consommation du sang et l'impureté rituelle. Surtout il explique le rôle du sang dans les rites sacrificiels.

b-      Le code de sainteté (18-25). Le titre convient parfaitement à cet ensemble, à cause des refrains qui y reviennent souvent : « soyez saints car je suis le Seigneur votre Dieu », ou « ...car je suis le Seigneur qui vous constitue saints» (19.2 ; 20.7s, 26 ; 21.6-8, 15, 23 ; 22.9, 16, 32). Cet ensemble mêle des lois diverses, rituelles, morales et civiles.

Les lois sur les unions sexuelles illicites (18).

Le chapitre 19 mérite une attention particulière. Il mêle à lui seul des lois rituelles, morales et civiles ; l'exhortation à la sainteté y introduit la reprise de chacune des dix paroles du Décalogue (v.3, 4,11s, 16, 18, 29). En outre la sainteté se traduit par l'amour du prochain israélite (v. 18), un commandement souvent repris dans le Nouveau Testament. Des lois sur les sanctions des diverses fautes (20).

Des règles de pureté rituelles spécifiant les conditions de sainteté particulières aux prêtres (21).

Des lois sur les choses saintes offertes au Seigneur (22). Des lois sur les fêtes cultuelles (23).

Des lois sur le chandelier et les pains exposés devant le Seigneur (24.1-9). La loi sur la sanction du blasphémateur et la loi du talion (24.10-23). Les lois sur l'année sabbatique et sur l'année jubilaire (25).

c-       Le chapitre 26 énonce les sanctions de l'alliance, bénédictions et malédictions.

La liste des malédictions est la plus importante, comme dans les traités d'alliance de la fin du Ile millénaire av. J.-C. Ici cela laisse présager quelque chose de l'attitude d'Israël : à tel point que ce chapitre est un peu comme de l'histoire pré-écrite.

d-      La loi sur les personnes et les biens consacrés par vœu au Seigneur (27) figure à la fin du livre comme un appendice.

2.    Thèmes du livre.

a-      Le thème principal du livre est bien sur celui de la sainteté.

Un des principaux rôles des prêtres, selon le lévitique, est de séparer le sacré (ou « le saint ») et le profane, l'impur et le pur.

La quasi-totalité du livre peut être considérée comme un énoncé des conditions auxquelles les Israélites seront saints.

 

Excursus : La sainteté.

Contrairement à une idée largement répandue, qui se fonde sur une étymologie hypothétique, les mots de cette famille (saint, sainteté, etc.) ne véhiculent pas l'idée de séparation. Certains pensent que l'idée d'appartenance à Dieu est fondamentale, mais elle est insuffisante...Est saint ce qui a rapport au culte, ce qui joue un rôle cultuel, ou ce qui est apte à jouer un tel rôle parce qu'il remplit certaines fonctions.

Ainsi dire que l'Eternel est saint signifie qu'il fait l'objet d'un culte, qu'on a pour lui la révérence et la vénération qui sont dues à la divinité seule. Affirmer la sainteté divine c'est donc quasiment affirmer sa divinité : c'est parce qu'il est Dieu qu'on lui rend un culte. La notion de sainteté évoque en outre l'effet que produit la divinité sur les créatures : la sainteté appelle le culte, la vénération, le plus profond respect, l'adoration. La notion est proche de celle de sacré avec ses connotations particulières.

L'Ancien Testament associe le caractère redoutable de Dieu à sa sainteté (Ps 99.3 ; 111.9). Que Dieu soit saint implique que l'on ne s'approche pas de lui n'importe comment. Il y a des conditions à respecter pour se tenir en sa présence et lui rendre un culte. C'est ce que nous appelons les conditions de la sainteté. Ainsi par exemple Moïse doit ôter ses sandales pour s'approcher du buisson ardent et s'y tenir en présence de Dieu, en signe de la plus grande déférence (Ex 3.5).

Déclarer saint un être humain, c'est d'abord lui assigner un rôle cultuel. Israël est saint dans le sens qu'il a pour vocation de rendre un culte à Dieu (Ex 19.6). Les prêtres sont saints de manière particulière en ce qu'ils ont un rôle cultuel que ne peuvent jouer les autres Israélites : ils peuvent s'approcher de l'autel des sacrifices pour y offrir les sacrifices et faire l'aspersion du sang des victimes ; ils accomplissent aussi un service cultuel à l'intérieur du sanctuaire. Il y a donc divers degrés de sainteté : celui du simple Israélite, celui du lévite qui accomplit certaines tâches relatives aux objets sacrés, celui du prêtre qui officie lors du culte et celui du grand-prêtre auquel certains actes cultuels sont exclusivement réservés. Pour jouer un rôle cultuel, quel qu'il soit, une personne doit respecter un ensemble de règles de sainteté. C'est là un autre sens du terme saint : est sainte la personne qui est apte à jouer un rôle cultuel parce qu'elle respecte ces règles. Le refrain du Lévitique souligne cette exigence...Le Lévitique a pour but d'énoncer les conditions de sainteté. Pour signaler les différents degrés de sainteté, plus une personne a un degré élevé de sainteté, plus les conditions de sainteté qui lui sont imposées sont strictes (Lév 21).

Chez les peuples païens, les conditions de sainteté étaient avant tout rituelles. Une des particularités de la loi mosaïque est de faire une large place, à côté des conditions de sainteté rituelles, à des conditions d'ordre moral (dans le code de sainteté en particulier). Les règles de pureté rituelle, parfois très contraignantes (Lév 10-15), peuvent être vues comme un moyen de renvoyer les Israélites au péché, l'impureté rituelle étant une image de la souillure qu'entraîne le péché. Dans le Nouveau Testament l'impératif du Lévitique est repris (1 P 1.16), mais uniquement dans sa dimension morale.

De même, un objet est saint dans la mesure où il reçoit une fonction cultuelle. Dans ce sens, le mobilier du Tabernacle, les objets cultuels, tout ce qui est offert à Dieu est dit saint. Certaines choses sont déclarées très saintes, pour indiquer qu'elles sont réservées exclusivement aux prêtres : certains aliments prélevés sur les sacrifices ainsi que l'autel lui-même (Ex 40.10 ; Lév 7.6; 10.17; 14.13 ; 24.9).

Des lieux peuvent aussi être saints. Leur sainteté se définit selon deux axes. Est saint un lieu où Dieu est présent. C'est cette présence qui rend le lieu saint. Puisque Dieu est présent en un tel lieu, c'est qu'on va lui rendre un culte. Un lieu saint est donc aussi un lieu où l'on rend un culte à Dieu. Ainsi le buisson ardent (Ex 3), le mont Sinaï (Ex 19 :24), les tabernacles sont des lieux saints. Pour les lieux, il peut y avoir différents degrés de sainteté, auxquels correspondent les divers degrés de sainteté des personnes. Au premier degré, tout le camp israélite est saint, parce que le tabernacle se trouve en son centre. Les non israélites et les israélites en état d'impureté rituelle doivent donc se tenir en dehors du camp.

Autour du Tabernacle campent les lévites, qui font «tampon» entre le peuple et le sanctuaire. Les israélites pouvaient pénétrer sur le parvis du sanctuaire pour y apporter leurs sacrifices et les Lévites pour y accomplir leur service, mais ils ne devaient pas s'approcher de l'autel. Les prêtres seuls pouvaient s'approcher de l'autel et pénétrer dans le lieu saint du Tabernacle.

Enfin le lieu très saint du Tabernacle avait le plus haut degré de sainteté : seul le grand-prêtre pouvait y pénétrer, et ce, une fois par an seulement. Moïse avait à cet égard une place privilégiée puisqu'il y entrait fréquemment

En définissant les conditions de sainteté, le Lévitique a donc pour but de permettre au peuple de vivre sa relation d'alliance avec l'Eternel et d'accomplir sa vocation de lui rendre un culte.

Le thème de la sainteté montre aussi l'articulation du Lévitique par rapport à l'Exode. Par l'alliance, le Seigneur a fait d'Israël un royaume de prêtre et un peuple saint (Ex 19.6)... Un peuple saint, en Ex 19, est un peuple qui a pour fonction de rendre un culte à Dieu et qui vit en sa présence. Pour pouvoir le faire, il faut remplir certaines conditions : les conditions de sainteté... Au fond la fonction du Lévitique est de définir les conditions de sainteté qui sont requises du peuple du Seigneur constitué saint par l'alliance du Sinaï.

b-      Pureté et impureté.

Bien que très proches les thèmes de la sainteté et celui de la pureté doivent être traités séparément. Les deux concepts sont associés, mais non identifiés en 11.44s; 16.19). La pureté à laquelle sont particulièrement consacrés les chapitres 11 à 15, est la condition requise de ceux qui s'approchent de Dieu.

Les prêtres qui ne peuvent exercer leur sacerdoce que dans des conditions de pureté particulièrement strictes ; cf. chap. 8-9; 16.4; 21.1ss, Ils; 22.3ss). L'impureté, dans la logique particulière des prêtres, est incompatible avec la sainteté de Dieu. Le contact entre l'impur et le sacré est mortel (15 :31).

Dans la seconde partie du livre, elle est régulièrement exigée, dans un sens plus large, de tout le peuple qui vit en relation avec Dieu. Les souillures (impuretés, abominations, horreurs, cf. 7.21 ; 11.10ss ; 18.22ss ; 20.25) qu'elle exclut coïncident parfois avec ce que nous appelons des fautes morales, mais il s'agit plus souvent d'états, de choses ou de phénomènes naturels.

La pureté se conçoit souvent comme une notion négative, dans la mesure où c'est comme absence d'impureté qu'elle se laisse le plus volontiers définir : elle est à l'impureté dans le domaine rituel, ce que la propreté est à la saleté dans la vie quotidienne.

Mais on l'a aussi pensée comme un ordre sans cesse menacé par un désordre qu'il ne peut intégrer (témoin le rejet des défauts physiques permanents, comparable à celui de l'impureté provisoire, en 21.17ss).

La distinction théorique entre pur et impur qui constitue, on l'a vu, l'une des principales responsabilités des prêtres, entraîne dans la pratique la séparation des choses (10.10 ; cf. le rejet plus général des mélanges en 18 .23 ; 19.19).

L'impureté se caractérise par son pouvoir de contagion... : tout ce qui entre en contact avec l'impur devient impur à son tour, au moins dans les conditions prévues par la loi (11 32ss).

L'impureté atteint le sanctuaire et risque d'en chasser Dieu lui-même (t# 15.31 ; 20.2s).

Du coup elle éloigne de Dieu et, concrètement, du sanctuaire, tout ce qui la touche, et elle requiert un cérémoniel de purification adéquat (le plus souvent par l'eau, 11.32, 40).

Faute de purification, l'impur risque non seulement la mort, mais chose plus grave encore, dans la logique rituelle, le retranchement de la communauté cultuelle (7.20).

Les causes de l'impureté de Lévitique 11-15 sont depuis longtemps débattues. Trois explications fondamentales ont été proposées à l'impureté des animaux de Lévitique 11.

La première est hygiénique : les animaux interdits présentent des risques pour la santé humaine : cependant les plantes vénéneuses ne sont pas mentionnées.

La seconde est cultuelle : les porcs sont par exemple interdits parce qu'ils étaient offerts à la divinité cananéenne. Cependant la plupart des animaux offerts par les Israélites l'étaient aussi par les cananéens.

La troisième est symbolique et comprend trois variantes :

·         les animaux purs représentent la justice et les animaux impurs l'impiété. Les animaux impurs sont associés à la mort ; l'impureté est liée au rôle que Dieu a attribué à cet animal dans sa création et à son mode de déplacement. Si un animal sort de l'habitat qui est le sien (la terre, la mer, les airs), il est impur. Les animaux qui se déplacent normalement sont purs, tandis que ceux qui se déplacent anormalement sont impurs.

·          L'impureté doit à coup sûr être interprétée dans un sens rituel plutôt que physique. Puisque l'impureté est liée à la mort, il semble approprié de voir le motif de la mort derrière les différentes règles qui la concernent. Les oiseaux carnivores sont impurs parce qu'ils transportent les cadavres de leurs proies ou les charognes qu'ils ont trouvées. Ces cadavres, même ceux d'animaux purs, sont porteurs d'impureté.

·         En Israël, l'impureté naturelle est limitée aux pertes des organes sexuels et aux maladies de peau. L'explication de ces règles, semble être étroitement liée à la création, et plus particulièrement à la chute. Le fait que l'accouchement souille par exemple la mère (Lv 12) peut s'expliquer à la lumière de la malédiction divine concernant l'enfantement (Gn 3.16).

En observant ces lois de pureté et d'impureté, les Israélites se voyaient donc rappeler les conséquences de la chute et de leur nature pécheresse, de même que leur vocation de peuple saint[1]

c-       La Présence de Yahvé.

La présence du Dieu Saint est centrale à la législation dans le Lévitique. Koch (Priesterschrift, 101) indique hardiment qu'à chaque page du matériel sacerdotal il y a trace du bonheur et des merveilles de la présence de Yahvé aussi bien qu'une crainte profonde réveillée par la proximité de Dieu.

Yahvé a commandé la construction du tabernacle (Exode 26). Concernant le sanctuaire dit-il « j'ai placé mon tabernacle au milieu de vous » (26 : 11a ; cf. Exode 29:46). De là il parle directement à Moïse (1 : 1), et là il rencontre son peuple. Parfois il manifestait sa présence de façon spectaculaire ; sa gloire descendait sur le tabernacle pour que l’assemblée entière puisse voir qu'il était venu tout près (Exode 40:34-36 ; Lévitique 9 :23; 16:2). Yahvé était également présent parmi son peuple comme le termeהתהלך , « il a marché environ, » au milieu d’eux indique (26 : 12aα). Toute la vie devait, donc, être vécue dans la conscience de la présence immanente de Yahvé. Wenham[2] écrit que ces différentes manières de parler de la présence de Yahvé montrent qu’Israël distinguait la présence générale de Yahvé parmi elle de sa présence dans le Saint des Saints. Israël distinguait également les manifestations spéciales de la Gloire, de ces deux expressions de la présence de Dieu.

La descente de la Gloire du Seigneur était une expérience grisante. Néanmoins, la gloire dévorerait n'importe qui s’en approchait impur ou indigne. Ceci a été avec éclat dépeint dans l'incident de Nadab et d'Abihu, les deux fils d'Aaron, qui ont été frappés par le feu pour avoir violé la sainteté du sanctuaire (10:1-7). Le jour de l'expiation quand le Souverain Sacrificateur entrait dans le Lieu Très Saint, il devait se rendre compte qu'il entrait dans la chambre intérieure où Yahvé était puissamment présent (16:2). Juste avant d’entrer dans le lieu Très Saint, il mettait l'encens sur les charbons chauds dans un encensoir pour que le nuage de fumée s’élevant de l'encensoir le protège en présence de Yahvé (16 :12-13).

Toute l'activité au tabernacle a lieu en présence de Yahvé. L'expression « devant Yahvé, » qui se trouve dans tous les règlements sacrificatoires, spécifie non seulement le lieu devant de la tente de la Rencontre, mais signifie également que les diverses cérémonies sont faites en présence de Yahvé. Les sacrifices sont faits pour que Yahvé puisse les accepter (cf. 1 : 4). L'acceptation des sacrifices par Yahvé, signifiant que le sacrifice a été agrée pour atteindre son but spirituel, est symbolisée de plusieurs manières. La fumée montant de l'autel était ריחניחח, « un arome agréable, » à Yahvé. Les prêtres mangeaient  la viande de plusieurs des offrandes, symbolisant l'acceptation de Yahvé du sacrifice. Parce que la viande était sainte, ils devaient la manger dans un lieu saint, c.-à-d., près de la présence de Yahvé.

Les temps et les fêtes spéciales dans le calendrier étaient Saints. C’étaient des périodes de repos de ses travaux et le culte de Yahvé. Israël devait garder le sabbat en adorant Yahvé (19 : 3, 30 ; 26 : 2). L'observation du sabbat était une grande force de libération. Cela a libéré tous les habitants d'Israël, des maîtres et des domestiques, des corvées mondaines de la vie terrestre pour adorer Yahvé, pour apprécier les produits de leurs travaux et pour avoir la communion avec leurs voisins. Lors des trois festivals annuels de pèlerinage, les tribus se réunissaient en tant qu'assemblée devant Yahvé au sanctuaire central (chap. 23). Ces festivals étaient des périodes pour se réjouir du produit de la nouvelle moisson et remercier Yahvé pour sa bénédiction sur la moisson. Lors de ces fêtes le peuple se souvenait de ce que Yahvé avait fait en appelant son peuple à l'existence. Non seulement ils se rappelaient ce que Dieu avait fait ; le souvenir actualisait dans leur expérience présente les bénéfices accomplis par ces évènements passés. Ces festivals étaient en effet des occasions joyeuses vécus en présence de Yahvé.

C’est aussi par l’écoute de la Parole de Dieu que la présence de Dieu était invitée. Yahvé avait exprimé Sa Volonté à Israël par Moïse. Ensuite, lors des différentes assemblées au sanctuaire, des générations successives avaient entendues cette Parole de Yahvé par les sermons qui étaient apportés. La présence de Yahvé, par l’apport de la Parole était soulignée par les fréquentes introductions, « je suis Yahvé » ou « je suis Yahvé, votre Dieu » (ces phrases sont concentrées dans les chapitres 11, 11-26). Elles soulignent le fait que Yahvé se révélait au travers de ces lois et régulations.

Mardi 9 Nov

d-      Les sacrifices.

Les cinq premiers chapitres du Lévitique prescrivent la façon dont les Israélites sont supposés apporter leurs offrandes au Seigneur. La signification de chaque sacrifice n'est pas expliquée en détail, non que la législation ne se préoccupe que des actes externes, mais parce que la sincérité de cœur de l'Israélite (reconnaissance, joie, repentir, etc.) qui apporte son offrande est présupposée. Les sacrifices sont répertoriés selon une nomenclature précise qui n'atteint nulle part ailleurs dans la Bible un tel degré de systématisation.

Dans d'autres textes de l'Ancien Testament, les sacrifices apparaissent surtout comme l'occasion d'une joyeuse communion entre les hommes et avec Dieu. Cette fonction socioreligieuse est bien présente ici. : d'une part dans les sacrifices de paix ou de reconnaissance qui restent l'occasion d'un repas sacré ; d'autre part dans l'odeur agréable ou « apaisante » (pour Dieu) qui constitue l'aboutissement de tous les sacrifices.

Cependant le Lévitique met l'accent sur une autre fonction du sacrifice, celle qui consiste à restaurer un ordre sacral sans cesse menacé par les inévitables irruptions de l'impureté et du péché (au sens rituel) dans l'existence du peuple et de chacun de ses membres,

·         Dans cette perspective, le Lévitique accorde une place importante au rite d'expiation, c'est-à-dire d'absolution ou d'annulation du péché, qui correspond sans doute à un geste accompli par le prêtre au cours du sacrifice (4 :20). Cette fonction expiatoire semble prédominer parmi tout le reste. La  victime se substitue à l'adorateur qui transfère sur elle son péché en posant sur elle ses mains et en confessant ses fautes. Cela est précisé pour plusieurs des sacrifices. C'est probablement aussi le sens de l'expression odeur apaisante, que l'on rencontre y compris à propos de l'odeur végétale : le fumet qui monte du sacrifice vers l'Eternel apaise sa colère envers le pécheur (1.9). le système sacrificiel enseigne que le péché ne se réduit pas à un acte qui peut être englouti dans le passé. Il nécessite une expiation sans laquelle il ne peut y avoir de pardon,

·         Le sang de la victime, utilisé dans divers rites d'aspersion (1.5 ; 4.6) est tout particulièrement associé à l'expiation dans le sacrifice pour le péché. C'est par lui que le pécheur ou l'impur est rétabli dans une juste relation avec Dieu, o   Le système sacrificiel culmine le jour de l'expiation (chap.16) qui, une fois l'an, annule collectivement les péchés de la prêtrise et de tout Israël, ou du moins leurs conséquences, en rétablissant le sanctuaire lui-même, et en particulier l'autel, dans sa fonction

·         On est frappé par la quantité des sacrifices qui devaient être offerts. Comme le note l'auteur de l'épître aux Hébreux, ceci dénote l'inefficacité de ces rites (10 :l-4). En outre ils ne permettaient d'expier que des fautes involontaires ou réparables, les fautes les plus graves devant être sanctionnées par la peine capitale. Ainsi se révèlent les limites des institutions cultuelles mosaïques et la nécessité d'un moyen autrement plus efficace pour régler véritablement et définitivement le problème de la culpabilité objective devant Dieu,

·         Pour le NT, ce moyen est la mort expiatoire de Jésus-Christ. Tout rituel mosaïque est vu comme une préfiguration de l'œuvre de Jésus-Christ, notamment l'épître aux Hébreux.

Cette présentation est incomplète si nous ne mentionnons pas le commandement qui est le second en importance d'après Jésus: le commandement d'aimer son prochain comme soi-même, lequel est assorti d'une mesure de sagesse, pour éviter la rancune envers le prochain coupable de quelque tort (19.17s). Dans le Lévitique il vise d'abord le compatriote israélite, mais est aussi étendu à l'immigré (19.33s).

L'AUTEUR ET LA DATE DE REDACTION.

Le contenu du Livre est clairement attribué à Moïse, puisqu'on y rencontre plus de trente fois la formule : « L'Eternel parla à Moïse » (et à Aaron) ; on peut considérer qu'il a été rédigé par Moïse lui-même.

De fait, la question de l'auteur du Lévitique, s'inscrit d'une manière plus générale dans celle de l'auteur de l'ensemble du Pentateuque. La tradition judéo-chrétienne l'a attribué à Moïse. Bien qu'il ne soit pas dit explicitement que Moïse a rédigé la totalité de cet ensemble, le contenu du Pentateuque se présente à de très nombreuses reprises comme révélation accordée à Moïse.

L'activité littéraire de Moïse est mentionnée plusieurs fois (Ex. 17.14; 24.4; 34.27; Nb 33.2).

Dans le reste de l'AT, plusieurs peuples attestent qu'on le considérait comme « loi de Moïse » ou comme « livre de Moïse » (Jos 1.7s ; 2 Ch 25.4 ; Esd 6.18 ; Né 13.1).

Ben Sira, écrivant au deuxième siècle av. J.-C, nous offre la plus ancienne attestation de la tradition juive extrabiblique attribuant le Pentateuque à Moïse (Siracide 24.23).

Jésus et les apôtres adhéraient à cette tradition (Mt 19.7 ; 22.4 ; Me 7.10 ; 12.26 ; Jn 1.27 ; 5.46; Ac 15.11).

Dans son commentaire, Gordon J. Wenham[3], avance quatre arguments en faveur de la thèse traditionnelle.

Premièrement, le livre suppose toujours que les lois ont été données à Moïse dans le désert. Il est répété dans le livre : Le Seigneur parla à Moïse. Les lois données à Moïse s'inscrivent dans le cadre du désert et sont appliquées dans le désert. Quand cela s'avère différent, cela est précédé par un avertissement de la part de l'Eternel : 14.34 ; 18.3 ; 23.10 ; 25.2.

Deuxièmement, les commentateurs traditionnels remarquent que rien dans le Lévitique ne peut être exclu de la période de Moïse. Les rites et les sacrifices étaient bien connus dans l'ancien Proche-Orient avant le temps de Moïse.

Troisièmement, le Livre du Lévitique serait mal adapté aux besoins de l'époque d'après l'exil. Par exemple, les chapitres 18 et 20 traitent du mariage, mais il n'est fait nulle part mention des problèmes des mariages avec les habitantes de Canaan (Esdras 9-10 ; Nch. 13.23ss). Quand le Lévitique exalte la position du grand-prêtre, les prêtres du temps de Néhémie semblent s'opposer à la réforme.

Dernier argument, le livre d'Ezéchiel se réfère de nombreuses fois au Lévitique : Lev. 10.10 / Ez. 22.26 ; Lev. 18.5 / Ez. 20.11 ; Lev. 26 / Ez.34). Cela ne prouve pas directement que Moïse a écrit ce livre, mais montre que les lois qui y sont inscrites sont anciennes.

Tout le livre se situe dans le contexte du désert : Il est question du camp (13.46 ; 17.1-9), c'est au tabernacle que s'accomplissent les rites cultuels (ch. 1-17). Le peuple se prépare à entrer en Canaan (14.34 ; 18.3 ; 23.10 ; 25.2), ce qui indique que l'on se situe avant la faute qui a conduit à reporter de quarante ans l'entrée en Canaan (Nbl4), laquelle s'est produite peu de temps après le départ du Sinaï.


 

INTRODUCTION

Le Lévitique est le 3ème livre du Pentateuque, nom donné aux cinq volumes composant la « Loi » de Moïse. Il contient de nombreuses lois, et est destiné tout particulièrement aux sacrificateurs. Néanmoins, plusieurs de ces lois sont introduites par l'expression « Parle aux enfants d'Israël », ce qui indique que ces lois s'adressaient directement au peuple. Dieu a pensé que le peuple avait le droit et le devoir de connaître exactement ce qui était exigé de lui, ainsi que de ses sacrificateurs, dans le service particulier du sanctuaire qui était si capital pour tout vrai Israélite.

I – LE TITRE DU LIVRE :

Les juifs appelaient ce livre Wayyiqra (« et Il appela »), d'après la première parole ouvrant le Lévitique. Ce nom définit bien le caractère de tout le livre, car nulle part ailleurs dans la Bible on ne trouve autant de paroles exprimées par Dieu Lui-même ; ici, Dieu appelle Moïse et avec lui, tout Israël, depuis son Sanctuaire céleste ; Il l'exhorte à se sanctifier pour s'approcher de Lui, au travers d'ordonnances rituelles. Ces ordonnances sont destinées en particulier aux sacrificateurs. Comme les sacrificateurs appartiennent à la tribu de Lévi, les traducteurs de la version grecque des Septante ont intitulé ce livre « Lévitique ».

II – LE BUT DU LIVRE :

Le but du Lévitique est de nous révéler la Sainteté de Dieu, et de nous montrer comment l'homme pécheur peut s'approcher d'un Dieu Saint. Le mot « Saint » se trouve plus de 80 fois dans ce livre, et le mot « Sainteté », plus de 70 fois !

Le Lévitique est en relation avec l'Exode, de la même façon que les Epîtres sont en relation avec les Evangiles.

L'Exode est le livre de la rédemption, le livre où nous voyons Dieu racheter Son peuple de l'esclavage, au prix du sang d'un agneau sans défaut, innocent. Ce livre pose en plus les fondements de la purification, de l'adoration, et du service de ce peuple racheté. Le Lévitique donne les détails de l'adoration, de la marche et du service que ce peuple doit accomplir vis à vis de ce Dieu qui l'a racheté.

Nous trouvons la même progression entre les Evangiles et les Epîtres. Les Evangiles nous montrent l'oeuvre de la rédemption au prix du sang de Jésus, l'agneau de Dieu. Ils posent les fondements de la purification, de l'adoration (Jean 4:23-24) et du service de Dieu. Dans les Epîtres, nous trouvons l'enseignement inspiré du Saint Esprit sur les détails de la marche chrétienne, de l'adoration, et du service pour Dieu.

Dans l'Exode, Dieu parle du haut de la montagne, d'où il était interdit de s'approcher sous peine de mort. Dans le Lévitique, Dieu parle du Tabernacle, dans lequel Il demeure au milieu de son peuple.

III – L'AUTEUR DU LIVRE :

Le livre ne dit rien de la rédaction des ordonnances, mais, plusieurs fois, il est précisé qu'elles ont été communiquées par l'intermédiaire de Moïse. La phrase : « Et l'Eternel dit à Moïse » revient environ 30 fois, et 20 des 27 chapitres du  livre commencent par cette déclaration. Quelquefois, le nom d'Aaron est associé à celui de Moïse. Une fois seulement, Dieu parle directement à Aaron (10:8). En considérant les déclarations de l'Exode, des Nombres et du Deutéronome au sujet de la rédaction des commandements donnés à Moïse (comme Ex. 24:4,7), on est en droit de penser que ces instructions ont été rédigées soit personnellement par Moïse, soit sous sa dictée et son contrôle, au 15ème siècle avant Jésus-Christ.

IV – LE PLAN DU LIVRE :

 

1)    Comment s'approcher de Dieu (Chapitres 1 à 10) :

- les lois concernant les cinq sacrifices (1-7)

- les lois concernant les sacrificateurs (8-10)

2)    Comment rester en communion avec Dieu (Chapitres 11 à 27) :

- les lois concernant l'impureté et la pureté (11 à 15)

- les lois concernant le jour des expiations (16)

- les lois concernant la sainteté - dans le sens de séparation, mise à part - (17-22)

- les lois concernant les fêtes (23-25)

- conclusion (26-27)


COMMENT S'APPROCHER DE DIEU (Lévitique 1 à 10)

LES CINQ SACRIFICES (Chapitres 1 à 5)

L’HOLOCAUSTE (ch. 1)

Il y a 5 sacrifices lévitiques :

–     l'holocauste (sacrifice sanglant)

–     l'offrande (sacrifice non sanglant)

–     le sacrifice d'actions de grâces, de prospérité, de communion

–     le sacrifice d'expiation

–     le sacrifice de culpabilité

L'holocauste (terme qui vient d'un mot grec signifiant « entièrement brûlé » est le type du Seigneur Jésus qui s'offre à Dieu dans sa mort. Il s'offre lui-même, sans tâche, pur, innocent. L'holocauste ne représente pas le Seigneur qui s'offre pour nous, mais le Seigneur qui s'offre pour Dieu. Il y a cet aspect fondamental dans l'œuvre de la croix : le Seigneur Jésus est d'abord venu accomplir la volonté de Dieu, Son Père.

-          verset 1a « L'Eternel appela Moïse de la tente d'assignation »

Dans le livre de l'Exode, Dieu parlait du haut du Sinaï, et la position qu'Il avait prise sur cette montagne marquait ses communications d'un caractère particulier. De la montagne en feu, Dieu donna  une loi de feu ; mais dans le Lévitique, Dieu parle depuis le Tabernacle dressé à la fin du livre de l'Exode (40 : 33-38). Là, autour de Dieu, tout évoquait Christ : la structure, le voile, le sang... Et Dieu voyait son peuple et lui parlait à travers la personne de Christ, en grâce ! 

-          verset 1b « Il lui parla et dit »

Notre Dieu est un Dieu qui parle ! Il veut parler encore aujourd'hui ! Le problème, c'est que nous n'y prenons pas toujours garde .... (Job 33 : 14)

-          verset 2a « lorsque quelqu'un  voudra faire une offrande »

La première chose à remarquer au sujet de l'holocauste, c'est que c'était une offrande volontaire. Le sacrifice de Jésus a été une offrande volontaire. Jésus a dit : « Le Père m'aime parce que je donne ma vie afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte. J'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre » (Jean 10:17)

-          verset 2b « une offrande à l'Eternel »

L'holocauste était une offrande faite à Dieu. Le sacrifice sur la croix a d'abord été une offrande du Fils de Dieu à Son Père. L'auteur de l'épître aux Hébreux (9 : 14) nous rappelle que « Christ,  par l'Esprit éternel, s'est offert lui-même sans tâche à Dieu »

-          verset 3a « si son offrande est un holocauste, il offrira un mâle »

Dans bien des domaines de la vie chrétienne (réception du salut, appropriation de l'œuvre de la croix, lutte contre le péché, ...) le croyant est appelé à manifester une attitude virile. Jésus dit que ce sont les violents qui s'emparent du royaume des cieux (Mat. 11 : 12). Paul écrit aux Corinthiens : «  Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous » (I Cor. 16 : 13).

La religion a souvent essayé d'effacer ce caractère viril de la réception du salut : le catholicisme a basé l'approche de Dieu, non pas sur une foi virile, mais sur la médiation de Marie. Il enseigne qu'un fils ne refuse jamais rien à sa mère ; Marie sert donc de médiatrice. C'est un sentimentalisme malsain qui défigure la vérité biblique pour détourner les âmes du salut.

On peut noter que dans d'autres domaines de la vie chrétienne (celui des relations, par exemple), le croyant est appelé à manifester des attitudes qui appartiennent plutôt au caractère féminin : « Que votre douceur soit connue de tous les hommes » (Phil. 4 : 5)

-          verset 3b « il offrira un mâle sans défaut »

Tout le Nouveau Testament exalte la pureté et la perfection de Jésus :

* l'Apôtre Paul parle de Jésus comme de « Celui qui n'a pas connu le péché » (II Cor. 5 : 21)

*l'Apôtre Jean a trouvé bon de nous rapporter les paroles de Pilate : « Je ne trouve aucun crime en  lui » (Jean 19 : 4)

*Hébreux 7 : 26 nous présente Jésus comme un souverain sacrificateur « saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux »

-          verset 3c « il l'offrira à l'entrée de la tente d'assignation »

Sommes-nous encore conscients que, sans le sacrifice de Jésus, toute approche de Dieu est impossible ? Ce n'est pas sans raison que le Saint Esprit précise ici que l'holocauste était offert à l'entrée de la tente d'assignation : sans sacrifice, il est impossible d'aller plus loin. Celui qui se serait aventuré par folie n'en serait jamais revenu ! Il serait mort ! Celui qui croit au Fils a la vie, celui qui ne croit pas au Fils, n'a pas la vie ! (Jean 3 : 36) Quand le Saint Esprit travaille notre cœur aux premiers instants de notre nouvelle naissance, nous connaissons une véritable conviction de péché. A ce moment-là, nous sommes brisés aux pieds du Seigneur et nous comprenons que le seul moyen de salut, c'est de saisir l'espérance qui nous est proposée dans le Christ. Il n'y a que Lui qui compte. Nous comprenons, par l'action de l'Esprit qui nous conduit vers Jésus, que sans Jésus, nous sommes perdus. Ensuite, Dieu accorde quelques dons, quelques victoires, nous baptise de l'Esprit ; Il se sert de nous. Et le danger, c'est de commencer à s'approcher de Dieu sur la base de ce que la grâce a fait de nous et non plus de la grâce seule ! On s'approche de Dieu en s'appuyant sur ce que nous sommes devenus. Il n'y a plus la croix de Jésus plantée là, à l'entrée de la tente d'assignation ; elle a été remplacée par notre condition de justifié (ou de propre juste ?), par ce que la grâce a fait de nous. C'est là une pollution de la grâce.

Dans l'Apocalypse, il est écrit  que Jésus sera un jour le centre de la louange et de l'adoration (Apo. 5 : 11-12) : toutes les créatures reconnaîtront qu'il est l'Agneau de Dieu, ayant conscience qu'Il est le seul à pouvoir racheter du péché. Réalisons que nous sommes ce que nous sommes PAR LA GRACE DE DIEU  et que cela ne nous confère aucun mérite ! (I Co. 15 : 10)

-          verset 3d « il l'offrira ... devant l'Eternel »

Pourquoi cette précision « devant l'Eternel »? Parce que Dieu est là, dans la tente d'assignation ! Parce que c'est devant Dieu que l'homme est coupable. C'est là, devant Dieu, que  la condamnation est prononcée, là que l'iniquité a été commise, là qu'il doit y avoir réparation. Il est donc nécessaire que l'holocauste ait lieu là, devant l'Eternel.

-          verset 3e « pour obtenir sa faveur »

Nous avons besoin de Jésus pour obtenir la faveur de Dieu. Il n'y a pas d'autre moyen d'obtenir la grâce de Dieu que de venir à Lui au travers de Jésus. L'Evangile dit que la loi a été donnée par Moïse et que la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ (Jean 1 : 17). Paul rappelle aux Ephésiens (2 : 8) que c'est par la grâce que nous sommes sauvés, par le moyen de la foi ; ce n'est pas par les œuvres, afin que nul ne se glorifie. Oui, je peux obtenir la faveur de Dieu grâce à Jésus, grâce à l'œuvre qu'Il a accomplie à la croix !

-          verset  4 « il posera sa main sur la tête de l'holocauste »

Que signifie le geste de l'imposition des mains ? C’est une identification. L'offrant posait ses mains sur la victime. Il y avait une identification avec la victime. A partir du moment où l'offrant posait sa main sur la tête de la victime, il faisait UN avec l'holocauste. La victime subissait le châtiment à la place du coupable, elle était chargée des péchés du coupable. Le coupable, lui, prenait l'innocence de l'animal. Dans cette communion avec la victime, il y avait un transfert. Le péché de l'offrant allait sur la victime et l'innocence de la victime passait sur l'offrant. Voilà le transfert extraordinaire qui s'effectuait dans ce rachat, dans  cette  rédemption. Tout  au  long  des Ecritures nous retrouvons cette glorieuse vérité du transfert qui s'opère dans le sacrifice :

*Esaïe a écrit : « Il a été brisé pour nos péchés ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur Lui et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. » (53 : 5)

*Paul a écrit : « J'ai été crucifié avec Christ, et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi. » (Gal. 2 : 20) Le vieux Saul de Tarse, blasphémateur, violent, persécuteur, a été crucifié avec Christ. Jésus s'est chargé de ce vieil homme et l'homme nouveau s'est chargé de la victime qu'a été Jésus !

*Jean a écrit : « Tel Il est, tels nous sommes aussi dans ce monde » (I Jean 4 : 17) Notre faible foi préfèrerait mettre cela au futur : tel Il est, tels nous serons un jour dans la gloire. C'est vrai aussi, mais ce doit être vrai maintenant par l'action du Saint-Esprit. Nous ne sommes pas appelé à vivre un christianisme au rabais ! Dieu a une ambition pour notre vie. Il nous a prédestinés à être semblables à Son Fils : tel Il est, tels nous sommes aussi dans ce monde !

Mais cette belle vérité peut être pervertie. Cette identification peut me conduire à demeurer dans le péché. J'ai les mains sur la tête de la victime, la victime se charge de mes douleurs, de mes faiblesses, de mes défaillances ; moi, je me charge de son innocence. Ne puis-je pas continuer à pécher tranquillement et revenir sans cesse à Jésus ?  C'est là un christianisme qui  plaît bien à la chair ! C'est facile ! Si j'en suis là, c'est que je n'ai pas compris du tout ce qu'est la grâce...La grâce ne nous est pas donnée pour demeurer dans le péché : elle est une puissance pour nous délivrer du péché, pour sortir de la puissance des ténèbres et nous amener à être semblables à Jésus.

Dans la nouvelle Alliance, la barre de la grâce est beaucoup plus haute. Pourquoi ? Parce que nous pouvons vivre plus hauts ! Le solide fondement de Dieu reste debout : « le Seigneur connaît ceux qui Lui appartiennent et quiconque prononce le Nom de Jésus, qu'il s'éloigne de l'iniquité » (II Tim. 2 : 19).

Nous ne devons pas avoir une main sur la victime et l'autre en train de pécher ! Nous ne pouvons pas être en communion avec le Seigneur et en même temps pratiquer l'iniquité. A partir du moment où nous sommes en communion véritable avec le Seigneur, avec celui qui s'est donné pour nous, il y a à la fois puissance de sainteté, de purification, et de détachement du monde. Il coule du calvaire une puissance qui sanctifie nos vies. Il est impossible d'être en communion avec le Seigneur de sainteté et de vivre en même temps dans le péché.

L'endroit où nous sommes débarrassés de la souillure, où nous commençons à vivre la vie de Jésus, est l'endroit où, dans la puissance du sacrifice de Jésus, nous nous identifions à Lui dans sa mort et nous réalisons que son caractère peut être véhiculé jusqu'à nos vies par le ministère du Saint Esprit.

-          verset 5a : « il égorgera le veau devant l'Eternel »

Cette image nous rappelle une vérité terrible : ce sont nos péchés qui ont livré Jésus à la croix. Nous l'avons crucifié par notre état de pécheur. Il égorgera le veau : la victime était mise à mort parce que l'offrant avait péché ; elle était mise à mort pour l'offrant. Cela nous montre toute l'horreur du péché aux yeux de Dieu. Cette image évoque aussi la terrible mort subie par Jésus. Il y a une précision à apporter : Jésus nous a sauvés par sa mort et non par sa vie. Si nous pensons être sauvés par la vie de Jésus, nous sommes dans l'erreur !

-          verset 5 b : « les sacrificateurs, fils d'Aaron, offriront le sang et le répandront tout autour sur l'autel qui est à l'entrée de la tente d'assignation »

Les sacrificateurs sont préoccupés par le sang et non par le péché. Ce verset est comme un symbole de ce que nous sommes dans la Nouvelle Alliance. En effet, comme nous le révèle Jean  dans Apo. 1:5-6, tous les croyants sont des sacrificateurs pour Dieu (cf. I Pi. 2:5). Etant appelés à être sacrificateurs, nous sommes appelés à contempler la beauté du sacrifice de Jésus, et appelés à contempler l'efficacité de son sang. C'est dans cet état d'esprit que nous devrions vivre nos cultes.

Le danger qui nous guette dans notre rôle de sacrificateur  est  celui  de  l'habitude : nous  nous habituons aux cantiques qui célèbrent le sacrifice de Jésus ; nous nous habituons aux passages de l'Ecriture qui parlent de la valeur de Son sang. Si notre  cœur  ne  vibre plus  devant  ces réalités, demandons au Seigneur qu'Il nous oigne d'une huile fraîche !

L'habitude atteint aussi le moment de la Sainte Cène : dans ce temps où nous communions au sang et au corps de Jésus, il pourrait se passer des choses formidables ! Un chrétien qui prend la Sainte Cène avec foi et qui, à ce moment-là s'identifie à l'œuvre de la croix peut vivre des moments merveilleux. S'il est malade, il peut être guéri car par les meurtrissures de Jésus nous avons la guérison. S'il est affligé, il peut être consolé ; s'il est faible, il peut retrouver des forces nouvelles. Il peut se produire toutes sortes de bénédictions, de grâces, de victoires au milieu de l'Eglise, si au moment de la Cène, nous sommes préoccupés du sang comme les sacrificateurs l'étaient autour de l'autel des holocaustes.

Comme les sacrificateurs, nous devons être préoccupés du sang et non du péché au moment de la Cène. Cela ne veut pas dire que nous mettons en oubli la purification de nos anciens péchés : nous sommes appelés à nous souvenir en permanence que nous avons été purifiés de tout péché par le sang de Jésus ; mais il n'est pas question de faire sans cesse remonter à notre mémoire des péchés dont le Seigneur nous a débarrassés. Certes, il faut s'éprouver soi-même avant de prendre la Cène : cela ne veut pas dire repenser à nos péchés déjà pardonnés, mais se demander s'il n'y a pas quelque situation nouvelle à régler ou quelque péché non encore confessé. C'est alors qu'on peut s'approcher de la Cène avec un coeur libre, dans une pleine communion avec le Seigneur et les uns avec les autres. C'est alors qu'on peut être béni, car quand Dieu voit le sang de son Fils, Il nous accepte (Héb. 9:12 & 22 ; Exode 12:12-13). Celui qui voit le sang en premier, c'est Dieu ; et Celui qui l'apprécie à sa juste valeur, c'est Dieu. Dieu dit : « Moi, je verrai le sang et je passerai par dessus vous ! »

-          verset 6 : « Il dépouillera l'holocauste et le découpera par morceaux »

Quand la victime arrivait sur l'autel, les parties intérieures de l'animal étaient mises à nu et à découvert. Quand on regarde à l'intérieur de la personnalité de Jésus, que voit-on ? Tout, intérieurement dans la personne de Jésus (pensées, sentiments, mobiles, emploi du temps, ...), tout  était soumis à la volonté de Dieu. Jésus a dit : « Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8:29) et « Moi et le Père, nous sommes uns » (Jean 17:22). Oui, tout intérieurement en Jésus était uni avec le Père !

Celui qui s'approchait de l'autel avec son holocauste, était appelé par Dieu à découvrir l'intérieur de sa victime. Cela nous parle de la possibilité de connaître Christ d'une façon intime. Pour découvrir l'intérieur de sa victime, l'offrant devait la découper. Quel instrument devons-nous utiliser pour mieux connaître Jésus ? L'épée de la Parole ! Il nous faut sonder les Ecritures, car Jésus a dit qu'elles rendent témoignage de Lui (Jean 5:39). Lisons la Parole avec amour, dans le but de mieux connaître Jésus. La faiblesse de notre foi, de nos prières personnelles, de nos réunions de prières, de notre témoignage... s'explique par la faiblesse de notre connaissance de Jésus. Il y a des vérités que le Saint Esprit veut nous révéler sur la personne de Jésus au travers de la Parole. La découverte de l'intérieur de l'holocauste bouleverse nos vies. Elle nous transforme, elle nous remet d'aplomb. Parfois, nous pleurons, parce que cette révélation nous émeut profondément. Parfois, nous sommes comme brisés par le Seigneur et il y a quelque chose qui meurt en nous. Jean, ce vieillard dans l'île de Patmos, dit : « Quand je Le vis, je tombai comme mort » (Apo. 1:17). Les églises revivront quand elles tomberont aux pieds de Jésus comme mortes !

« Jésus est le mystère de Dieu dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science » (Col. 2:3). Quand on a trouvé les trésors de la sagesse et de la science, on a tout trouvé ! Oui, j'ai tout pleinement en Lui. Il est mon tout, Il est mon bien, Il est le pain de vie et je me rassasie en Lui !

-          versets 7 & 8 : «  Les fils d'Aaron mettront du feu sur l'autel,...et poseront les morceaux... sur le bois mis au feu »

 

L'holocauste était entièrement brûlé sur l'autel pour Dieu, l'homme n'y avait point de part. Le mot hébreu traduit par brûler pour l'holocauste est différent de celui employé pour le sacrifice d'expiation. Quand il s'agit de l'holocauste, le terme  hébreu  signifie : « brûler de l'encens »,  en bonne odeur. Jésus a subi avec succès l'épreuve du feu, l'épreuve du jugement divin. La croix a été un sacrifice d'une agréable odeur à l'Eternel.

-          verset 9 : « Et il lavera avec de l'eau l'intérieur et les jambes, et le sacrificateur fera fumer le tout sur l'autel ; c'est un holocauste, ... d'une agréable odeur à l'Eternel »

Le lavage rendait le sacrifice, en tant que symbole, tel que Christ était dans sa nature : pur intérieurement et extérieurement. Le plus parfait accord existait toujours entre les motifs intérieurs de Christ et sa conduite extérieure. Tout en Lui tendait à une seule chose : à la gloire de Dieu. Le sacrificateur pouvait donc bien faire fumer le tout sur l'autel. Tout était pur et n'était destiné qu'à Dieu. Il y a des sacrifices où le sacrificateur a sa part, mais l'holocauste était pour Dieu seul. Dieu a, dans cette œuvre que Christ a accomplie, sa joie propre, une joie dans laquelle aucune intelligence créée ne peut entrer complètement.

-          verset 10 : « Si son  offrande est un holocauste de menu bétail, d'agneau ou de chèvre, il offrira un mâle sans défaut »

Dans les versets 10 à 13, il est question d'un holocauste moins riche : cela évoque le croyant qui a une pauvre compréhension spirituelle de l'œuvre de Jésus à la croix. Et cette faible appréciation a de tristes conséquences sur la vie du chrétien...

Si nous comparons les versets 3 et 10, nous voyons qu'il n'est plus fait mention au verset 10, de l'holocauste offert à l'entrée de la tente d'assignation. On se demande si celui qui arrive pour présenter l'holocauste a vraiment conscience qu'il se trouve à l'entrée de la tente d'assignation...

Il existe une forme de pauvreté spirituelle caractérisée par le fait que le chrétien n'a plus conscience que l'entrée dans le lieu très saint se fait et se fait uniquement par la croix. Et alors, il y a un danger de retour aux œuvres, aux mérites, un danger de s'appuyer sur les années de vie chrétienne et non plus de rester dans une position de grâce et de justification par la foi en Jésus. C'était là tout le drame des églises de Galatie...

Un autre aspect de la pauvreté spirituelle, c'est de ne plus être conscient  que le but du sacrifice de Jésus est de nous faire entrer dans la présence de Dieu. Si ma vie chrétienne n'a pas pour but la communion avec le Seigneur, alors j'ai manqué le but...

Il n'est plus mentionné non plus au verset 10 : « pour obtenir sa faveur ». Il y a une pauvreté spirituelle qui consiste à avoir perdu la notion de la grâce, à ne plus rechercher ardemment la faveur, la bénédiction de l'Eternel.

-          verset 11 : « Il l'égorgera au côté septentrional de l'autel devant l'Eternel »

Là encore, il n'est pas précisé, comme c'est le cas au verset 5, que l'holocauste était offert à l'entrée de la tente d'assignation.

 Mais il y a pire : c'est que entre  l'holocauste riche de gros bétail et l'holocauste plus pauvre de menu bétail, l'offrant ne pose plus ses mains sur la tête de la victime. Cela signifie qu'il n'y a plus d'identification : on a  la foi dans le sang de Jésus qui purifie, mais on ne parvient plus à s'identifier à Jésus dans sa mort. On ne saisit pas que Jésus n'est pas mort sur la croix uniquement pour le pardon des péchés, mais aussi pour la délivrance du péché !

« Seigneur, permets-nous de réaliser l'holocauste dans toute sa richesse ! Garde nous d'être un peuple qui offre le menu bétail. Donne-nous de vivre dans la puissance de la vie du Seigneur Jésus.»

-          versets 14 à 17 : « Si son offrande à l'Eternel est un holocauste d'oiseaux, il offrira des tourterelles ou de jeunes pigeons. Le sacrificateur....ôtera le jabot...et le sacrificateur.... d'une agréable odeur à l'Eternel »

Nous avons là un holocauste encore plus pauvre. Les  mêmes  omissions  sont  à  remarquer que dans l'holocauste de menu bétail. Mais il y a pire ! C'est le sacrificateur qui fait presque tout ! L'offrant devient un simple spectateur. C'est l'image des chrétiens qui vivent leur foi par procuration, au travers d'un intermédiaire (conjoint, ami, responsable spirituel...). Le but de l'œuvre  de Jésus à la croix est de nous amener à une communion personnelle avec Dieu.

Autre différence, la victime n'est pas coupée en morceaux : il n'y a pas le désir de  découvrir les profondeurs du Seigneur ; on se contente de l'abc de l'évangile.

Ce qui est triste également, c'est que dans l'holocauste d'oiseaux, il y a des éléments qui ont besoin d'être ôtés. Les plumes de l'oiseau devaient être jetées. Ces plumes peuvent évoquer la beauté extérieure, l'apparence. Dieu ne veut pas l'apparence mais la réalité. Paul, en découvrant la croix, a perdu toutes ses plumes : il a appris le renoncement, il a appris à se dépouiller du vieil homme (Phil. 3 : 4-11).

Le jabot aussi devait être jeté. Le jabot est une poche où séjournent les aliments. Dans cette poche, les aliments ne sont pas digérés et ne servent donc à rien. A quoi sert la meilleure des nourritures si elle n'est pas digérée. Nous devons assimiler la bonne nourriture de la Parole pour qu'elle nous fasse progresser dans le Seigneur. Dans le jabot, il y a des mauvaises choses qui ne sont pas digérées : on en conserve parfois des choses dans notre jabot (rancunes, amertume, ressentiment, méchanceté ... Relisons Rm. 12: 17 et Mt  5:23 !

La loi a été un pédagogue pour nous. Nous pouvons faire la même erreur sous la grâce que sous la loi. La grâce nous amène à des exigences beaucoup plus importantes. Nous connaissons les conséquences de l'adultère sous la loi. Mais que dit Jésus ? « Celui qui regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur » (Mat. 5 : 28)

Nous pouvons faire les mêmes erreurs sous la grâce que sous la loi. « L'homme qui mettra ces choses en pratique vivra par elles » (Lév. 18 : 5). Seulement, voilà, je ne peux pas y arriver par mes seuls efforts : la preuve que j'en suis incapable, c'est que Dieu m'a donné Jésus !

Il faut vivre cette crucifixion avec Christ. Il faut que j'accepte une mise à mort de ma vieille nature par Christ. Si nous avons été baptisés en Christ, enveloppés par sa pureté, par sa grâce, par sa sainteté, alors, ce qui aurait été impossible sans l'expérience du calvaire, le devient par la puissance de la rédemption.

«  Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature ; les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (II Cor. 5 : 17).

L’OFFRANDE (Ch. 2)

L'offrande était un sacrifice non sanglant. Autant il y a du sang dans le chapitre 1 du Lévitique, autant il est absent dans le chapitre 2. Si l'holocauste représente Jésus qui s'offre à Dieu dans sa mort, l'offrande est le symbole de Jésus qui s'offre à Dieu dans sa vie. L'offrande nous permet d'apprécier la personne de Jésus dans Sa perfection, tant au niveau de son caractère que de sa valeur morale. Jésus a été parfait non seulement dans sa mort, mais aussi dans sa vie. Au travers de l’oblation, l’homme montre à Dieu qu’il ne veut pas jouir sans Lui des biens qu’Il lui accorde !

-          verset 1a « Lorsque quelqu'un fera à l'Eternel une offrande en don, son offrande sera de fleur de farine »

La fleur est la meilleure partie de la farine. Pour l'obtenir, il faut que le blé soit passé au crible et moulu. Cette image prophétique nous parle de Jésus dans son incarnation et dans ses souffrances. Quand Jésus parle de son heure, Il dit : « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits. »  Jésus a accepté de souffrir pour nous durant sa vie. IL EST LA FLEUR DE FARINE ! Pour que nous portions un jour des fruits dignes de Dieu, il nous faut la Croix, c'est un chemin incontournable. On rencontre des vies chrétiennes desséchées par la solitude, par l'absence de fruits ; tout simplement parce que l'Esprit de la Croix n'a pas été accepté dans un esprit de renoncement, d'abnégation, de consécration. Si nous voulons que notre vie spirituelle porte des fruits pour Dieu et auprès des autres, il est nécessaire que nous acceptions l'identification à Christ dans ses souffrances. La fleur de farine se caractérise par sa finesse, sa douceur au toucher, son égalité. Dans la fleur de farine, il n'y a pas de grumeaux, c'est fin et doux ! Cela nous parle du caractère parfait et harmonieux de Jésus, manifesté d'une manière constante. Jésus a toujours suivi la même ligne de conduite, sans jamais s'écarter, et ce, en dépit des circonstances, des épreuves, des tentations. On ne trouve nul défaut dans le caractère de Jésus, nulle trace de passion humaine, de réaction mauvaise, de pulsion charnelle, de sentiments impurs. Le caractère de Jésus a toujours été égal et parfait, comme la fine fleur de farine. Il a été parfait devant les petits ou les grands, devant les hommes vrais, sans fraude, comme Nathanaël, ou les hypocrites comme les Pharisiens. Jésus a toujours manifesté le caractère que son Père attendait. Il a été toujours parfait !

-          verset 1b « Il versera de l'huile dessus »

L'huile est le symbole du Saint-Esprit. L'huile accompagnait toujours l'offrande (cf v 4, 5 et 7). L'huile était dans une véritable osmose avec la fleur de farine : elle était à l'intérieur, elle enveloppait en quelque sorte la fleur de farine. Cela évoque Jésus, qui dès le sein de sa mère a été « pétri à l'huile ». En effet, l'ange a dit à Marie : « Le Saint Esprit viendra sur toi... c'est pourquoi le saint enfant... sera appelé fils de Dieu ». Ensuite, dans son ministère, Jésus a été enseigné, guidé par le Saint Esprit. S'il n'y avait pas eu cette conduite du Saint Esprit, Jésus ne serait jamais allé dans certains endroits. Juste après son baptême d'eau, Jésus a été conduit par le Saint Esprit dans le désert. Pourquoi ? Pour y être tenté par le diable ! Jamais la nature humaine ne nous conduirait dans une telle voie ; jamais la chair ne conduirait nos vies dans le désert  40 jours pour affronter les tentations sataniques pendant un temps de jeûne et de prière.

-          verset 2a « Il l'apportera au sacrificateur, fils d'Aaron ; le sacrificateur prendra une poignée de cette fleur de farine arrosée d'huile »

Dans les offrandes, il y avait de l'huile à l'extérieur - « Tu verseras de l'huile dessus » -(v 1, 2, 4, 6  et 15) et de l'huile à l'intérieur – « des gâteaux pétris à l'huile » - (v 4). Cela évoque la double action du Saint-Esprit dans la vie de Jésus : l'action intérieure (Jésus conçu, dirigé, guidé, rempli par l'Esprit) et l'action extérieure (Jésus revêtu de la puissance de l'Esprit). La première donne le caractère divin, la seconde qualifie pour l'action (cf. Es. 61 : 1 ; Mt 3 : 16 ; Luc 4 : 14 ; Ac 4 : 27). Jésus était rempli  ET revêtu de l'Esprit : il faut les deux !  Certains chrétiens ne parlent que des dons de l'Esprit ; d'autres que du fruit de l'Esprit : il faut les deux ! Il nous faut à la fois être pétris à l'huile et arrosés d'huile! L'expression « arrosée d'huile » évoque la plénitude, l'abondance. Christ n'a pas reçu l'Esprit avec mesure (Jean 3 : 34). Il en était comme imprégné de part en part.

-          verset 2b « avec tout l'encens, et il brûlera cela sur l'autel comme souvenir. C'est une offrande d'une agréable odeur à l'Eternel »

C'est l'encens qui donnait à l'offrande son caractère d'agréable odeur à Dieu. L'encens peut nous faire penser à 3 choses :

1) le fait que Jésus dans son service n'a eu qu'un seul objectif : la gloire de Dieu ! Voilà pourquoi sa vie a été d'une agréable odeur à Dieu le Père.

2) l'encens fait penser aussi au parfum de sainteté qui s'est dégagé de la vie de Jésus dans tous ses détails (tout l'encens devait être brûlé : « Je fais toujours ce qui lui est agréable » Jean 8 : 39)

3) l'encens est aussi une allusion à la vie de prière qui a accompagné le ministère terrestre de Jésus (cf Apo. 8 : 3 et Ps 141 : 1) : Jésus priait très tôt le matin et aussi très tard le soir ; avant les grandes décisions de sa vie, Il a même passé des nuits entières à prier !

- verset 13 « tu mettras du sel sur toutes tes offrandes ; tu ne laisseras pas ton offrande manquer de sel, signe de l'alliance de ton Dieu ; sur toutes tes offrandes, tu mettras du sel »

Dernier ingrédient indispensable pour l'offrande, le sel, élément qui empêche la corruption, était le signe de l'alliance. Il évoque l'absence de corruption dans la vie de Jésus et le caractère permanent de l'alliance de Dieu (Esaïe 55 : 3 et Héb. 13 : 20). Le sel évoque aussi la vérité de Dieu, sa Parole que rien ne peut altérer (Marc 9 :49-51 ; Col. 4 : 6). On peut encore y voir un symbole de l'amour, vertu incorruptible et éternelle (I Cor.13 : 13)

-          verset 11a « Aucune des offrandes que vous présenterez à l'Eternel ne sera faite  avec du levain car vous ne brûlerez rien qui contienne du levain ou du miel parmi les offrandes consumées par le feu devant l'Eternel »

Après avoir considéré les éléments indispensables, nous regarderons aux ingrédients défendus pour l'offrande. Le premier d'entre eux est le levain. Dans toute l'Ecriture, le levain est le symbole du péché  (I Cor 5 : 6-8 ; Gal 5 : 7-9). Jésus dénonce  3 sortes de levain dans son enseignement :

1) le levain des pharisiens : l'hypocrisie  (Luc 12 : 1, 21)

2) le levain des  sadducéens : le doute (Mt 16 : 5, 6)

3) le levain d'Hérode : l'esprit du monde (Mc 8 : 15)

En Jésus, on ne trouve nulle trace d'hypocrisie (il est la Vérité), nulle trace de doute (il est le chef et le consommateur de la foi), nulle trace de l'influence du monde (dans Jean 17, Jésus dit : « Je ne suis pas du monde »)

-          verset 11b « Vous ne brûlerez rien qui contienne du levain ou du miel parmi les offrandes consumées par le feu devant l'Eternel »

Autre ingrédient interdit, le miel est le symbole de la douceur naturelle. On ne devait pas offrir de miel à Dieu parce que tout ce qui et sur le plan de la vie naturelle, ne saurait être agréable à Dieu. Notre justice même n'est qu'un vêtement souillé devant Dieu. Notre chair aime bien le miel, les flatteries, les applaudissements. Jésus n'était pas impressionné par les flatteries des hommes... Notons néanmoins qu'il existe une douceur produite par l'Esprit (Jésus était doux et humble de coeur)

-          versets 4 à 7 « Si tu fais une offrande de ce qui est cuit au four, ... si ton offrande est un gâteau cuit à la poêle, ... si ton offrande est un gâteau cuit sur le gril, ... »

Il y avait deux modes de cuisson acceptés pour l'offrande :

1) le four (cuisson cachée)

2) le gril ou la poêle  (cuisson visible)

L'acte de cuire suggère l'idée de la souffrance. Le four évoque les souffrances cachées, intérieures de Christ ; le gril ou la poêle évoque les souffrances visibles.  Nous pensons beaucoup aux souffrances physiques de Jésus sur la croix (coups, couronne d'épines, clous, ...), mais nous oublions quelquefois les souffrances morales et spirituelles qu'il a endurées toute sa vie, souffrances d'un juste rejeté, incompris, critiqué  vivant au milieu des injustes...

-          versets  12 et 14 « Vous pourrez offrir (du levain) à l'Eternel comme offrande des prémices  ... si tu fais à l'Eternel une offrande des prémices, tu présenteras des épis nouveaux, rôtis au feu et broyés »

Par exception, l'offrande des prémices pouvait contenir du levain. Pourquoi ? Offerte à la Pentecôte (23 : 10-17), elle représentait non pas le Fils de l'Homme, mais l'Eglise qu'il est venu racheter. Or, tant que nous sommes sur cette terre, notre vie, bien que devenue en Christ « une pâte nouvelle », contient toujours encore le levain du péché. Certes, nous sommes appelés à faire disparaître ce levain (I Co. 5 : 6-8), mais jamais nous n'atteindrons un stade où nous pourrons dire : il n'y a plus de levain en moi !

-          verset 3 « Ce qui restera de l'offrande sera pour Aaron et pour ses fils ; c'est une chose très sainte parmi les offrandes consumées par le feu devant l'Eternel »

Le sacrificateur et ses fils avaient ordre de se nourrir de la partie de l'offrande qui n'avait pas été brûlée sur l'autel (6 : 9-11). Cette nourriture était considérée comme une chose très sainte, ayant la vertu de sanctifier  ceux qui y avaient part. Elle ne pouvait être mangée qu'en un lieu saint. Qui est la famille sacerdotale de la Nouvelle Alliance, sinon tous les croyants qui ont été faits « rois et sacrificateurs » (Apo. 1 : 5) ? Ils sont  appelés ensemble à se nourrir de la vie de Jésus. Il a dit : « Je suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n'aura jamais faim » (Jean 6 : 35). Oh, quelle est glorieuse la part des sacrificateurs de la Nouvelle Alliance !

Que l'Esprit mette en nous les sentiments qui étaient en Jésus (Phil.2 : 5), qu'il nous donne un caractère uni et harmonieux comme la fleur de farine, qu'il nous aide à éliminer tout levain découvert, toute douceur mielleuse, à assaisonner du sel de l'amour nos actes et nos paroles, à faire de notre vie une offrande constante, agréable à Dieu ! Face à un tel programme, nous pourrions nous sentir découragés... Comment y parvenir ? Par nos efforts ? Pas seulement ! La famille sacerdotale peut se nourrir de l'offrande ! De même, par la foi, je puis me nourrir de Christ et devenir ainsi participant de sa vie !


 

LE SACRIFICE D’ACTION DE GRÂCES (Ch. 3)

L'holocauste est le type du Seigneur Jésus qui s'offre à Dieu dans sa mort. C’est tout ce que Dieu a pu évaluer et apprécier dans le sacrifice de Jésus sur la croix. Dans l’holocauste, tout était pour Dieu. L'offrande qui est un sacrifice non sanglant est le type du Seigneur Jésus qui s’offre à Dieu dans sa vie. Le sacrifice d’actions de grâces, aussi appelé sacrifice de prospérité,  est l’hommage de reconnaissance que l’homme offre à Dieu pour la réconciliation qu’Il lui a accordée et pour tous les bienfaits dont il jouit dans cet état. C’est un sacrifice sanglant de paix et de communion.

Jésus est notre sacrifice de paix :

Ephésiens 2 :14, 17, 18 « Car Il est notre paix, Lui qui des deux n’en a fait qu’un et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié … Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et à ceux qui étaient près ; car par Lui, les uns et les autres nous avons accès auprès du Père dans un même Esprit. »

Jésus est notre sacrifice de communion :

Ephésiens 2 :13 « Mais maintenant, en Jésus Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. »

La pensée centrale de l’Esprit de Dieu dans ce chapitre 3, c’est la communion de l’adorateur. Christ est l’objet de notre communion en tant qu’adorateur. Dans le sacrifice d’actions de grâces, il y avait une part pour Dieu mais aussi une part pour l’offrant et pour les sacrificateurs.

Il y a une différence entre l’offrande et le sacrifice d’actions de grâces : ce dernier est sanglant. Pourquoi ? Parce que, sans effusion de sang, non seulement il n’y a pas de pardon, mais il n’y a pas non plus de communion possible avec Dieu ni de participation à la vie sainte de Jésus. Ephésiens 3 :12 nous rappelle que « En Jésus Christ, nous avons par la foi en Lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance »

-          verset 1  « S’il offre du gros bétail, mâle ou femelle, il l’offrira sans défaut, devant l’Eternel »

Dans l’holocauste, un mâle était exigé. Dans le sacrifice d’actions de grâces, mâle et femelle sont acceptés, parce que l’action de grâces évoque la capacité que nous avons en tant qu’adorateurs de jouir du sacrifice du Seigneur Jésus, et nous savons que notre capacité d’adorateur subit quelques faiblesses, quelques imperfections.

-          verset 2a  « Il posera sa main sur la tête de la victime »

Dans ce sacrifice, il y a aussi identification avec la victime, car il ne peut y avoir communion  et adoration sans identification. C’est parce que nous avons revêtu Christ (Galates 3 :27), que nous pouvons entrer en communion avec Dieu et l’adorer !

-          verset 2b  « qu’il égorgera à l’entrée de la tente d’assignation »

Le but est de participer à la communion du Seigneur Jésus.

-          verset 2c  « et les sacrificateurs fils d’Aaron répandront le sang sur l’autel tout autour»

Nous avons là un nouveau rappel de notre accès possible auprès de Dieu sur la base du sang de Jésus.

-          versets 3 & 4  « De ce sacrifice d’actions de grâces, il offrira en sacrifice consumé par le feu devant l’Eternel : la graisse des entrailles … ; les deux rognonset le grand lobe du foie »

Tout n’était pas brûlé comme pour l’holocauste, car, en plus de la part réservée à Dieu, il y  avait  une  part  pour  le  sacrificateur  (7 : 14)  et  une  pour  l’offrant  (7 : 16-18). Nous remarquons que c’est la meilleure part qui était réservée à Dieu.  Dieu veut que nous Lui offrions le meilleur de nous-mêmes, le meilleur de nos vies, car en tout, Il mérite d’avoir la meilleure part. C’est dans l’homme intérieur que doit commencer notre consécration à Dieu.

-          verset 5  « Les fils d’Aaron brûleront cela sur l’autel, par-dessus l’holocauste qui sera sur le bois mis au feu »

Le sacrifice d’action de grâces était brûlé par-dessus l’holocauste ; cela nous rappelle que tout est lié dans l’œuvre de la croix. On veut quelquefois amener les gens dans le lieu Très Saint avant qu’ils ne soient passés par l’holocauste ! Personne ne peut être un adorateur s’il n’est pas passé par la régénération. La doctrine biblique, c’est de passer d’abord par la croix : c’est là que le chemin commence. Il n’y a pas d’Eglise sans la croix, il n’y a pas de disciple sans la croix, il n’y a pas de vie divine sans la croix. Oui, il y a bien un baptême dans le Saint Esprit ; oui, il y a bien une réception de la puissance d’en haut ; oui, la volonté de Dieu, c’est que nous parlions de nouvelles langues ! Mais il y a un ordre divin. L’Esprit Saint vient dans un cœur purifié par le sang de Jésus. Dieu ne peut nous accepter comme adorateurs que lorsque nous avons été régénérés.

Le sacrifice d’actions de grâces était brûlé par-dessus donc après l’holocauste. Il faut d’abord le sacrifice de Jésus, d’abord l’appropriation de l’œuvre de la croix et ensuite nous devenons des adorateurs en Esprit et en vérité. L’adoration prend un sens quand nous avons apprécié Jésus comme le Sauveur de notre âme. Nous sommes réconciliés avec Dieu par Lui et alors seulement, nous pouvons être des adorateurs !

-          verset 6 à 17  « S’il offre …. S’il offre un agneau … la queue entière … Si son offrande est … vous ne mangerez ni graisse ni sang »

Les différents sacrifices ressemblent en toute chose à l’offrande de gros bétail, sauf pour l’agneau où il est fait mention de la queue (9). Les moutons de Syrie ont une queue très grosse et enveloppée d’une excroissance graisseuse qui peut atteindre jusqu’à 8 kg ! Cette queue est considérée comme le meilleur morceau de l’animal.

Lévitique 17 donne d’autres détails sur le sacrifice d’actions de grâces :

-          versets 12 & 13  « … il offrira avec son sacrifice d’actions de grâces, des gâteaux … A ces gâteaux, il ajoutera du pain levé pour son offrande »

S’il n’y a pas de levain dans les offrandes, le sacrifice d’actions de grâces devait être accompagné de levain. Ce sacrifice évoque notre approche du sacrifice de Jésus. Dans cette approche, deux écueils sont à éviter :

1)      ne voir le sang et oublier le levain :

Il en est qui, au lieu de considérer la grâce comme une puissance qui non seulement pardonne nos péchés mais nous en délivre, trouvent dans la grâce un prétexte pour vivre dans la chair (cf Ro. 6 :15). Quand je m’approche de Jésus, je dois penser à son sang qui me purifie mais je dois réaliser aussi qu’il y a du pain levé dans ma vie ! Et je sais que Dieu n’approuve pas mon péché ; je dois donc le lui apporter  pour en être pardonné et délivré.

2)      ne voir que le levain et oublier le sang :

Il est des chrétiens qui sont toujours en train de regarder à leurs péchés. Ils vivent dans la tristesse et oublient de considérer la victoire de Jésus à la croix. Il faut faire la différence entre les accusations sataniques, les accusations maladives et la conviction de péché. Les accusations sataniques se manifestent au travers de notre conscience et produisent culpabilité, abattement, et tristesse. L’action du Saint Esprit nous conduit repentants à la croix où nous recevons le pardon qui procure la paix (cf I Jn 1 :8)  

-          versets 15 à 18  « La chair du sacrifice … sera mangée le jour où il est offert  »

Ce qui peut être mangé de ce sacrifice, doit l’être le jour du sacrifice ou tout au plus le lendemain. Après, cela devenait une chose infecte devant Dieu. Il ne devait pas y avoir de délai entre le sacrifice et le repas de communion. Il y a tant d’actes de piété apparente qui sont en réalité détachés du sacrifice de Jésus et d’une véritable communion avec le Seigneur. Extérieurement, il peut y avoir tout ce qu’il faut : le « look », le vocabulaire, les attitudes, mais Dieu sait que tout cela est très éloigné du sacrifice de Jésus, et d’une communion véritable avec le Seigneur. Paul dit que dans les derniers temps, certains auront l’apparence de la piété, mais qu’ils renieront ce  qui en fait la force (II Tim. 3 :1-5). Et la force de la piété, c’est entre autres, la croix ! L’Eglise de Sardes (Apo. 3 :1-6) passait pour une église vivante, mais Jésus dit qu’elle est morte ! Un chrétien vivant, c’est un chrétien qui renonce à lui-même, qui se charge chaque jour de sa croix (sinon, son sacrifice d’action de grâces devient infect aux yeux de Dieu …) et qui suit Jésus (Mat. 16 :24)

-          versets 31 & 32  « Le sacrificateur brûlera la graisse sur l’autel, et la poitrine sera pour Aaron et pour ses fils. Dans vos sacrifices d’actions de grâces, vous donnerez au sacrificateur l’épaule droite, en la présentant par élévation »

Dans ce sacrifice, il y avait la part de Dieu, qui était brûlée, et la part de l’homme, qui pouvait être mangée. Nous sommes appelés à nous nourrir de Jésus (Jean 6 :53). De quoi nous nourrissons-nous, nous entretenons-nous ? Le sacrificateur devait se nourrir :

1)      de la poitrine :

La poitrine est le siège des affections. Lors du repas où Jésus a annoncé à ses disciples : « L’un de vous me livrera », les apôtres ont été stupéfaits et se sont regardés les uns les autres…Alors, l’un des disciples fait signe à Jean de demander à Jésus qui était celui qui le livrerait. Pourquoi Jean ? Parce qu’il était penché sur la poitrine de Jésus (il avait mangé la poitrine du sacrifice d’actions de grâces !). Et Jésus lui a révélé, à lui et pas aux autres, l’identité du traître.

Notre monde est en crise. Dans cette situation, Dieu n’attend pas que l’on se regarde les uns les autres. Dieu attend de son peuple qu’il se penche sur la poitrine de Jésus parce qu’Il a des choses à révéler. Et l’Eglise pourra aller vers le monde non pas avec des mots mais avec une Parole de Dieu. Le monde attend la révélation d’une église qui vit dans la communion du Seigneur.

2)      de l’épaule droite :

Si la poitrine nous parle des affections et du cœur, l’épaule évoque la puissance. Inspiré par l’Eprit, Esaïe, parlant de la venue du Messie, a annoncé que « la domination reposera sur son épaule » (Esaïe 9 :5). Jésus possède la puissance ; il a le pouvoir de fortifier ; il a le pouvoir de soutenir. Et nous pouvons expérimenter cela si nous mangeons l’épaule ! Nous devons non seulement remplir notre cœur de la révélation de Dieu, de l’amour de Dieu, du cœur de Dieu, mais aussi nous nourrir de Sa force et de Sa puissance. C’est peut-être cela que le Saint-Esprit voulait dire par l’apôtre Paul : « Au reste, frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et par Sa force toute puissante » (Eph. 6 :10). Autrement dit, mangez l’épaule ! Voilà ce que le Seigneur attend de nous. Une classe sacerdotale, des adorateurs qui mangent la poitrine, l’épaule et qui peuvent alors être des adorateurs en Esprit et en vérité.

L’heure n’est plus au bricolage, à la médiocrité, à nos petites affaires ! L’heure est à chercher l’Eternel, à nous tenir devant Dieu. Il faut que les choses changent et bougent dans les églises. Nous vivons le temps où le diable est descendu vers la terre, animé d’une grande colère (Apoc. 12 :12). Il reste peu de temps, ce sont les dernières forces qui sont jetées dans la bataille !...

                                  LE SACRIFICE D’EXPIATION (Ch. 4 : 1 à 5 : 13)

Après les sacrifices d’agréable odeur viennent les sacrifices destinés à rétablir un lien collectif ou individuel avec Dieu après un péché : le sacrifice d’expiation et le sacrifice de culpabilité. L’Ecriture nous révèle plusieurs niveaux de péchés :

-          les péchés involontaires

-          les péchés volontaires, portant atteinte aux droits de Dieu et du prochain (tout ce qui est contraire aux commandements de l’Eternel)

* soit par commission

* soit par omission

Le sacrifice d’expiation concerne les péchés involontaires (v. 2) ou péchés d’ignorance, dus à notre état de péché. L’expiation est ce qui est accepté à la suite d’une faute et qui est considéré comme un remède ou une purification. Certaines versions parlent de sacrifice de réparation du péché. Ce sacrifice est le symbole de Jésus qui s’offre sur la croix en portant nos péchés. C’est Jésus qui s’offre à Dieu pour nous (cf I Jean 2 :2) à la différence de l’holocauste qui représente Christ s’offrant tout entier pour Dieu. Ce sacrifice variait selon que le pécheur était :

-          le sacrificateur (3-12)

-          l’assemblée (13-21)

-          un chef (22-26)

-          quelqu’un du peuple (27-35)

-          verset 3 « Si c’est le sacrificateur … qui a péché … il offrira à l'Eternel … un jeune taureau sans défaut »

Les exigences de Dieu diffèrent selon la responsabilité de l’individu. Le péché est le péché ; tout péché mène à la condamnation de Dieu. Le salaire du péché, c’est la mort. Mais selon la responsabilité de l’individu, les conséquences sont plus ou moins importantes et graves, de telle sorte que nous comprenons que l’expiation varie en fonction de la place occupée par le pécheur. Néanmoins, il est quelque chose qui ne varie jamais dans ce qui est demandé au pécheur : que l’animal offert soit un taureau, un bouc, ou un agneau, il devait toujours être sans défaut. Et là le Saint Esprit nous amène à considérer Jésus sur la croix portant nos péchés et s’offrant à Dieu sans tâche. C’est parce que Jésus est resté pur et innocent jusqu’au bout qu’Il a pu expier nos péchés sur la croix. Paul dit dans II Co. 5 :21 en parlant de Jésus « Celui qui n’a pas connu le péché ». Nous devions tous mourir à cause de nos péchés, car le salaire du péché, c’est la mort. Pour échapper à cette condamnation, il fallait que quelqu’un sans péché meure à notre place. Ce quelqu’un, c’est Jésus ! La preuve que Jésus est resté sans péché jusqu’au bout, c’est que Son Père l’a ressuscité des morts, montrant ainsi que son sacrifice était agréé. Quel mystère ! Tout en étant parfaitement homme, tout en ayant été tenté comme nous en toutes choses, Jésus n’a jamais péché, ni en actions, ni en paroles, ni en pensées ! Nous devrions avoir un cœur rempli de louanges, d’adoration pour Jésus et l’exalter parce qu’Il a été notre victime expiatoire sans faille, sans souillure, sans péché !

-          verset 4 « Il amènera le taureau à l’entrée de la tente d’assignation, devant l'Eternel et il posera sa main sur la tête du taureau qu’il égorgera devant l’Eternel »

A nouveau, nous trouvons ici l’identification avec la victime. Quand celui qui offre sa victime pose sa main sur sa tête, à ce moment-là, la victime et l’offrant ne font plus qu’un.  Avec l’holocauste, il y avait aussi ce principe de l’identification. Mais il y a une différence fondamentale entre l’holocauste et le sacrifice d’expiation :

- dans l’holocauste, c’est Christ qui s’offre à Dieu, de telle sorte que celui qui s’identifie avec cette facette de la croix reçoit l’innocence, la pureté, la sainteté du Seigneur Jésus.

- dans le sacrifice d’expiation, en s’identifiant avec la victime, c’est en quelque sorte l’offrant qui transmet sa faute à la victime servant d’expiation.

Il y a donc dans les sacrifices qui sont complémentaires les uns des autres, un double enseignement dans l’identification. L’offrant transmet son péché à la victime qui meurt ainsi à sa place et ensuite il reçoit de la victime son innocence et sa pureté. La Parole de Dieu est capable de résumer dans un court verset (II Co. 5 :21) cette double vérité, réalisée dans la personne de Jésus : « Celui qui n’a pas connu le péché (Jésus, la victime sans défaut), Il l’a fait devenir péché pour nous (dans le sacrifice d’expiation, l’offrant donne son péché à la victime ; à la croix, Jésus se charge de nos péchés), afin que nous devenions en Lui justice de Dieu (c’est l’holocauste). Nous avons ici en quelques mots un enseignement d’une grande profondeur sur la base de notre salut.

Qu’est-ce que la justice de Dieu ? C’est la vie, la nature conforme à la sainteté de Dieu. En m’approchant de Jésus et en mettant, par la foi, mes mains sur la victime qui meurt à ma place, il s’opère un transfert : je transmets à Jésus mes péchés, j’accepte de croire qu’Il a été la victime expiatoire pour mon péché ; ensuite se produit une transformation glorieuse : Jésus, non seulement me lave, mais Il me délivre du péché. Il me fait devenir « Justice de Dieu », Il me communique Sa nature parce que la croix n’a pas pour but seulement de nous laver de nos péchés mais de nous en délivrer, de nous rendre participants de Christ. Jésus, qui est le Germe, s’implante alors en nous et si nous vivons près de Dieu, avec Dieu, dans la communication du Saint Esprit, alors Jésus va se développer en nous, Il va prendre de plus en plus de place en nous, au niveau de ses pensées, de ses sentiments, de sa nature toute entière, jusqu’à ce que nous puissions dire comme l’apôtre Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Gal. 2 :20).

Le pardon acquis à la croix par Jésus n’est pas comparable à un essuie-glace ! La vie chrétienne n’est pas semblable à un voyage en voiture, où tout en roulant, on ramasse constamment sur le pare-brise des saletés qu’on n’arrête pas de balayer !

Beaucoup n’ont pas saisi la puissance de l’œuvre accomplie à la croix, de telle sorte qu’au lieu d’avancer, ils restent « bloqués »à la croix. La vie chrétienne ne consiste pas à vivre toujours au pied de la croix : la croix est un passage, une étape de la vie chrétienne, le moment où nous sommes débarrassés de nos péchés, où nous commençons à laisser le Seigneur Jésus vivre en nous. Puis ensuite, il faut avancer en devenant « justice de Dieu ». Et à partir de ce moment-là, nous commençons à marcher de force en force, de victoire en victoire. Le Saint Esprit prend de ce qui est à Jésus et nous le communique. Il nous communique la victoire du Seigneur et nous n’en restons pas à l’autel des holocaustes ou à la cuve d’airain, mais nous entrons dans le lieu saint, béni soit Dieu ! Aujourd’hui le chemin du lieu très saint nous est ouvert, et nous avons accès jusque dans la présence de Dieu en permanence ! Ce n’était pas le cas du peuple d’Israël, puisque seul le Souverain Sacrificateur, une fois par an, le grand jour du pardon, pouvait entrer dans le lieu très saint avec le sang des victimes innocentes. Le Seigneur a donné sa vie, non pas pour que nous soyons toujours en train de dire à Dieu : « Pardonne-moi… pardonne-moi… ». Il est nécessaire que dans la foi nous nous identifiions à Jésus pour que l’œuvre de la croix opère toute sa puissance en nous, afin que, non seulement nous soyons lavés mais délivrés du péché et que le caractère de Dieu s’enracine en nous. Le Saint Esprit et la Parole de Dieu veulent nous conduire dans cette direction-là. Dieu veut un peuple, qui n’est pas toujours en train de demander pardon pour les mêmes choses, mais qui est vainqueur : ton Dieu ordonne que tu sois puissant !

-          versets 5-7 « Le sacrificateur ayant reçu l’onction prendra du sang du taureau et l’apportera dans la tente d’assignation… il mettra du sang sur les cornes de l’autel des parfums, qui est devant l'Eternel dans la tente d’assignation et il répandra tout le sang du taureau au pied de l’autel des holocaustes qui est à l’entrée de la tente d’assignation. »

Dans ces textes nous remarquons la mention de la tente d’assignation. La volonté du Seigneur était d’habiter au milieu de son peuple. Lorsque le Seigneur s’apprête à donner à Moïse toutes les directives concernant le tabernacle, Il dit : Ils me feront un sanctuaire et j’habiterai au milieu d’eux. En ce qui concerne Israël sous la loi, la demeure de Dieu n’a été possible que sur la base des sacrifices. En ce qui concerne l’Eglise sous la grâce, l’action de la présence de Dieu au milieu de nous et au travers de nous n’est possible que sur la base du sang de Jésus. Si l’Eglise vit pleinement la puissance de l’expiation en Jésus avec toutes ses conséquences saintes, pures, puissantes, Dieu sera au milieu de son peuple. Et la volonté du Seigneur, c’est d’être au milieu de nous comme un héros qui sauve et quand Dieu peut se plaire au milieu de son peuple et agir au travers de son peuple, les choses les plus grandioses peuvent se produire !

Dans Hébreux 10 : 19-20, nous retrouvons la notion du sanctuaire : « nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire ». Dieu habite au milieu de Son peuple grâce à la croix.  Grâce à l’œuvre de Jésus à la croix, nous pouvons vivre maintenant dans le sanctuaire de Dieu !

Mais Dieu ne veut pas que nous en restions aux souffrances de Christ à la croix, Il veut que nous expérimentions la puissance de sa résurrection ! Le Jésus qui sort du tombeau n’est pas le même que le Jésus qui a été sur la croix ! Si nous acceptons de vivre par la foi l’identification à Jésus dans sa résurrection, nous ne serons plus les mêmes !!! Nous serons transportés avec Lui dans les lieux célestes (Eph. 2 :6). Le chrétien est quelqu’un qui a les pieds sur terre et le cœur au ciel ! Et si je suis dans les lieux célestes avec Jésus, alors je règne dans la vie par Lui : le triomphe de Christ est le mien, et ce qui est sous les pieds de Jésus est sous mes pieds, parce que je suis en Lui.

-          versets 16-18 « Le sacrificateur ayant reçu l’onction apportera du sang du taureau dans la tente d’assignation, il trempera son doigt dans le sang et il en fera 7 fois l’aspersion devant l'Eternel, en face du voile. Il mettra du sang sur les cornes de l’autel qui est devant l’Eternel dans la tente d’assignation, et il répandra tout le sang au pied de l’autel des holocaustes qui est à l’entrée de la tente d’assignation »

Quand il s’agit du péché du sacrificateur qui a l’onction ou du péché de toute l’assemblée, le sang de l’expiation est répandu à 3 endroits :

1)      en face du voile du sanctuaire, à l’intérieur du tabernacle

2)      sur les cornes de l’autel des parfums, dans le lieu saint

3)      sur les cornes et tout autour de l’autel des holocaustes

Cela nous enseigne que l’application du sang de Christ doit toucher 3 domaines bien précis :

1)      ma relation avec Dieu

2)      le culte de l’assemblée (vie de prière et d’adoration)

3)      ma propre conscience

 

-          verset 25 (il est question du péché d’un chef) « Le sacrificateur prendra avec son doigt du sang de la victime expiatoire, il en mettra sur les cornes de l’autel des holocaustes, et il répandra le sang au pied de l’autel des holocaustes qui est à l’entrée de la tente d’assignation »

Il se peut que certaines failles mineures n’altèrent pas le culte de l’ensemble des fidèles,  mais de toute manière, nous aurons toujours besoin de la puissance de la croix au niveau de notre conscience. Que cela ne nous donne pas l’autorisation de jouer avec le péché ! Ne jouons jamais avec notre conscience, jamais ! Réalisons que le péché est l’ennemi terrible et qu’à cause de cela une croix a été dressée dans laquelle se trouve toute la puissance d’une vie de victoire !

-          versets 11-12 « La peau du taureau, toute sa chair, avec sa tête, ses jambes, ses entrailles et ses excréments, le taureau entier, il l’emportera hors du camp, dans un lieu pur, où l’on jette les cendres et il le brûlera au feu sur du bois ; c’est sur le tas de cendres qu’il sera brûlé »

Toute la victime est brûlée. Que le Seigneur nous amène de plus en plus à réaliser quel a été le feu du Jugement de Dieu qui est tombé sur Lui, et quelles ont été ses souffrances. Nous devons veiller sur nous-mêmes avec rigueur. Nous devons nous inquiéter si nous pouvons chanter un cantique sur la croix en pensant à autre chose. Si nous n’arrivons plus à être ému, face au sacrifice de Jésus, nous pouvons nous poser des questions… et prier que l’Esprit nous amène à réaliser tout ce qu’ a été la croix pour Jésus, et à l’adorer de tout notre être.

-          verset 12 « Il l’emportera hors du camp  »

Christ a souffert hors des murs de Jérusalem, condamné par le monde religieux et politique de l’époque. Par son sang qu’Il a lui-même porté dans le ciel, Il nous assure notre place dans la cité céleste. En souffrant « hors du camp », Il nous révèle que « nous n’avons point ici-bas de cité permanente » et qu’il n’est point de « camp » religieux ou autre dans lequel nous ayons à nous retrancher. L’ordre est de « sortir » pour aller à Lui (Héb. 13 :11-12 ; cf Jean 9 :22, 34-35 ; 12 :42)

-          verset 20 « Et il leur sera pardonné » cf. 26, 31, 36

Quand le sacrificateur ayant reçu l’onction ou l’assemblée toute entière ou un chef ou quelqu’un du peuple avait péché et que le sacrifice d’expiation était offert comme Dieu le demandait, dans tous les cas, le pardon divin était accordé.

Dans la nouvelle alliance, comment peut-on obtenir le pardon ? Il y a deux bases sur lesquelles nous pouvons faire reposer l’assurance de notre pardon :

1)      l’œuvre de Jésus qui a subi la condamnation pour nous en acceptant d’être la victime innocente d’un sacrifice parfait

2)      la Parole de Dieu qui nous promet le pardon

Nous devons avoir foi en Dieu : non seulement croire en Dieu, mais croire Dieu sur parole. N’oublions pas que c’est à des chrétiens, à des gens nés de nouveau, ayant expérimenté la transformation de leur vie par la grâce de Dieu que l’apôtre Jean, inspiré par le Saint-Esprit, a écrit dans sa 1ère épître : « Je vous écris ces chose afin que vous ne péchiez point et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. »

Et quelques lignes avant, le même Jean, toujours inspiré par l’Esprit, rappelle aux croyants : « Si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. »

La Parole de Dieu ne nous encourage pas à pécher librement, mais elle nous engage à vivre dans la puissance de la grâce et à comprendre que la grâce nous est donnée non pas comme une autorisation à pécher tranquillement, mais comme une puissance libératrice du péché. La grâce est justement une puissance divine nous permettant de vivre dans la sainteté et la pureté. Et dans cette marche-là, s’il nous arrive de défaillir, de trébucher involontairement et que de tout notre cœur, nous venons à Jésus en saisissant par la foi toute la puissance du sacrifice accompli à la croix, alors nous pouvons nous approprier le « refrain » du chapitre 4 du Lévitique « Et il me sera pardonné ». Quand j’ai failli ou que mon pied a glissé sur le chemin, je ne suis pas sans espérance ! Je  peux venir à Jésus et trouver en Lui, non pas celui qui va me juger, non pas celui qui va me repousser, mais mon avocat, celui qui est capable de me pardonner, de me relever, parce que le Saint-Esprit martèle cette vérité dans la Parole de Dieu : « Et il lui sera pardonné ». Que le nom du Seigneur soit glorifié !

Il est aussi question du sacrifice d’expiation dans Lévitique 6 : 17-23

-          verset 18 « C’est dans le lieu où on égorgera l’holocauste que sera égorgée devant l’Eternel la victime pour le sacrifice d’expiation »

Tout se passe au même endroit. C’est à la croix qu’il y a tout :

-          l’holocauste, Christ qui s’offre à Dieu dans sa mort

-          le sacrifice d’expiation pour nos péchés

-          le sacrifice de culpabilité

-          le sacrifice d’actions de grâces

-          le sacrifice pacifique

-          le sacrifice de prospérité

Tout éclate dans sa magnificence et sa puissance à la croix du calvaire. Et là, nous ne sommes pas écrasés par la sainteté de Jésus. Cette sainteté est offerte pour notre relèvement, pour notre pardon, pour notre salut. N’oublions jamais cette déclaration extraordinaire du Saint-Esprit dans Romains 8 : 1 = « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a pas épargné son propre fils mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec Lui ? »

C’est pourquoi ces sacrifices lévitiques sont autant de facettes d’une même œuvre, celle de Jésus à la croix. C’est là que nous trouvons le pardon, la communion avec dieu, la paix. TOUT est au même endroit pour chacun de nous !

-          verset 18 « C’est une chose très sainte »

La sainteté de Christ n’éclate nulle part ailleurs avec autant de force que lorsqu’Il est cloué au bois, portant les péchés du monde !

Lorsque nous relisons les passages de la crucifixion tels que nous les relatent les 4 évangiles, nous découvrons la sainteté du Seigneur Jésus. Elle éclate dans ses attitudes, ses paroles, ses silences mêmes ! La femme de Pilate vient témoigner de cela : « Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste. » Pilate dit de Jésus : « Quel mal a-t-il fait ? Je suis innocent du sang de ce juste. Je ne l’ai trouvé coupable d’aucun crime. » Un autre évangile dit : « Il n’y a aucun crime en Lui. » Même le brigand sur la croix proclame la sainteté de Jésus : « Celui-ci n’a rien fait de mal ! » Quand Jésus rend son dernier souffle, le centenier au pied de la croix dit : « Assurément, cet homme était fils de Dieu ! » Quel bonheur de pouvoir nous approcher d’un tel Jésus !

Et ce qui est extraordinaire, c’est que le Saint Esprit peut prendre de ce qui est à Jésus et l’appliquer à notre cœur. La Parole de Dieu annonce des messages très forts ; elle dit que nous sommes devenus participants de Christ, qu’Il est notre sagesse, notre justification, notre sanctification, notre rédemption ! Alléluia !

-          versets 19-20 « Le sacrificateur qui offrira la victime expiatoire la mangeraQuiconque en touchera la chair sera sanctifié »

Quelle puissance de purification dans l’œuvre de Jésus à la croix ! Dans Jean 3 :16, il est écrit : « afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas. » Il y a des chrétiens qui périssent parce qu’ils perdent pied dans la foi. Il suffit qu’ils chutent une fois, et ils se laissent « torpiller » par le diable qui vient leur dire : « Tu t’es engagé avec Jésus, tu lui as fait des promesses solennelles dans les eaux du baptême ; tu voulais marcher avec Lui de tout ton cœur, et regarde ce que tu viens de faire … » Et le diable, qui est l’accusateur des frères, en rajoute ; il pilonne la conscience, il cherche à démolir ; non seulement il a préparé la chute,  mais  il  fera  tout  pour  qu’il  n’y  ait pas de relèvement. Cependant, la parole dit :

« Afin que quiconque croit ne périsse pas. » C’est une parole pour le peuple de Dieu, qui nous rappelle une autre parole : « Quiconque en touchera la chair sera sanctifié !»

A part pour le péché contre le St Esprit, pour tout autre péché, il y a toujours possibilité de relèvement. Dieu ne veut pas la mort du pécheur ; Il veut qu’il se repente et qu’il vive. Si nous touchons Jésus par la foi, oui, Il peut nous relever, nous pardonner, nous sanctifier.

Il était indispensable qu’il y ait contact avec la chair de la victime. Jésus a dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. » Jésus ne parle pas là de la sainte cène (quand nous partageons le pain, nous ne mangeons pas la chair de Jésus !) Il ajoute : « Ces paroles sont esprit et vie. » il faut donc prendre cela d’une façon spirituelle. C’est dans la mesure où je réalise avec la foi tout ce que Jésus a fait sur la croix que je mange sa chair et que je bois son sang ; à ce moment-là, j’ai la vie ! Si par la foi, je touche Jésus, je peux être sanctifié, car il y a une puissance de sanctification dans le Seigneur Jésus !

Nous ne serons pas sanctifiés par nos résolutions, par nos simples efforts. Si nous pouvions être sanctifiés par des efforts humains, alors à quoi nous servirait la croix de Jésus ? La puissance de sanctification est dans le Christ. Il a dit : « Je me sanctifie moi-même pour eux. » Ensuite nous, nous venons et nous touchons la chair de Jésus. Et à ce moment-là, s’opère en nous cette œuvre glorieuse de sanctification.

-          verset 20 « S’il en rejaillit du sang sur un vêtement, la place sur laquelle il aura rejailli sera lavée dans un lieu saint »

En venant à Jésus crucifié pour nous, en nous approchant de Jésus en tant que victime expiatoire, il est évident que le sang va rejaillir sur notre extérieur et, de ce fait, l’extérieur va être lavé. L’extérieur, c’est tout ce qui se voit, s’entend, est perceptible par les autres. L’extérieur qui est purifié, c’est le langage, les gestes, le comportement, la manière d’être, les attitudes … Quand on s’approche de Jésus, Il nous change de l’intérieur ; et ce changement intérieur doit se manifester par un changement de l’extérieur !

-          verset 21 « Le vase de terre dans lequel la chair de la victime aura cuit sera brisé ; si c’est dans un vase d’airain qu’elle a cuit, il sera nettoyé et lavé dans l’eau. »

Paul, dans II Tim. 2 :20-21, parle des vases de terre et des vases d’or et d’argent. Le vase de terre, c’est tout ce qu’il y a de bon et de mauvais dans notre nature humaine. Quand la chair de la victime cuit dans le vase de terre, alors le vase est brisé. Quand l’œuvre de la croix agit dans la nature humaine, alors ce qui est charnel est brisé. Le dépouillement du vieil homme, de ses convoitises trompeuses, de ses réactions, ….est une des conséquences glorieuses de l’œuvre de la croix ! Si le vase de terre n’est pas brisé, on est en droit de se poser la question : est-ce que la chair de la victime a cuit dedans ? Est-ce qu’il y a eu vraiment cette œuvre de la croix, opérée à l’intérieur pour amener le brisement du vase de terre ?

Dans le vase d’airain, il y avait seulement un nettoyage et non un brisement : le vase d’airain est un vase résistant ! L’airain, dans la Bible est toujours le symbole de la justice et du jugement de Dieu. Le vase d’airain, c’est l’homme qui est déjà passé par le jugement de Dieu, qui a saisi la justice de Dieu. Ce n’est plus le vase d’usage vil, c’est le vase d’honneur ! Ce vase n’a plus besoin d’être brisé, mais il faut néanmoins qu’il soit lavé régulièrement ; en effet, le simple fait de vivre dans ce monde nous pollue l’esprit. L’œuvre de la croix doit continuer d’opérer en nous, toujours, et ce, jusqu’à l’avènement de notre Seigneur Jésus. Cela nous rappelle les paroles de Jésus à Pierre : « Celui qui est lavé n’a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur » (Jean 13 :10). Nous avons besoin que la Parole de Dieu nous purifie, nous nettoie, continuellement.

Les 6 premiers versets du chapitre 5 énumèrent certains péchés qui exigent l’offrande d’un sacrifice expiatoire.

-          verset 1 « Lorsque quelqu’un, après avoir été mis sous serment comme témoin, péchera en ne déclarant pas ce qu’il a vu ou ce qu’il sait, il restera chargé de sa faute»

Un premier péché qui nécessitait le sacrifice de culpabilité, était les silences coupables … Nous péchons beaucoup par la langue, quand elle est utilisée ou quand elle ne veut pas être utilisée ! Elle fait souvent ce qu’il ne faut pas … Au niveau du langage, il n’y a pas seulement péché quand nous parlons beaucoup, mais aussi quand nous devrions parler et que nous nous taisons ! Il est question ici d’un témoin qui ne dit pas ce qu’il sait, ce qu’il a vu. Jésus dit : « Quiconque aura honte de moi et de mes paroles dans cette génération, le Fils de l’homme aura honte de lui lorsqu’il reviendra dans sa gloire ».

Pourquoi nos Eglises ne regorgent-elles pas de monde ? Parce que nous sommes bien souvent des témoins qui nous taisons !!!! L’Eglise d’Europe, dans ce début de 21ème siècle, est coupable de silence meurtrier ! Nous devrions proclamer des choses glorieuses, et nous nous taisons !

Il y a une parole qui fait réfléchir dans Ezéchiel 3 : 17-18 : « Tu écouteras la Parole qui sortira de ma bouche, et tu les avertiras de ma part. Quand je dirai au méchant : Tu mourras ! Si tu ne l’avertis pas, ce méchant mourra dans son iniquité, et je te redemanderai son sang. »

N’ayons pas le sang de nos voisins, de nos collègues de travail, des habitants de notre ville, … sur nos mains ! Nous sommes souvent coupables de silence meurtrier. Nous avons besoin de venir près de la victime expiatoire et de lui dire : « Pardonne-moi, aide-moi à me taire lorsque je dois me taire et éviter les calomnies, les bavardages inutiles, parce qu’au jour du jugement, tout homme rendra compte de toute parole vaine qu’il aura proférée, et aide-moi à parler quand je dois parler. » Jésus nous a promis une bouche et une sagesse à laquelle les gens ne pourront résister. Que Dieu nous donne une bouche qui sache parler quand elle doit parler, et qui fasse de nous de véritables témoins.

-          versets 2 et 3 « Lorsque quelqu’un sans s’en apercevoir, touchera une chose souillée, comme le cadavre d’un animal impur, que ce soit d’une bête sauvage ou domestique ou bien d’un reptile, il deviendra lui-même impur et il deviendra coupable. Lorsque, sans y prendre garde, il touchera une souillure humaine quelconque et qu’il s’en     aperçoive plus tard, il en sera coupable. »

Il est question ici du péché par contact : d’abord il y a le contact avec une bête sauvage qui peut représenter les souillures dues au contact avec ce monde ; et puis, il y a aussi le contact avec un animal domestique, qui peut évoquer les souillures dues au contact avec des choses charnelles, humaines, terrestres. Quand nous avons été ainsi atteints, nous ne sommes pas sans espérance ; nous pouvons revenir aux pieds de Jésus et Lui dire : « Seigneur, purifie-moi, le monde est entré en contact avec moi et j’ai été souillé, je te prie de me laver et de me relever. »

-          verset 4 « Lorsque quelqu’un, parlant à la légère, jure de faire du mal ou du bien, et que, ne l’ayant pas remarqué d’abord, il s’en aperçoive plus tard, il en sera coupable »

S’engager à faire du mal, c’est se rendre coupable. S’engager à faire du bien et ne pas le faire, c’est se rendre coupable. Combien de paroles légères nous arrive-t-il de prononcer ! Jésus a dit que celui qui sait faire ce qui est bien et ne le fait pas, commet un péché. Nous avons pris un engagement, au moment de notre baptême (cf I Pierre 3 :21), comment le mettons-nous en œuvre ? Si nous prenons conscience que nous avons pris du retard dans l’accomplissement de nos promesses envers Dieu, nous pouvons revenir aux pieds du Seigneur et Lui dire : « Je veux toucher la victime expiatoire et laisser son œuvre de relèvement s’opérer dans ma vie. Seigneur, je crois que cela est possible, et que tu veux manifester ta grâce dans ma vie et me faire du bien, agis par le Saint-Esprit. » Et Dieu va le faire ! Il veut le bien de Son peuple, et Il veut nous faire marcher de l’avant.

LE SACRIFICE DE CULPABILITE (ch. 5 : 14-26)

Le diamant à 5 facettes sera complet avec ce dernier sacrifice. Les 5 premiers chapitres du Lévitique, au travers de la présentation des lois rituelles sur les sacrifices, nous enseignent tout ce que Jésus, au travers de son œuvre, a apporté à Dieu et à l’être humain, par sa vie et par sa mort.

La caractéristique du sacrifice de culpabilité est d’être présenté quand on a commis un péché exigeant une restitution, une réparation ; cette restitution devait avoir lieu avant l’offrande.

Le sacrifice de culpabilité nous parle du Christ qui, par sa mort, répare l’irréparable ! Au travers de l’œuvre de la croix, non seulement Jésus expie nos péchés, mais Il communique une puissance de réparation, de restauration, de réhabilitation. Jésus répare, ou nous rend capables de réparer, les conséquences du péché qui sont humainement impossibles à réparer. Le psalmiste dit : « Ils ne peuvent se racheter l’un l’autre, ni donner à Dieu le prix du rachat ; le rachat de leur âme est cher et il n’aura jamais lieu » (Psaume 49 :8-9). Cette déclaration concerne nos limites humaines. Mais en ce qui concerne la solution divine, l’Apôtre Pierre nous rappelle : « Vous savez que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (I Pierre 1 :18-19).

Les versets 14 à 26 du chapitre 5 nous montrent 2 sortes de péché :

-          les versets 14 à 19 évoquent les péchés commis à l’égard de Dieu

-          les versets 20 à 26 évoquent les péchés commis à l’égard du prochain

-          verset 15a  « Lorsque quelqu’un commettra une infidélité et péchera involontairement »

On trouve déjà cette expression dans le sacrifice d’expiation. Le fait de pécher involontairement ne justifie pas l’individu. La sainteté de Dieu qui est l’un des grands messages du Lévitique, ne peut rien laisser passer dans notre vie. RIEN. Mais par contre, Dieu peut tout pardonner, TOUT ! Le psalmiste disait déjà : « Le pardon se trouve auprès de toi afin qu’on te craigne » (Psaume 130 :4). La démarche à faire est de reconnaître sa faute, venir la confesser, abandonner son péché, saisir la grâce qui nous est offerte dans la croix et relever la tête. La grâce de Dieu est parfaite. Paul nous dit que « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rom. 5 :20)

-          verset 15b  « … à l’égard des choses consacrées à l’Eternel  »

Il est d’abord question des péchés commis à l’égard des choses de Dieu. Il y a dans la marche avec le Seigneur, 2 sortes de fautes :

-          les fautes morales

-          les fautes spirituelles

1)      les fautes morales :

Dans notre vie avec le Seigneur, il n’y a pas que des fautes morales. Les fautes morales sont, par exemple, celles que commettent ceux qui, tout en se disant frères, sont impudiques, cupides, outrageux, ravisseurs … Mais il n’y a pas que ces fautes-là. Dans l’Eglise, et même dans le monde, certains, de par leur éducation, ne commettront jamais de fautes morales majeures ! Jésus n’est pas mort à la croix simplement pour nous amener à vivre une vie morale. Dieu nous a prédestinés à être semblables à l’image de Son fils ! Et cela, c’est plus qu’une vie morale, c’est la vie de Dieu qui nous est insufflée dans le cœur par la régénération du Saint-Esprit

2)      les fautes spirituelles :

Saül n’a pas commencé à chuter par des fautes morales mais par des fautes spirituelles. Ce n’est pas parce que certains chrétiens ne fument plus, ne boivent plus, … qu’ils sont pour cela au « top niveau ». Nous serions tentés, parfois, de rétrécir la conception de la vie chrétienne à une peau de chagrin : « je ne fais plus… je ne dis plus … je ne vais plus à … » C’est la sanctification par le vide ! Nous devons chercher non seulement à être débarrassés des fautes morales, mais aussi des fautes spirituelles. Les fautes spirituelles sont les fautes commises à l’égard des choses consacrées à Dieu. Quelles sont les choses consacrées à Dieu ?

-          la prière personnelle : Matthieu 6 :6

-          la prière en famille : Josué 24 :15

-          la lecture de la Parole : 2 Tim. 3 : 216

-          la vie de l’Esprit (le baptême de l’Esprit, les dons spirituels, le fruit de l’Esprit) : 1 Co. 12

-          les offrandes : Mal. 3 : 7-10

-          verset 15c  « … il offrira en sacrifice de culpabilité à l’Eternel pour son péché un bélier sans défaut  »

Si la Parole a pu mettre le doigt sur une plaie de notre cœur et nous amener à comprendre qu’il ne suffit pas d’être des gens « propres » moralement, mais qu’il faut avoir une vie spirituelle intense, alors nous pouvons revenir à la croix, à notre bélier sans défaut, à notre sacrifice de culpabilité : le Seigneur Jésus ! Et là, tout peut changer pour nous ! Nous pouvons y trouver non seulement le pardon, mais aussi la réparation.

Permettons au Seigneur d’évaluer nos vies au pied de la croix.

-          verset 16  « Il donnera, en y ajoutant un cinquième, la valeur de la chose dont il a frustré le sanctuaire, et il la remettra au sacrificateur. Et le sacrificateur fera pour lui l’expiation avec le bélier offert en sacrifice de culpabilité, et il lui sera pardonné  »

Quand on avait pris conscience d’avoir frustré le sanctuaire, on estimait la valeur de la faute, en fonction de sa gravité, on ajoutait un cinquième de cette valeur et on donnait le tout au sacrificateur. Il ne suffisait pas de confesser son péché ; lorsqu’il y a lieu, l’aveu devait être suivi d’une restitution. La réparation n’efface pas la faute (le sacrifice de culpabilité devait accompagner la restitution), mais elle est comme la preuve de la réalité du pardon accepté. Le sang de Christ non seulement lave le pécheur de son iniquité, mais il le transforme. La réparation de la faute est la première manifestation de la vie nouvelle reçue. Et le verset 16 se termine par un rappel de la notion de la grâce : « et il lui sera pardonné ».

-          verset 17  « Lorsque quelqu’un péchera en faisant, sans le savoir, … des choses qui ne doivent pas se faire, il se rendra coupable et sera chargé de sa faute »

Nous pouvons découvrir nos fautes commises sans le savoir, de plusieurs façons ; Psaume 139 :23-24 nous en indique une ! Mais dans tous les cas, cela doit déboucher sur l’obéissance au commandement de Dieu (cf I Pierre 1 :1-2, Romains 1 :5, Actes 6 :7, Hébreux 9 :14).

-          verset 21  « Lorsque quelqu’un péchera et commettra une infidélité envers l’Eternel en mentant à son prochain au sujet d’un dépôt, d’un objet confié à sa garde, d’une chose volée ou soustraite par fraude »

A partir du verset 20, il est question des péchés commis à l’égard du prochain : mensonges, vols, faux serments … On peut noter dans le verset 21 une différence avec le verset 15 : il n’est pas précisé ici « involontairement » ; cela nous rappelle que les droits de Dieu sont bien au-dessus de la plus grande sensibilité humaine.

-          verset 23 « Lorsqu’il péchera ainsi et se rendra coupable, il restituera la chose qu’il a volée »

En ce qui concerne les péchés commis à l’égard du prochain, la réparation devait se faire avant le sacrifice. La démarche est différente de celle mentionnée dans les versets 15-16, où la restitution est faite après le sacrifice (cf. Matthieu 5 :23-24)

-          verset 24  « …Il la restituera en son entier, y ajoutera un cinquième et la remettra à son propriétaire, le jour même où il offrira son sacrifice de culpabilité »

Là encore, nous voyons que la restitution ne supprime pas le sacrifice et inversement. Le principe du cinquième supplémentaire est repris ici, mais il s’applique au prochain qui a été lésé. Il est également précisé que la restitution doit se faire « le jour même » où est offert le sacrifice de culpabilité. Quelle sagesse et quelle connaissance du cœur humain dans l’énoncé de cette loi ! L’expérience, en effet, est là pour prouver qu’une réparation remise à plus tard tend à ne jamais se réaliser …

-          verset 26  « … et il lui sera pardonné, quelle que soit la faute dont il se sera rendu coupable »

Ce verset nous rappelle toute la grandeur de la grâce !

Il est aussi question du sacrifice de culpabilité dans Lévitique 7 : 1-10 ; ce passage apporte des précisions sur la victime :

-          verset 1  « Voici la loi du sacrifice de culpabilité : c’est une chose très sainte »

Ce verset évoque la sainteté de Christ, même lorsqu’Il meurt à la place du coupable. Jésus a été fait « péché » pour nous, et non pas « pécheur ». Rappelons-nous du dernier témoignage à la croix concernant la sainteté de Jésus. Ce témoignage vient du brigand repentant : « Celui-ci n’a rien fait de mal »

-          verset 2  « C’est dans le lieu où l’on égorge l’holocauste que sera égorgée la victime pour le sacrifice de culpabilité. On en répandra le sang sur l’autel tout autour »

Il est montré ici que la présence du sang couvre le péché et l’ôte ; nous découvrons encore ici que tout se tient dans l’Ecriture. Avec les sacrifices lévitiques, nous avons les différents aspects de l’œuvre de Jésus et de la croix.

-          versets 3-4  « On en offrira toute la graisse, la queue, la graisse qui couvre les entrailles, les deux rognons, et la graisse qui les entoure … »

Même dans ce sacrifice, le meilleur est réservé à Dieu.

-          verset 5  « Le sacrificateur brûlera cela sur l’autel en sacrifice consumé devant l’Eternel. C’est un sacrifice de culpabilité »

Nous avons là un parallèle avec les souffrances de Jésus. Il a connu la mort physique et spirituelle. Oui, le salaire du péché, c’est la mort !

-          verset 6  « Tout homme parmi les sacrificateurs en mangera »

Cette action symbolise l’identification avec ceux qui ont péché. Elle nécessitait un haut degré d’énergie sacerdotale. C’est pourquoi, il est précisé dans Nombres 18 :8-10 que cela était réservé aux seuls fils d’Aaron, alors que ses filles pouvaient manger les victimes des offrandes (Nombres 18 :11)

Les animaux
offerts en sacrifice
Taureau Mouton agneau d’un an Bélier Agnelle d’un an Mouton ou chèvre Bouc Tourterelle ou colombe
Holocaustes
réguliers
Tous les jours, matin et soir (Ex 29.38-42; Nb 28.3-8) 1
Sabbat (Nb 28.9s) 2
Nouvelle lune (Nb 28.11-15) 2 7 1
Fête des Pains sans levain (Nb 28.17-25) ; pendant sept jours 2 7 1
Fête de la Première gerbe (Lv 23.9-14) 1
Fête des Semaines ou Pentecôte (Lv 23.15-21 / Nb 28.26-31) 1 / 2 7 2 / 1
Nouvel an : premier jour du septième mois (Nb 29.1-6) 1 7 1
Jour de l’Expiation (Lv 16.3, 5 ; Nb 29.7-11) 0 / 1 0 / 7 2 / 1
Fête des Huttes (Nb 29.12-34) ;
pendant sept jours (nombre décroissant de taureaux)
13 à 7 14 2
Huitième jour de la fête des Huttes (Nb 29.35-38) 1 7 1
spécifiques
Accompagnement pour l’expiation d’une erreur de la communauté
(Nb 15.22-26 ; cf. v. 1-12)
1
Accompagnement pour l’expiation du péché d’un pauvre (Lv 5.7-10) 1
Consécration des prêtres (Ex 29.15-18 ; Lv 8.18-21) 1
Consécration des lévites (Nb 8.5, 8, 10-12) 1
Rupture d’un vœu de naziréat (Nb 6.9-12) 1
Fin du naziréat (Nb 6.13-21) 1
Volontaire (Lv 1.3-17) ; au choix : 1 1 1
Purification : impureté corporelle (Lv 15.13-15, 25-30) 1
Purification : naissance (Lv 12.6-8) ; selon les moyens : 1 1
Purification : « lèpre » (Lv 14.1-32) ; selon les moyens : 1 1
Sacrifices de paix
réguliers
Pentecôte, avec le pain des premières récoltes (Lv 23.15-20) 2
spécifiques
Volontaire, reconnaissance ou vœu (Lv 3.1-17 ; 7.11-36) ; au choix : 1 1 1 1 1 1 1
Consécration des prêtres (Ex 29.19-28 ; Lv 8.22-32) 1
Fin du naziréat (Nb 6.14-20) 1
Sacrifices pour le péché
réguliers
Nouvelle lune (Nb 28.15) 1
Fête des Pains sans levain (Nb 28.17, 22) ; pendant sept jours 1
Fête des Semaines ou Pentecôte (Lv 23.19 ; Nb 28.26-30) 1
Nouvel an : premier jour du septième mois (Nb 29.5) 1
Jour de l’Expiation (Lv 16.5ss / Nb 29.11) 2 / 1
Fête des Huttes (Nb 29.12-34) ; pendant sept jours 1
Huitième jour de la fête des Huttes (Nb 29.35, 38) 1
spécifiques
Consécration des prêtres et de l’autel
(Ex 29.14, 35-37 ; Lv 8.2, 14-17) ; pendant sept jours
1
Consécration des lévites (Nb 8.8-12) 1
Expiation : rupture d’un vœu de naziréat (Nb 6.9-12) 1
Fin du naziréat (Nb 6.13s) 1
Expiation : péché du prêtre (Lv 4.3-12) 1
Expiation : péché du peuple (Lv 4.13-21 ; Nb 15.22-26) 1
Expiation : péché du prince (Lv 4.22-26) 1
Expiation : péché d’un particulier (Lv 4.27-35 ; Nb 15.27s) 1
Expiation : péché d’un pauvre (Lv 5.7, 11s) 1
Expiation : impureté corporelle (Lv 15.13-15, 28-30) 1
Expiation : naissance (Lv 12.6-8) 1
Expiation : « lèpre » (Lv 14.10n,19n-22, 30s) ; selon les moyens : 1? 1
Sacrifices de réparation
spécifiques
Rupture d’un vœu de naziréat (Nb 6.9, 12) 1
Expiation : parjure, vol ou fraude (Lv 5.21-26) 1
Expiation : tromperie, faux serment, impureté (Lv 5.1-6) ;
selon les moyens :
1 1
Expiation : sacrilège par ignorance (Lv 5.14-19) 1
Expiation : viol d’une esclave fiancée (Lv 19.20-22) 1 1
Expiation : « lèpre » (Lv 14.12-18) 1

  LES SACRIFICATEURS (Chapitres 8 à 10)

CONSECRATION ET ENTREE EN FONCTION D’AARON ET DE SES FILS (Ch. 8 & 9)

Les chapitres 1 à 7 nous ont montré la nécessité de l’expiation pour nous  approcher de Dieu. Les chapitres 8 à 10 vont nous révéler la nécessité de la médiation pour nous maintenir dans la présence de Dieu. Après nous avoir appelés à considérer, symboliquement, les perfections du sacrifice de Christ, nous sommes conviés à Le contempler comme notre grand Sacrificateur, notre nouvel Aaron établi sur la maison de Dieu. C’est ce que dit clairement Hébreux 10 : 19-21 = « Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus (expiation), une libre entrée dans le sanctuaire … et puisque nous avons un souverain sacrificateur (médiation) établi sur la maison de Dieu, approchons-nous … »

-          versets 8 : 1, 2a  « L’Eternel parla à Moïse, et dit : Prends Aaron … »

Jésus est notre nouvel Aaron. Ressuscité et monté au ciel, Jésus intercède pour nous (Hb. 7 :25) et nous aide à ne pas nous égarer, à ne pas nous lasser. Cette fonction de Christ comme sacrificateur s’exerce encore aujourd’hui. « Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de Son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie » (Rom. 5 :10). Autrement dit, si la mort de Jésus nous sauve de la domination de Satan, sa vie actuelle dans le ciel nous sauve aussi des erreurs que nous pourrions commettre. Si, dans ce verset, paradoxalement, la vie de Christ succède à sa mort, c’est qu’il s’agit de sa vie de ressuscité. La fonction de sacrificateur de Christ  commence en effet dans le ciel après sa résurrection. Durant sa vie terrestre, Christ n’avait pas de fonction sacerdotale (cf. Hb. 7 :14 ; 8 :3, 4 ; 9 :11,12 & 24).

Jésus n’entra jamais dans le temple terrestre comme sacrificateur. Il y alla souvent pour enseigner, jamais pour y sacrifier ou y offrir le parfum. Seuls les fils d’Aaron y étaient habilités. C’est pourquoi le Nouveau Testament distingue le Temple, proprement dit, la maison même (naos) où Jésus n’entra jamais (Luc 1 :9 et Hb. 9 :7), et l’ensemble des bâtiments consacrés autour du Temple (hieron), où il alla souvent.

-          verset 8 : 2 « Prends Aaron et ses fils avec lui, les vêtements  …  »

Si Aaron représente la fonction de Souverain Sacrificateur de Christ, ses fils représentent la fonction de sacrificateur de chaque chrétien. Etre sacrificateur ne dépend pas de notre état spirituel. Tout chrétien l’est ! Il est un sacrificateur spirituel qui adore dans un temple spirituel, revêtu de vêtements spirituels, et qui offre des sacrifices spirituels (I Pierre 2 :5 ) :

-          notre repentance (esprit brisé, cœur brisé = Ps. 51 :19)

-          notre louange (Hb. 13 :15)

-          notre corps tout entier (sacrifice de justice = Ps. 51 :21 ; Rom.12 :1 ; Phil. 2 :17)

-          nos biens (Phil 4 :18)

-          notre amour pratique pour le prochain (Hb. 13 :16)

Le sacerdoce du chrétien, on le voit, est double : il a une main levée vers Dieu pour louer et exprimer sa gratitude et l’autre main ouverte vers le monde pour soulager les détresses et exprimer l’amour de Christ. Ces deux activités sont indissociables, car la réalisation de notre dignité de sacrificateur est le seul remède efficace contre nos tendances égoïstes.

-          versets 8 : 3, 4  « Convoque  toute l’assemblée à l’entrée de la tente d’assignation. Moïse fit ce que l’Eternel lui avait ordonné ; et toute l’assemblée se réunit à l’entrée de la tente  d’assignation »

Toute l’assemblée est convoquée pour contempler la consécration des sacrificateurs. Chacun pouvait donc voir, en même temps que le sacrifice offert, les détails des vêtements sacerdotaux, la tunique brodée, la ceinture, la robe, l’éphod, le pectoral, l’Urim et le Thummim, la tiare, le diadème saint. Chaque membre de l’assemblé avait ses besoins et Dieu voulait que chacun voie que ces besoins avaient leur réponse dans le détail des vêtements du sacrificateur, lesquels annonçaient les vertus multiples de Christ (Exode 27). C’est ainsi que le croyant regarde Jésus  au ciel. Si sa conscience le tourmente, le spectacle du sang donne l’apaisement. S’il se sent faible, les vêtements du sacrificateur montrent qu’il y a une réponse à son besoin précis. En effet, s’il est vrai que le chrétien en tant que membre de l’Eglise est parfait aux yeux de Dieu, en tant que sujet du royaume terrestre, c’est un être faible qui a besoin de Christ comme Souverain Sacrificateur.

-          verset 8 : 5 « Moïse dit à l’assemblée : Voici ce que  l’Eternel a ordonné de faire »

La cérémonie ne procédait d’aucune opinion ou tradition humaines. Elle répondait au commandement de l’Eternel (cf. 8 :9, 13, 17, 21, 29, 36 ; 9 :6 & 21). L’Eternel avait parlé, il restait à obéir. Et seule cette stricte observance de la Parole divine permettait l’heureux résultat de l’apparition de la gloire de l’Eternel. Dieu ne peut approuver par la gloire de sa présence, la négligence ou le rejet de sa Parole. Il peut supporter l’ignorance ou la faiblesse, mais non la désobéissance. Aussi appartient-il à tout chrétien de s’attacher à observer scrupuleusement tout ce que l’Eternel ordonne.

Alors la gloire de l’Eternel apparaît (9 :23 &24) en produisant joie, adoration et crainte dans le cœur  des Israélites.

-          verset 8 : 15 « Moïse l’égorgea, prit du sang, et en mit avec son doigt sur les cornes de l’autel tout autour, et purifia l’autel … »

Pour cette cérémonie, outre un taureau pour le péché (8 :14), on égorgeait deux béliers (8 :18 & 22), l’un comme holocauste et le second pour en appliquer le sang sur diverses parties du corps des sacrificateurs. Il fallait asperger de sang l’oreille pour écouter attentivement Dieu, la main pour agir conformément aux vues divines, le pied pour marcher en communion avec Dieu, car « presque tout, d’après la loi est purifié avec du sang » (Hb. 9 :22)

De même Christ est entré dans le ciel même porteur de son propre sang. Son expiation a été acceptée et Il intercède là-haut pour nous. C’est pourquoi, Il peut nous présenter au Père selon sa propre perfection et le Père prend plaisir en nous, tout comme Il prend plaisir en Celui qui nous présente, « car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul » (Hb. 2 :11)

-          verset 8 : 30 « Moïse prit de l’huile d’onction et du sang qui était sur l’autel ; il en fit l’aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, sur les fils d’Aaron et sur leurs vêtements »

La tête (Aaron, Christ) et les membres (les fils d’Aaron, les croyants) sont distincts, mais en même temps sont unis. C’est ce qui ressort aisément lorsque l’on compare l’onction d’Aaron et celle de ses fils. Aaron est oint devant le peuple (8 :12), seul et avant que le sang coule. Il s’agit là d’un type de Christ qui a été seul jusqu’à ce qu’Il s’offre sur la croix. Aaron était oint avant l’aspersion du sang, comme Christ a été oint du Saint-Esprit avant de mourir sur la croix (Luc 3 :21 & 22). Lorsque l’huile de l’onction peut être associée au sang, les fils d’Aaron peuvent enfin être sanctifiés. Cela illustre le passage de l’Evangile de Jean : «Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (17 :19)

-          verset 8 : 35 « Vous resterez donc sept jours à l’entrée de la tente d’assignation, jour et nuit …  »

Aaron et ses fils devaient rester sept jours dans le sanctuaire et manger la viande du sacrifice. Il y a là une image de Christ et de son peuple se nourrissant des résultats de l’expiation accomplie, enfermés avec Dieu pendant la durée complète de la grâce et attendant la gloire. Nous devons nous nourrir du contenu de la « corbeille de consécration » parce que c’est notre aliment propre en tant que sacrificateurs dans le sanctuaire de Dieu.

-          verset 9 : 23-24 « Moïse et Aaron entrèrent dans la tente d’assignation. Lorsqu’ils en sortirent, ils bénirent le peuple. Et la gloire de l’Eternel apparut à tout le peuple. Le feu sortit de devant l’Eternel et consuma sur l’autel l’holocauste et les graisses …  »

A la fin des sept jours, l’Eternel apparaît, de même qu’au début de ses mille ans de règne, le vrai sacrificateur sortira du sanctuaire où Il est maintenant caché, accompagné des sacrificateurs, compagnons de sa retraite et associés à sa gloire manifestée. Maintenant, que reste-t-il à faire ? Adorer !

LE PECHE DE NADAB ET ABIHU (Ch. 10)

Régulièrement l’homme a corrompu ce que Dieu lui a donné : en Eden (Gen. 3), après le déluge (Gen. 9), après l’entrée en Canaan (Juges 2 :13), après les bénédictions accordées à Salomon (I Rois 11) ... l’homme gâte tout !

Le chapitre 9 se termine par la manifestation de la gloire de Dieu, suite à l’observation scrupuleuse de ses prescriptions, à l’occasion de la consécration d’Aaron et de ses fils. Tout de suite après, deux sacrificateurs présentent devant l’Eternel du feu étranger, et le résultat immédiat est le jugement.

-          verset 1  « … Nadab et Abihu … apportèrent devant l’Eternel du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné »

Nadab et Abihu étaient fils d’Aaron, de vrais sacrificateurs. Ustensiles et vêtements étaient conformes aux ordres divins. Leur péché consistait dans le fait d’offrir quelque chose qui n’avait pas été commandé. La Parole de Dieu était complète et ne laissait pas de place pour un rite nouveau. Dieu demandait seulement l’obéissance, mais l’homme a toujours du mal à se soumettre simplement : « Les eaux dérobées sont douces et le pain du mystère est agréable » (Prov. 9 :17)

Nadab et Abihu  pensaient peut-être que toute  espèce de feu pouvait être aussi agréable à Dieu que celui issu du feu de l’autel, mais ce n’était pas à eux d’en décider !

-          verset  2  « Alors le feu sortit de devant l’Eternel, et les consuma : ils moururent devant l’Eternel »

Le jugement de Dieu ne s’est pas fait attendre ! Au chapitre 9, le feu consume l’holocauste et les graisses parce que Dieu agrée ce qui représente le sacrifice de Christ ; ici, au chapitre 10, le feu consume les sacrificateurs parce que Dieu rejette ce qui est le fruit de la volonté corrompue de l’homme.

La leçon est claire : il ne peut être permis à l’homme d’introduire ses idées ou ses inventions dans le culte de Dieu. Le culte doit être rendu « en Esprit et en vérité » (Jean 4 :23). Cela signifie que dans la mesure où nous connaissons les commandements divins, notre culte (c'est-à-dire notre adoration et notre vie elle-même, cf Héb. 12 :28, 29) doit être conforme à la volonté divine et aux seules directions du Saint Esprit, sous peine d’encourir le jugement de celui qui reste un « feu dévorant » (Esaïe 33 :14) !

-          verset 3  « Moïse dit à Aaron : …. Aaron garda le silence. »

Il y a une grande solennité dans le comportement d’Aaron. Ses fils, à peine consacrés, étaient morts. Certes, il s’agit là de la mort du corps et aucune preuve ne nous est donnée du fait que le jugement rendu ici, a été suivi d’un jugement entraînant pour l’âme la mort éternelle en enfer (cf I Co. 11 :32).

Face au jugement divin, le croyant n’a pas à discuter, ni à larmoyer, mais à courber la tête dans le silence, en disant avec David : « Tu seras juste dans ta sentence, sans reproches dans ton jugement » (Ps. 51 :6).

-          verset 6  « Moïse dit à  Aaron, à Eléazar, et à Ithamar, fils d’Aaron : vous ne découvrirez point vos têtes et vous ne déchirerez point vos vêtements … Laissez vos frères pleurer … »

Aaron et les autres sacrificateurs, devant cet acte de jugement, ne devaient pas manifester leur peine, mais continuer à servir Dieu. Il est clair qu’aucune des circonstances par lesquelles Dieu veut que nous passions ne peut ôter notre fonction de sacrificateur. Ce n’est pas que nous soyons stoïques. Nous ressentons les événements comme les autres hommes, mais la proximité de Dieu donne l’énergie nécessaire pour l’adorer même dans de grandes difficultés.

Cela rappelle l’expérience d’Ezéchiel quand Dieu lui retira sa femme (Ez. 24 :15-18).

-          versets 8 & 9   « L’Eternel parla à Aaron, et dit : Tu ne boiras ni vin, ni boisson enivrante, toi et tes fils… »

Le sacrificateur en fonction devait s’abstenir de vin, car le vin excite la chair, ce qui est incompatible avec la fonction de sacrificateur. Sans doute, vu la place qu’occupe cette interdiction sur le vin, Nadab et Abihu étaient-ils sous l’influence de l’alcool lorsqu’ils présentèrent ce feu étranger.

Quoiqu’il en soit, c’est à nous de savoir ce que représente le vin dans notre situation personnelle. Ce qui provoque la chair peut avoir des origines variées : l’argent, l’ambition, les plaisirs du monde … Chacun de ces excitants nous disqualifie pour l’exercice de la sacrificature. Sobriété et séparation doivent caractériser le croyant. Tout ce qu’il a à faire avec la boisson forte, c’est qu’elle soit versée en libation dans le lieu saint (Nombres 28 :7). Autrement dit, la joie des sacrificateurs n’est pas celle de la terre, mais la joie du ciel. « La joie du Seigneur sera votre force » (Néhémie 8 :10)

Il y a 3 cercles d’exercice de l’activité humaine dont nous avons une image dans l’organisation du camp d’Israël. Le premier est celui des hommes de guerre (Nomb. 1 :2) qui correspond au combat chrétien, puis le cercle des lévites tout autour du tabernacle (Nomb. 3 :4) qui est la sphère du service chrétien, enfin le cercle des sacrificateurs officiant dans le lieu saint où le chrétien comme sacrificateur entre pour adorer. Or tout est conditionné par ce troisième cercle car ce qui entrave nos fonctions sacerdotales nous rend impropres au service et à la guerre. Le sacrificateur doit garde son cœur avec soin, sinon le lévite faillira et le soldat sera défait.

Aussi faut-il prendre soin d’éviter tout ce qui satisfait notre chair en pratiquant le jugement de nous-mêmes et en rejetant tout ce qui pourrait entraver notre communion avec Dieu.

-          versets 12 & 13  « Moïse dit à  Aaron, à Eléazar, et à Ithamar, les deux fils qui restaient  à Aaron : Prenez ce qui reste de l’offrande … et mangez-le … car c’est là ce qui m’a été ordonné. »

Malgré l’épreuve, les sacrificateurs doivent continuer leur service. S’il faut accepter le jugement, en aucune façon celui-ci n’ôte le privilège de la sacrificature. Malgré tout ce qui s’était passé, Aaron et ses fils devaient manger l’offrande de gâteau dans le lieu saint, parce que c’est là ce qui a été ordonné. Les fils comme les filles  devaient manger la poitrine, représentant l’amour de Christ, et l’épaule, représentant la force de Christ.

-          verset 16  « Moïse chercha le bouc expiatoire ; et voici, il avait été brûlé  »

Moïse cherche le bouc du sacrifice pour le péché, mais il a été brûlé. Manger ce sacrifice était prescrit aux fils d’Aaron et cela signifiait la forme la plus élevée du service sacerdotal puisque c’était une identification avec celui qui l’offrait. Mais après ce qui s’était passé, les fils d’Aaron n’étaient pas en état de le faire. Ils auraient dû l’être, mais le fait est qu’ils n’étaient pas à la hauteur.

-          versets 19 & 20  « Aaron dit à Moïse : Voici, ils ont offert aujourd’hui leur sacrifice d’expiation … et après ce qui m’est arrivé, si j’avais mangé aujourd’hui la victime expiatoire, cela aurait-il été bien aux yeux de l’Eternel ? Moïse entendit et approuva ces paroles »

Et Aaron  confesse son incapacité. Il vaut mieux être sincère dans la confession de nos faiblesses que d’avoir des prétentions spirituelles infondées. Aussi, Moïse l’entendit et cela parut bon à ses yeux.

S’il ne pouvait pas y avoir de tolérance pour le « feu étranger » offert avec orgueil en contradiction évidente avec le commandement divin, l’incapacité d’Eléazar et d’Ithamar à s’élever à la hauteur d’un privilège divin pouvait être traitée avec indulgence.

COMMENT RESTER EN COMMUNION AVEC DIEU (Lév. 11 à 27)

LES LOIS CONCERNANT L’IMPURETE ET LA PURETE (Chap. 11 à 15)

ANIMAUX PURS ET IMPURS (Ch. 11)

La distinction entre le pur et l’impur et les interdits qui s’y rapportent sont là pour rappeler en permanence la sainteté de Dieu et les égards qui lui sont dus en conséquence, en particulier, la nécessité pour l’homme d’être pur pour pouvoir s’approcher de Dieu (44-45). En respectant les règles de pureté rituelle, le peuple d’Israël se distingue des autres peuples comme celui qui appartient à l’Eternel (20 :22-26). Ces prescriptions ont un caractère provisoire (Actes 10 :9-16) et préparatoire (Héb. 9 :9-10, Rom. 14 :14-17, I Co. 8 :8). L’identification des différents animaux cités dans ce chapitre n’est pas toujours facile, mais elle n’a qu’une importance relative pour nous qui sommes maintenant sous la grâce.

-   versets 1 & 2 « L'Eternel parla à Moïse et à Aaron, et leur dit : Parlez aux enfants d’Israël, et dites : voici les animaux dont vous mangerez »

L’Eternel s’adresse non seulement à Moïse, mais aussi à Aaron, parce que ce dernier devra enseigner ces lois au peuple et décider des cas d’impureté (10 :8-11).

-    versets 3 & 4 « Vous mangerez de tout animal qui a la corne fendue, le pied fourchu, et qui rumine. Mais vous ne mangerez pas de ceux qui ruminent seulement, ou qui ont la corne fendue seulement. »

Pour qu’un quadrupède soit pur, il devait remplir deux conditions : qu’il rumine et qu’il ait la corne fendue. L’action de ruminer exprime l’acte de digérer intérieurement ce que l’on mange, tandis que la corne fendue (le pied fourchu) se rapporte à la marche extérieure.

On peut en retirer l’enseignement suivant : la Bible ne doit pas seulement être lue mais « ruminée ». Cependant la rumination ne peut être séparée du sabot divisé ! Cela peut évoquer que l’amour de la Parole de Dieu ne peut pas être séparé d’une marche  en conformité avec ce que celle-ci enseigne.  

-    verset 9 « Voici les animaux dont vous mangerez parmi tous ceux qui sont dans les eaux. Vous mangerez de tous ceux qui ont des nageoires et des écailles »

Pour les animaux vivant sous l’eau, il fallait encore deux conditions pour qu’ils soient considérés comme purs : les nageoires et les écailles. Cela peut être une allusion à la vérité que le croyant a besoin de savoir avancer au milieu d’un monde hostile (les nageoires), en se protégeant des influences de ce dernier (les écailles). Il a besoin d’énergie spirituelle et de force pour se préserver. Et encore une fois, l’un ne va pas sans l’autre.

-   versets 13 à 19 « Voici  parmi les oiseaux, ceux que vous aurez en abomination et dont on ne mangera pas : l’aigle, l’orfraie et l’aigle de mer … et la chauve-souris »

Trois catégories d’oiseaux étaient impures : les carnivores, les omnivores et les oiseaux qui ne volent pas. La pureté du croyant réclame de rejeter tout ce qui est charnel, de ne pas nourrir son âme de tout ce qui se présente à nous et d’utiliser les ailes de la foi pour occuper sa place dans la sphère céleste.

-   verset 24 « [Ces animaux] vous rendront impurs ; quiconque touchera leurs corps morts sera impur jusqu’au soir »

Le contact lui-même avec tout ce qui était impur était défendu. La raison en est donnée par Dieu : » car Je suis saint » (45). La sainteté personnelle des serviteurs de Dieu découle de leur relation avec Dieu. Ce n’est pas le principe « n’approche pas de moi car je suis plus saint que toi » mais celui-ci « Dieu est saint ». De même, si l’on demande  à  un  chrétien  pourquoi il se tient à l’écart de ce qui plaît au monde, il peut répondre : « Mon Père est saint ». Et plus nous nous tiendrons près de Dieu, plus nous sentirons l’importance d’être saints comme lui l’est.

L’apôtre Pierre eut la vision d’un vase plein d’animaux impurs et entendit l’ordre : « Lève-toi, Pierre, tue et mange » (Actes 10 :11-16). Il y avait là de quoi décontenancer un Juif pratiquant ! Dieu voulait enseigner à l’apôtre que la vraie pureté n’était pas dans les caractéristiques des animaux mais dans le fait d’être lavé dans le sang de Christ qui purifie entièrement celui qui croit. Pierre avait besoin d’abandonner ses préjugés juifs pour s’occuper de la conversion des non-Juifs. Il lui fallait comprendre que la purification n’était plus d’ordre matériel, cérémoniel et terrestre mais d’ordre spirituel, moral et céleste (I Pierre 1 :16). C’est ainsi que nous pouvons remercier Dieu de ne pas avoir à conduire nos vies selon des principes du genre « Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas » (Col. 2 :21), mais de savoir que « tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté pourvu qu’on le prenne avec action de grâces, parce que tout est sanctifié par la Parole de Dieu et par la prière » (I Tim. 4 :4-5).

EXPLICATION

Dans ce passage Dieu identifie les animaux qui pouvaient ou ne pouvaient pas être mangés. Ces animaux sont traités selon la sphère dans laquelle ils vivent : terre, eau, air, et sol-air.

En suivant ces lois diététiques, les israélites ont obéi aux instructions de Dieu plusieurs fois chaque jour, développant au plus profond de leur conscience une attitude d'obéissance à Dieu. Que tout le peuple observe ces lois à chaque repas était une force puissante de solidarité, unissant le peuple comme trésor spécial de Dieu (Exode 19 : 5). Cela a séparé les israélites de leurs voisins polythéistes et est devenu une marque de distinction de leur identité nationale. L'importance de ces lois diététiques a grandi quand les juifs ont été dispersés parmi les nations. Elles sont devenues une force significative en préservant l'identité juive. Elles érigent une barrière élevée contre l'assimilation et le regroupement des juifs, qui mèneraient à la perte de leur identité raciale. Aujourd'hui, manger « cacher » est la marque de distinction d'un juif très dévot et communique l’idée que cette personne appartient au peuple choisi de Dieu.

Pur et impur a aussi une importance symbolique. Les animaux impurs symbolisent le désordre, le mélange, le mensonge. Les animaux purs symbolisent l'ordre, l’intégrité, la droiture ; ces symboles indiquent la sainteté de Dieu. L'observance des lois rituelles de pureté internalise profondément ces valeurs dans la conscience nationale. Elle développe particulièrement la conscience du peuple de la Sainteté de Dieu.

Les instructions au sujet de l'impureté d’une carcasse transmettent l’idée que la mort est la malédiction de la désobéissance à Dieu. La mort est l'impureté la plus contagieuse. Tout ce qui touche une carcasse doit être soit détruit soit nettoyé. Ces règles de pureté démystifient et désacralisent la mort. Puisque le contact avec un cadavre rend impur, le culte ancestral n’a pas pu prendre racine en Israël !héréditaire a été empêché de prendre la prise en Israël. La mort a été dépouillée du pouvoir de tyranniser les vivants.

Dans le NT le Concile de Jérusalem a décidé de ne pas lier les païens convertis à garder les lois diététiques. Considérant que les lois diététiques distinguaient le juif du païen, leur abolition signifie que le mur de séparation a été détruit (Ephésiens 2 :11- 21). Maintenant tous, juif et païen, libre et esclave, homme et femme, sont un en Christ (Actes 15:13–21; Galates 3:28). Cette abolition est également fondée sur l’enseignement de Jésus qui explique que ce qui souille une personne n'est pas la nourriture qui entre dans son corps, mais les passions qui viennent d'un cœur souillé (Marc 7:14–23). Jésus a libéré ses disciples de l'observer de règles sans fin. Néanmoins, avec la liberté il y a la responsabilité. Un croyant est libre de manger de n'importe quelle nourriture, mais on ne doit pas ébranler la foi d'une autre personne par un comportement peu sensible (Romains 14:15). La liberté doit être régie par l'amour prévenant. La liberté abusive mène à une vie libertine et au manque de justesse moral, mais la liberté exercée dans l'amour mène au service zélé pour Dieu en se donnant soi même au service des gens blessés (1 Pierre 1:22 ).

PURIFICATION APRES UN ACCOUCHEMENT (Ch. 12)

La loi sur la purification après un accouchement révèle que le péché affecte le don de la vie. En effet, d’une certaine manière, le péché se transmet avec la vie. La réflexion de David, lorsqu’il dit qu’il a été conçu dans le péché (Ps 51 :7), lui a peut-être été suggérée par cette loi. Le péché pénètre dans toute la vie humaine, y compris dans ses fonctions les plus naturelles, et les souille.

-   versets 1 & 2 « L'Eternel parla à Moïse et dit : Parle aux enfants d’Israël, et dis : Lorsqu’une femme deviendra enceinte, et qu’elle enfantera un fils, elle sera impure pendant  sept jours »

Ce verset enseigne que l’homme naît souillé, c'est-à-dire qu’immanquablement, l’homme véhicule avec lui sa nature humaine, souillée depuis la faute d’Adam et Eve.

-   verset 4 « Elle  restera encore 33 jours à se purifier de son sang »

C’est le contact avec le sang qui entraîne l’impureté ; la femme était donc rituellement impure lors d’une naissance, comme lors de son indisposition menstruelle. Ceci implique qu’elle ne devait toucher aucune chose consacrée ni se rendre au sanctuaire.

-   verset 5 « Si elle enfante une fille, elle sera impure pendant deux semaines »

Cette durée double est peut-être due au fait que la fille qui vient de naître est destinée à se rendre elle-même à son tour impure par ses menstruations et en donnant la vie. 

-   verset 6 « Lorsque les jours de sa purification seront accomplis, elle apportera au sacrificateur, un agneau d’un an pour l’holocauste et un jeune pigeon pour le sacrifice d’expiation »

Il y a donc pour chaque naissance la nécessité d’un holocauste et d’un sacrifice d’expiation. La mort de Christ, sous ses deux principaux aspects, est ici présentée comme le seul moyen de répondre à la souillure attachée à la naissance naturelle de l’homme et de l’enlever totalement. L’holocauste représente la mort de Christ selon l’appréciation divine tandis que le sacrifice pour le péché est l’image de sa mort en rapport avec les besoins du pécheur.

-   verset 8 « Si elle n’a pas de quoi se procurer un agneau, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons »

Pour l’holocauste, il fallait un agneau, mais si la femme n’avait pas les moyens pour s’en procurer, elle pouvait prendre deux tourterelles ou deux jeunes pigeons. Le sang d’une tourterelle était aussi efficace pour un pauvre que le sang d’un agneau pour un riche. Le sang expiatoire est à la portée de tous, y compris de ceux qui n’ont pas d’argent (Esaïe 55 :1) !

Le Seigneur Jésus, Dieu manifesté en chair, est né d’une femme qui, après la naissance, a dû se soumettre aux cérémonies prescrites par la loi (Luc 2 :24). Les parents de Jésus étaient pauvres au point d’avoir à bénéficier de la permission d’offrir des oiseaux plutôt qu’un agneau. Jésus ne fit pas son entrée dans le monde au milieu des riches, mais, il s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté, nous soyons enrichis (II Cor. 8 :9).

Jésus s’est dépouillé de tout pour que nous ayons beaucoup, il est mort  pour que nous puissions vivre. Nous lui devons TOUT ! Adorons-Le ! 

La loi sur la purification après un accouchement révèle que le péché affecte le don de la vie. En effet, d’une certaine manière, le péché se transmet avec la vie. La réflexion de David, lorsqu’il dit qu’il a été conçu dans le péché (Ps 51 :7), lui a peut-être été suggérée par cette loi. Le péché pénètre dans toute la vie humaine, y compris dans ses fonctions les plus naturelles, et les souille.

LOI SUR LA LEPRE (Ch. 13 & 14)

La lèpre, maladie incurable, est une figure du péché. Cette maladie exigeait du sacrificateur beaucoup de perspicacité et de sang-froid. La sainteté voulait qu’un homme qui avait la lèpre soit exclu de l’assemblée du peuple et, d’un autre côté, la grâce interdisait d’exclure quelqu’un qui ne devait pas l’être. Or il y avait tant d’affections qui ressemblaient à la lèpre sans en être …

Il suffisait que le sacrificateur suive exactement les indications de la Parole pour ne pas se tromper. Il devait en particulier s‘accorder un délai de réflexion de sept jours.

Selon la loi, la lèpre pouvait atteindre un membre de l’assemblée, un vêtement ou une maison.

-   versets 13 : 1 à 3a « L'Eternel parla à Moïse et à Aaron, et dit : Lorsqu’un homme aura sur la peau de son corps une tumeur … qui ressemblera à une plaie de lèpre … on l’amènera au sacrificateur … Le sacrificateur examinera la plaie »

La lèpre dans un individu représentait l’action du mal. C’est pourquoi aucun lépreux ne pouvait demeurer au sein du peuple, mais devait en être exclu. Mais, avant d’agir, il fallait s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un quelconque bouton ou d’une tâche sans gravité.

Il y a en effet une différence entre les faiblesses personnelles et l’énergie avérée du mal, entre les imperfections d’une conduite et l’activité du péché. Il importe néanmoins de surveiller nos manquements susceptibles de devenir l’origine d’un vrai mal (13 :14-28) : nous ne devons avoir aucune indulgence pour nos faiblesses et beaucoup pour celles des autres !

-   verset 13 : 3b «  Si … c’est une plaie de lèpre : Le sacrificateur … déclarera cet homme impur »

Quand le sacrificateur était sûr qu’il s’agissait de la lèpre, il devait déclarer l’individu impur. Seul, indigne de la communion de ses semblables, humilié, il était exclu du seul endroit  où la présence de l’Eternel était connue et goûtée.

-   verset 13 : 4 «  S’il y a sur la peau du corps une tache blanche … le sacrificateur enfermera pendant sept jours celui qui a la plaie »

Bien des actes ne sont pas des péchés en eux-mêmes, mais peuvent le devenir … Une certaine forme d’humour ou de vivacité d’esprit peut être à surveiller. Chacun a des tendances auxquelles prendre garde, en sachant que l’amour infatigable du Père peut nous aider à les surmonter. C’est pourquoi, dès qu’il y avait des symptômes, sans hâte ni indifférence, il fallait attendre sept jours et si, au bout de ce laps de temps, les symptômes variaient, il fallait encore attendre sept autres jours.

-   verset 13 : 46 «  Aussi longtemps qu’il aura la plaie, il sera impur : il est impur. Il habitera seul ; sa demeure sera hors du camp »

Pendant tout le temps que la plaie est sur lui, le lépreux est impur et habite seul. Autrement dit, tant que l’énergie du mal l’anime, il est impossible que la communion existe. Lorsque la lèpre atteint son paroxysme, lorsqu’elle ne peut plus être cachée, lorsque le pécheur reconnaît sa vraie place de pécheur, alors seulement le travail de réhabilitation commence.

-   verset 13 : 13 «  Et quand il  aura vu que la lèpre couvre tout le corps, il déclarera pur celui qui a la plaie : comme il est entièrement blanc, il est pur »

Quand la lèpre couvre entièrement un homme, il est déclaré pur ! C’est un paradoxe apparent, mais il est vrai que du moment qu’un homme se reconnaît pécheur, la grâce de Dieu vient à lui. Parfois, il faut longtemps pour en arriver à  cette acceptation (cf. Ps 32 :3-4). Et ce pénible état dure jusqu’à ce que tout ce qui travaillait à l’intérieur soit venu ouvertement à la surface : « Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité ; j’ai dit : j’avouerai mes transgressions à l’Eternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché. (Ps 32 :5)

Christ est mort pour des injustes, non pour des justes. Si je me reconnais pécheur, la mort de Christ s’applique à mon cas. Il me suffit seulement de le croire, même si je ne sens rien. Pourquoi douter ? C’est la Bible qui le dit !

-   verset 13 : 47 «  Lorsqu’il y aura sur un vêtement une plaie de lèpre … »

Le vêtement, dans la Parole, représente ce que l’on peut voir d’un individu, c'est-à-dire ses comportements et ses habitudes. Or la même investigation patiente et minutieuse que celle qui concerne l’individu lui-même est appliquée ici au vêtement. Si le vêtement est lépreux, il faut le brûler. La mauvaise habitude doit être abandonnée aussitôt qu’elle est découverte. Brûler, c’est juger. Parfois, il suffisait de laver l’étoffe et cela exprime l’action de la Parole de Dieu sur les habitudes d’un homme. Si au bout de sept jours la lèpre n’était pas revenue, tout allait bien ; sinon, il fallait brûler le vêtement. Soyons vigilants : il est possible que nous soyons placés dans une position, à laquelle est attaché du mal que l’on peut abandonner sans rejeter la position elle-même, mais nous pouvons aussi nous trouver dans une situation qu’il est impossible de garder si nous voulons demeurer avec Dieu…

-   verset 14 : 3 «  Le sacrificateur sortira du camp, et il examinera le lépreux … »

Le lépreux, parce que sa maladie était, croyait-on, contagieuse, vivait seul, à l’extérieur du camp. Il lui était impossible de se purifier lui-même ; c’est pourquoi le sacrificateur devait aller à sa rencontre et non l’inverse. Le sacrificateur faisait tout, le lépreux rien. De même, le lépreux n’avait rien à dire, c’est le sacrificateur qui le déclarait pur. C’est une leçon pour l’âme anxieuse : le lépreux n’a qu’une chose à faire, se déclarer souillé et Dieu fait le reste.

Dans la personne du sacrificateur sortant de la présence de Dieu pour rencontrer le lépreux, il y a une belle image du Seigneur Jésus descendant sur cette terre souillée par le péché. Semblable au bon Samaritain, il vint à nous là où nous étions. Pour créer le monde, Dieu n’eut qu’à parler. Pour sauver le pécheur, il a dû donner son Fils (I Jean 4 :9-10)

-   versets 14 : 4-6 «  Le sacrificateur ordonnera que l’on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux vivants et purs  …  Il ordonnera qu’on égorge l’un des oiseaux … Il prendra l’oiseau vivant … et le trempera dans le sang de l’oiseau égorgé … »

L’incarnation de Jésus n’était pas suffisante, il fallait que le sang du juste coule, car « sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon » (Héb. 9 :22). C’est pourquoi, l’un des oiseaux apportés est égorgé, comme Jésus a eu le côté percé pour qu’en coule le sang. Le second oiseau est une image remarquable de la résurrection de Christ. Cet oiseau, couvert du sang du premier, était relâché. Ces deux oiseaux représentent Jésus à deux moments de son œuvre : sa mort et sa résurrection. Christ ressuscité est monté au ciel, porteur de son propre sang (Ro. 6 :6-11).

-   verset 14 : 6 «  Il prendra l’oiseau vivant, le bois de cèdre, le cramoisi et l’hysope  … »

L’oiseau vivant relâché, c’est le gage de notre délivrance. Le cramoisi représente tout ce qui est attirant sur la terre. La croix est la fin de toutes les gloires de ce monde (cf Gal. 6 :14). Le bois de cèdre et l’hysope évoquent les deux extrêmes du vaste domaine de la nature. Salomon parla sur les arbres, depuis le cèdre qui est sur le Liban, jusqu’à l’hysope qui sort du mur (I Rois 4 :33). La croix marque la délivrance de toutes les influences de la nature. Le chrétien peut aisément se passer de tout ce que la terre offre puisqu’il a reçu « les richesses insondables de Christ ».

-   versets 14 : 8-9 «  Celui qui se purifie se baignera dans l’eau … et il restera 7 jours hors de sa tente. Le septième jour, … il baignera son corps dans l’eau et il sera pur.»

Purifié par le sang, le lépreux pouvait entrer dans le camp, qui était alors le lieu des relations de l’homme avec Dieu. Puis il devait se laver avec cette eau qui représente l’action de la Parole de Dieu sur le comportement. Toutefois, l’ancien lépreux n’avait pas encore l’autorisation d’entrer dans sa propre tente. Pour cela, il fallait un dernier lavage le septième jour. Certes, dès le premier jour, il était pur aux yeux de Dieu, mais il devait encore se dépouiller en pratique du vieil homme et de ses convoitises. Autrement dit, après la sanctification initiale, vient la sanctification pratique. C’est parce que Christ nous a purifiés que nous avons ensuite la responsabilité de nous rendre purs dans la pratique (II Co. 7 :1).

Jean dit que trois choses  «rendent témoignage : l’Esprit, et l’eau et le sang » (I Jean 5 :7-8). Ces trois choses se retrouvent dans la purification du lépreux : l’expiation par le sang (de l’oiseau) ; la purification par la Parole (le premier lavage) ; la puissance de l’Esprit (le lavage au septième jour).

-   versets 14 : 10-18 «  Le huitième jour, il prendra deux agneaux … »

Il fallait en plus offrir des sacrifices, et avant tout un sacrifice de culpabilité, car le lépreux est considéré comme un transgresseur. Le sang de la victime devait être appliqué sur l’oreille, la main droite et le pied. Quelle que soit son origine, le péché était pardonné.

L’huile indique que la consécration que produit l’Esprit est appliquée encore à toutes les activités humaines. L’huile est versée par-dessus le sang. Cela signifie que l’on ne peut rien connaître de la puissance sanctifiante de l’Esprit avant d’avoir été sauvé par le sang (Eph. 1 :13).

-   verset 14 : 19 «  Puis le sacrificateur offrira le sacrifice d’expiation… »

Venait ensuit le sacrifice d’expiation. Comme offrande pour le sacrifice de culpabilité, Christ ôte toutes mes offenses ; comme offrande pour le sacrifice d’expiation, Christ a atteint la racine d’où provenaient ces offenses.

-   verset 14 : 20 «  Ensuite, il égorgera l’holocauste. Le sacrificateur offrira sur l’autel l’holocauste et l’offrande … »

Le processus de purification se terminait par l’holocauste et l’offrande de gâteau, car c’est seulement après qu’est réglé le problème de nos péchés que nous pouvons jouir de la communion avec Dieu au sujet de son fils.

-   versets 14 : 21-32 «  S’il est pauvre et que ses ressources soient insuffisantes, il prendra un seul agneau … il prendra aussi deux tourterelles ou deux jeunes pigeons»

Le sacrifice des deux oiseaux était indispensable. Si l’ancien lépreux n’avait pas les moyens d’offrir les sacrifices du huitième jour, il pouvait se contenter de prendre un seul agneau, mais il fallait absolument deux oiseaux qui pouvaient être des tourterelles. La première leçon qu’on peut en tirer, c’est que l’accès à la communion avec Dieu est possible pour tous ; la deuxième est que tous ne réalisent pas au même degré la valeur de Christ dans toutes les phases de son œuvre. Les droits de chacun sont les mêmes ; cependant, pour des raisons qui tiennent à notre souci de la sainteté personnelle, les capacités diffèrent.

-   versets 14 : 33-54 «  L’Eternel parla à Moïse et à Aaron et dit : … si je mets une plaie de lèpre sur une maison … »

La lèpre de l’individu ou celle du vêtement pouvaient se contracter dans le désert ; celle d’une maison concernait des personnes déjà installées dans le pays de Canaan. Autrement dit, si on fait l’analogie avec les chrétiens, la lèpre dans la maison se rapporte au mal dans l’assemblée locale.

Comme dans les autres cas, il n’y a ni hâte ni indifférence et seul le sacrificateur est habilité à juger, non le propriétaire. Si des symptômes semblaient apparaître, la maison était sous le jugement.

Au bout de  sept jours de fermeture, si la lèpre avait gagné, il fallait d’abord arracher les pierres lépreuses, mais si ensuite la lèpre se révélait incurable, il fallait démolir la maison. Pendant tout ce temps, il n’était pas question d’entrer dans la maison. Le contact souille et rend impur. Si la plaie guérissait, la maison était pure à nouveau.

On peut appliquer ces principes à Corinthe (I Cor. 5) et à Pergame (Apo. 2 :12-16).

-          Corinthe :

Dans cette ville, l’assemblée était une maison spirituelle, composée de pierres spirituelles, mais l’apôtre Paul y distinguait des symptômes alarmants analogues à ceux de la lèpre dans ce chapitre. Il a demandé alors qu’on arrache la pierre lépreuse (excommunication de l’incestueux) et qu’on râcle à fond la maison. Ayant ainsi agi fidèlement, il attendit avec patience le résultat. Et quel fut-il ? « A tous égards, vous avez montré que vous étiez purs dans cette affaire » (II Cor. 7 :11). La plaie était arrêtée et l’assemblée délivrée de l’influence corruptrice du mal moral non jugé.

-          Pergame :

Cette assemblée réunissait bien des symptômes de la lèpre et le divin sacrificateur se tient dans une attitude judiciaire par rapport à la maison à Pergame. Mais, encore une fois, il est laissé du temps pour la repentance : « Repens-toi donc ; sinon, je viendrai à toi bientôt et je les combattrai avec l’épée de ma bouche » (16). Si la repentance n’a pas lieu, le jugement devra suivre son cours !

La lèpre, on le voit, ne concerne pas seulement le mal dans la maison d’Israël, mais aussi le mal moral ou doctrinal qui peut caractériser les assemblées.

IMPURETES LIEES A LA SEXUALITE (Ch. 15)

Dans l’Antiquité, un certain mystère entourait la fécondité et la reproduction. Les cultes de fécondité des peuples cananéens avaient sacralisé l’union sexuelle en instituant la prostitution sacrée. Pour le peuple de Dieu, la sexualité ne revêt jamais ce caractère sacré. La loi cherche cependant à poser certaines règles la concernant, tout comme elle le fait pour les autres activités humaines.

-   versets 15 : 1 à 18 « L'Eternel parla à Moïse et à Aaron, et dit : Lorsqu’un homme est atteint d’une gonorrhée, l’écoulement qu’elle provoque le rend impur… Lorsqu’un homme aura des pertes séminales, il sera impur jusqu’au soir… Lorsqu’un homme et une femme auront des relations sexuelles, ils seront impurs jusqu’au soir »

Un écoulement, des pertes séminales, les rapports sexuels rendent l’homme impur.

-   versets 15 : 19 à 33 « Lorsqu’une femme a une perte de sang, elle sera considérée comme impure pendant sept jours, quiconque la touchera sera impur jusqu’au soir …  »

Les règles rendent la femme impure pendant sept jours. De plus, quiconque touche une personne en état d’impureté, ou un objet qu’elle a touché, devient lui-même impur. Une femme est donc en état d’impureté rituelle une bonne partie de sa vie. Son mari est menacé d’impureté pendant ce temps. Ce risque est accru s’il a des filles ou des belles-filles sous son toit … D’autre part, lui et son épouse sont impurs lorsqu’ils ont eu un rapport sexuel. L’Israélite se trouvait donc en état d’impureté une bonne partie de sa vie et ne pouvait alors pas rendre un culte à Dieu. Il devait donc ressentir vivement la distance qui le séparait de Dieu. La loi apparaît bien comme le joug pesant dont parle Pierre (Actes 15 :10), et l’esclavage dont parle Paul (Ga 4 :1-7). Ces lois sur l’impureté rituelle enseignent la sainteté de Dieu et le besoin de purification pour l’homme. Elles ne reposent pas sur une appréciation négative de la sexualité et ne traduisent aucun jugement moral sur la maladie ou sur la vie conjugale. Elles sont sans doute données pour que l’état d’impureté fasse ressentir à l’homme son incapacité de s’approcher de Dieu, et le renvoie à son péché. Ces lois appellent ainsi un nouveau régime qui libérera réellement et définitivement de toute impureté.

Jésus s’est laissé toucher par une femme atteinte d’hémorragie, donc impure, et il l’a guérie de ce qui causait son impureté (Marc 5 :25 et suivants). En touchant Jésus, cette femme le rendait impur, ce qui explique qu’elle ait hésité à avouer son geste. On peut dire que Jésus a pris sur lui les impuretés de ceux qui croient en lui. Les rites de purification de l’ancienne alliance apparaissent comme un type, une préfiguration de son œuvre.

LES LOIS CONCERNANT LE JOUR DES EXPIATIONS (Ch. 16)

Le chapitre 16 du Lévitique est parmi les plus importants de la révélation, nous dévoilant le sens le plus important de la croix (préfigurée dans les sacrifices du grand jour des expiations), ainsi que son but suprême quant aux droits de Dieu et aux besoins de l’homme. Il nous donne un étonnant tableau de l’ancienne alliance et des biens à venir dont elle n’était que l’ombre, et pose les grands jalons de la révélation prophétique.

La fête des expiations était le plus grand jour de tout le calendrier juif, c’était « Le Jour ». La tradition rapporte qu’en ce jour les anges des cieux tremblaient et que Satan perdait son pouvoir d’accusateur. Ce qui  faisait toute l’importance de ce jour, c’était le fait que l’idée d’expiation atteignait son apogée. Ce jour-là, il était fait expiation pour :

-          Aaron et sa maison

-          L’assemblée tout entière

-          Le Tabernacle et tout son mobilier

1)      L’expiation pour Aaron :

Seul le Souverain Sacrificateur devait officier le jour des expiations. Mais avant qu’Aaron ne soit qualifié pour l’expiation des péchés du peuple, il avait besoin d’expier ses péchés personnels. Il devait pour cela commencer par laver tout son corps dans l’eau (v 4), comme pour le jour de sa consécration ; la signification de ce rite est évidente. Puis il devait se revêtir, non pas de ses vêtements aux couleurs voyantes, mais d’une tunique d’un blanc pur et sans ornements (v 4). Ce blanc était le symbole d’une pureté absolue et l’absence d’ornements signifiait l’humiliation pour le péché (cf Ex 33 :5-6).

Le rituel d’expiation est décrit dans les versets 11 à 14. Les deux points principaux du rituel sont :

-          le taureau égorgé sur l’autel des holocaustes (v 11) :

Cela avait évidemment pour but de payer la peine des péchés d’Aaron.

-          le sang et le parfum (v 12 à 14) :

Aaron recueillait dans un bassin le sang du taureau égorgé puis, avec ce sang et un brasier plein de charbons ardents, il entrait dans le lieu saint. Il s’arrêtait devant l’autel des parfums et mettait du parfum sur le brasier. Ensuite, avec l’encens dans une main et le sang dans l’autre, il passait au-delà du voile dans le saint des saints.

Le parfum est le symbole de la prière. Aaron pénétrait donc dans le saint des saints, tandis que sa prière s’élevait à Dieu pour le pardon de ses péchés.

L’aspersion du sang se faisait sur le propitiatoire. C’était le couvercle de l’arche et, juste au-dessus du propitiatoire, se tenait la nuée glorieuse, symbole de la présence de Dieu. Ainsi Dieu était représenté comme regardant du ciel vers le propitiatoire, autrement dit le propitiatoire était placé directement sous le regard de Dieu. L’aspersion du sang se faisait là afin que Dieu voie le sang et s’assure que la victime substitutive avait bien été immolée sur l’autel en vue de payer la peine du péché « Je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous », disait Dieu, en faisant allusion à la nuit où Israël a été délivré du joug des Egyptiens (Ex 12 :13). Le sang sur le propitiatoire, placé directement sous le regard divin fournissait à Dieu la preuve  que la peine avait été acquittée en prenant, sur l’autel, la vie de la victime substitutive. Ainsi donc Dieu, sur la base du sang répandu, pardonnait le péché.

2)      L’expiation pour l’Assemblée :

Deux boucs étaient choisis comme sacrifice expiatoire en faveur du peuple : un seul sacrifice, mais deux boucs.

-          le premier bouc (v 7-10, 15) :

Le premier bouc était immolé sur l’autel pour payer la peine du péché du peuple, puis Aaron prenait de son sang, entrait dans le saint des saints et en faisait aspersion sur le propitiatoire. Cet acte revêtait deux caractères essentiels :

1-      l’immolation d’un remplaçant pour payer la peine du pécheur

2-      l’aspersion du sang sous le regard divin comme preuve de la mort de la victime

Ces deux principes essentiels rappellent que Dieu ne veut pas, qu’il ne peut pas pardonner le péché, avant d’avoir la preuve que la peine est acquittée.

-          le second bouc :

Le bouc qui s’en va  (Azazel), chargé de tous les péchés du peuple, représente le second aspect de l’expiation : la substitution. Christ a pris notre place sous la justice de Dieu et a porté tous nos péchés « dans le désert », c’est-à-dire loin de la présence de Dieu (Es. 44 :22, 43 :25, 55 :7 ; Jé. 50 :20) et loin de la présence du peuple (Ps 103 :12). Et à ce fait correspond une responsabilité humaine : le croire ! C’est tout ! Il n’y a rein à sentir ou à réaliser : pour bénéficier de cette substitution, il suffit de croire !

2)      L’expiation pour le Tabernacle (v 14 à 19) :

Aaron ne faisait pas l’aspersion sur le seul propitiatoire, mais aussi sur le sol par-dessus l’arche, puis au-dedans du lieu saint, sur le tabernacle, enfin sur l’autel des holocaustes. Le sens de ce cérémonial nous est révélé  dans les versets 16 et 19 : comme le Tabernacle était dressé au milieu d’un peuple pécheur, il nous est présenté comme pouvant être souillé et ayant besoin d’être purifié (cf. Hé 9 :21). Quel enseignement concernant la puissance de contamination du péché !

3)      Accomplissement dans le Christ :

Le Christ est le Souverain Sacrificateur de la Nouvelle Alliance. Il a accompli en fait ce qu’Aaron n’accomplissait qu’en symbole. Examinons les caractéristiques principales de cet accomplissement des rites de l’Ancienne Alliance.

1-      Avant qu’Aaron ne soit rendu capable de faire l’expiation pour les péchés du peuple, il était nécessaire que les siens soient expiés. Qu’en est-il de Christ ? La réponse est dans Hé 7 :26-27  =  Jésus n’a pas besoin d’offrir de sacrifice pour ses propres péchés ! Il n’avait aucun péché à expier ! Il était saint, innocent, sans tâche, séparé des pécheurs.

2-      Pour les péchés du peuple, Aaron offrait le sang d’un bouc. Qu’a offert le Christ ? La réponse est dans Hé 9 :12-14, 26  =  Jésus s’est offert lui-même, Il a donné son propre sang. Aaron n’était que le Souverain Sacrificateur ; Jésus est à la fois le Souverain Sacrificateur et la victime.

3-      Une fois qu’Aaron avait offert le bouc sur l’autel, il prenait le sang, preuve qu’une victime avait été immolée, et en faisait l’aspersion sur le propitiatoire, sous le regard divin. Qu’en est-il de Christ ? La réponse est dans Hé 9 :24  =  Christ est entré dans le ciel même afin de comparaître pour nous devant la face de Dieu. Le trône de Dieu dans le ciel constitue la réalité dont le propitiatoire n’était que le symbole. Voir aussi Apo 5 :6 ; Hé 7 :25 ; Ro 8 :34 ; I Jn 2 :1.

4-      Maintenant que Dieu, le Juge intègre, a la preuve du paiement complet de la peine de nos péchés grâce à la mort, sur la croix, de notre Victime substitutive, nous pouvons avoir l’assurance que toute trace de nos péchés a disparu !

LES LOIS CONCERNANT LA SAINTETE (Chap. 17 à 22)

LA VALEUR DU SANG (Ch. 17)

Deux pensées sont mises en évidence dans ce chapitre. Tout d’abord, la vie appartient à Dieu, et ensuite la puissance de l’expiation est dans le sang. L’Eternel attachait une importance particulière à ces deux vérités.

-   versets 1 à 4 « L'Eternel parla à Moïse et dit : … Quiconque aura égorgé un bœuf … hors du camp ….le sang sera imputé à cet homme … il sera retranché du milieu de son peuple »

Il fallait prendre garde à ne pas dépouiller Dieu de ses droits. Un homme ne pouvait  pas dire : après tout, je peux offrir un sacrifice dans un lieu aussi bien que dans un autre. La vie appartient à Dieu, et les droits qu’il a sur elle doivent être reconnus à l’endroit qu’il a désigné. Le Tabernacle était le seul lieu de rencontre entre Dieu et l’homme. Sacrifier ailleurs prouvait que le cœur ne voulait pas de Dieu.

La leçon contenue ici est simple : il y a une place que Dieu a déterminée pour y rencontrer le pécheur, c’est la croix -  l’antitype de l’autel d’airain. C’est là et seulement là que les droits de Dieu sur la vie ont été dûment reconnus. Rejeter ce point de rencontre, c’est attirer le jugement sur soi-même. C’est fouler aux pieds les justes droits de Dieu, et s’arroger un droit de vie que tous ont perdu.

-   verset 6 « Et le sacrificateur fera aspersion du sang sur l’autel de l’Eternel … et en fera fumer la graisse en odeur agréable à  Dieu »

Le sang et la graisse appartenaient à Dieu. C’est – en type – ce que Jésus a pleinement reconnu. Il livra sa vie à Dieu, à qui toutes ses forces cachées étaient également consacrées. Il marcha volontairement jusqu’à l’autel, et là il laissa sa précieuse vie ; et la bonne odeur de son excellence intrinsèque monta vers le trône de Dieu.

-   verset 11 « Car l'âme de la chair est dans le sang ; et moi je vous l’ai donné sur l’autel, pour faire propitiation pour vos âmes, car c’est le sang qui fait propitiation pour l’âme »

La liaison entre ces deux points est des plus intéressantes. Quand l’homme prend sa place comme ne possédant aucun titre quelconque à la vie, quand il reconnaît pleinement les droits que Dieu a sur lui, alors le divin message est : Je vous ai donné la vie, afin de faire propitiation pour vos âmes. Oui, la propitiation est dans le sang, et seulement dans le sang. Ce n’est pas le sang et quelque chose d’autre (Hé 9 :22). Ce fut la mort de Christ qui déchira le voile. C’est par le sang de Jésus que nous avons une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints (Hé 10 :19). Lire aussi : Eph 1 :7 ; Col 1 :14, 20 ; Eph 2 :13 ; I Jean 1 :7 ; Apo 7 :14 et 12 :11.

« C’est le sang qui fait propitiation pour l’âme ». C’est le plan tout simple de Dieu pour la justification. Le plan de l’homme attribue la justice à quelque chose de tout à fait différent de ce que nous trouvons dans la Parole. Depuis le 3ème chapitre de la Genèse jusqu’à la fin de l’Apocalypse, nous voyons le sang de Christ présenté comme le seul fondement de la justice. C’est par le sang, et rien que par le sang, que nous obtenons le pardon, la paix, la vie, la justice. Le sang de Christ est si précieux aux yeux de Dieu qu’il ne souffre pas que rien y soit ajouté ou mélangé.

LOIS SOCIALES, MORALES ET CULTUELLES (Ch. 18 à 20)

Cette portion du Lévitique nous montre ce que l’Eternel attendait, en fait de sainteté personnelle et de pureté morale, de la part de ceux qu’il avait bien voulu mettre en relation avec lui-même. En même temps, ces chapitres offrent un tableau humiliant des choses monstrueuses dont la nature humaine est capable.

1)      Lois morales concernant la vie conjugale (Chap. 18) :

Les lois contenues au chapitre 18 concernent  des actes particulièrement odieux. Et pourtant, si Dieu a voulu les faire figurer dans son Livre, c’est évidemment pour notre instruction. Trois faits particuliers sont à retenir :

-          ces crimes étaient très répandus parmi les Cananéens (v 3 et 24)

Cela semble incroyable, et pourtant ces mêmes crimes étaient d’usage chez les Gentils du temps de l’apôtre Paul (cf. Rm. 1 : 24-32 ; I Co 6 :9-11). Si ce n’était la grâce prévenante de Dieu, nous aurions pu, nous aussi être autant coupables, tellement le cœur de l’homme est tortueux et méchant par-dessus tout (Jr. 17 :9).

-          c’est à cause de ces crimes que Dieu avait résolu de chasser les Cananéens de leur territoire (v 24 et 25)

De nos jours, certains mettent en question la justice de Dieu qui a voulu chasser les Cananéens pour faire place à son peuple. Ils doivent lire ce chapitre et se rappeler que ces nations connaissaient l’Eternel comme le vrai Dieu (Jo 2 :8-11 et 9 :7-10). Ils doivent aussi se souvenir de la patience de Dieu qui avait différé si longtemps ses jugements (cf. Ge 15 :13-16)

-          le péché est une cause de contamination (v 27 et 28)

A cause de leurs péchés, le pays lui-même où vivaient ces peuples était souillé !

On retrouve dans le NT de nombreuses exhortations à fuir l’immoralité sexuelle (Ro 1 ; I Co 5 ; I Th 4)

2)      Lois diverses (Chap. 19) :

Les lois de ce chapitre sont introduites par cette parole qui les résume : « Soyez saints, car je suis saint, moi, l’Eternel, votre Dieu ». Une vérité importante y est répétée : « Je suis l’Eternel, votre Dieu ». Elle rappelle sans cesse au peuple que Dieu lui-même constitue une raison suffisante pour la sainteté de tout son peuple.

On remarque que chacune des paroles du Décalogue (Ex 20) est reprise ici :

-          la 1ère (qui interdit la reconnaissance d’autres dieux que l’Eternel) et la 2ème (qui condamne les idoles) se retrouvent au v 4

-          la 3ème (qui concerne le mauvais usage du nom de Dieu)  se retrouve au v 12

-          la 4ème (qui concerne le sabbat) et la 5ème (relative au respect dû aux parents) se retrouvent aux v 3 et 30

-          la 6ème (portant sur le meurtre) se retrouve au v 16

-          la 7ème (concernant l’adultère) se retrouve au v 29

-          la 8ème (qui interdit le vol) se retrouve au v 11

-          la 9ème (qui concerne le témoignage mensonger) se retrouve aux v 11, 12 et 16

-          la 10ème (qui rejette la convoitise et porte sur la motivation fondamentale de nos actes)  se retrouve au v 18 où la même préoccupation revient sous une autre forme qui énonce de manière positive ce qui doit être notre motivation fondamentale : l’amour. 

3)      Peines et sanctions (Chap. 20)

Deux appels à être saints, adressés à Israël (v 7-8 et 22-26), forment la base de cette série d’instructions divines. La sainteté du  peuple  doit  manifester celle  de  son  Seigneur.  Par  sa fidélité, Israël se sépare des  autres  nations,  dont  les  pratiques   abominables  ont   provoqué l’expulsion du pays. Le Seigneur réprouve notamment le culte rendu à Moloch  qui obligeait les parents à déposer leur premier-né dans les bras chauffés à blanc d’une statue. La mort du nourrisson devait garantir la survie des autres enfants à naître. L’alliance avec le Seigneur impose un choix radical : on fait confiance à Dieu  pour sa descendance, ou bien on est retranché de son peuple.

Les versets 10 à 21 reprennent les instructions relatives aux pratiques sexuelles de 18 :6-23, mais ici, il est fait mention de la peine correspondante. Les 12 transgressions décrites appellent des punitions exemplaires. Parce que la puissance de la vie est donnée par le Seigneur, la sexualité exige une orientation et des contrôles.

-          Dans 7 cas d’activités sexuelles, les 2 partenaires doivent être mis à mort (v 10-16)

-          Dans 2 cas, le couple est exclu de la communauté (v 17-18)

-          Pour 3 cas, l’homme et la femme porteront ensemble la responsabilité de leur péché, ce qui signifie qu’ils mourront sans enfant (v 19-21)

La sainteté de l’Assemblée s’enracine dans la sainteté du Seigneur qui se révèle dans l’ordre harmonieux de la création et dans l’histoire de la libération d’Israël. Puisque Dieu a choisi son peuple et l’a séparé des autres, chaque membre du peuple doit fidèlement respecter ce qui le distingue des autres peuples. Cette pensée est reprise par Paul dans sa 2ème lettre aux Corinthiens : « Sortez du milieu d’eux et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur ! » (6 :17).

LOIS RELATIVES A LA SAINTETE DES SACRIFICATEURS ET DES OFFRANDES (Ch. 21 & 22)

Les lois de sainteté citées jusqu’à présent s’appliquaient à l’ensemble du peuple. Mais dans les chapitres 21 et 22, on trouve des clauses qui se rapportent à une mise à part plus sévère encore en ce qui concerne les sacrificateurs et le souverain sacrificateur. Le principe qui est à leur base est le suivant : dans le domaine spirituel, les positions de responsabilités entraînent des obligations particulières en fait de sainteté. Ce principe est dans la droite ligne de ce que Jésus dit dans Luc 12 :48 = « On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné ».

4)      Lois de sainteté pour les sacrificateurs (Chap. 21) :

Les différents degrés de sainteté dans le cadre de l’ancienne alliance étaient encore une  manière de marquer la distance qui séparait l’Eternel du peuple. Les conditions de sainteté d’ordre rituel étaient une image de la sainteté morale. Sous la nouvelle alliance, seules subsistent des conditions de sainteté morales. Les croyants étant tous des sacrificateurs, ils doivent viser à la plus haute sainteté. Pour ce qui est du mariage, comme pour les sacrificateurs de l’ancienne alliance, il y a, pour le croyant de la nouvelle alliance, des normes à respecter pour favoriser sa sainteté (I Co 7 :39)

5)      Lois de sainteté pour les offrandes (Chap. 22) :

Les prescriptions de ce chapitre adressées aux sacrificateurs d’une part, et aux Israëlites d’autre part, soulignent l’impérieuse nécessité de prendre conscience de la sainteté divine et de ne pas la profaner. Non dénuées d’une dimension pédagogique, elles ont pour objet de conduire les Israëlites  à être saints, à la ressemblance de l’Eternel.

LES LOIS CONCERNANT LES FETES (Chap. 23 à 25)

LISTE DES FETES RELIGIEUSES (Ch. 23)

Le chapitre 23 du Lévitique expose l’institution du sabbat et des sept fêtes de l’Eternel. Ces dernières commençaient à la Pâque qui représente l’expiation et finissaient avec la Fête des Tabernacles qui parle de gloire milléniale. Il y a là comme un panorama complet des dispositions divines à l’égard de son peuple juif et non-juif.

DANS L'ORDRE DE L'HISTOIRE ET DE LA LIBERATION Année religieuse et biblique Année civile traditionnelle Nom des mois en hébreu Equivalence calendrier actuel Date actuelle de la fête
 1" mois 7* mois Nissan mars-avril 14 Nissan 15-21 Nissan 16 Nissan
 2* mois 8* mois iyar avril-mai 5  Iyar
 3* mois 9* mois Si van mai-juin 6  Sivan
 4' mois 10* mois Tamouz juin-juillet 17 Tamouz
 5* mots 11* mois Abou Av juillet-août Ab
 6" mois 12* mois El ouf août-septembre 25 Eloul
   13* mois Ve-Adar ou 2' Adar (est ajouté périodiquement tous les deux ou trois ans)
DANS L'ORDRE DE LA CREATION         ET DU JUGEMENT 7* mois 1" mois Tichri septembre-octobre 1" Tichri
 7* mois 1" mors Tichri septembre-octobre 3   Tichri
 7' mois 1" mois Tichri sept -oct. 10 Tichri
 7' mois 1*' mois Tichri septembre-octobre 10 Tichri
 7* mois 1" mois Tichri septembre-octobre 15 Tichri
 T mois 1" mois Tichri septembre-octobre 23 Tichri
 B* mois 2* mois Hechvan oct.-nov.  
 9* mois 3* mois Kistev novembre-décembre 25 Kislev
 10* mois 4* mois Tebeth ou Teveth décembre-janvier 10 Tebeth
 TV mois 5' mois Chebath ou Chevalh janvier-février 15 Chebath
 12* mois 6* mois Adar février-mars 13 Adar 14-15 Adar


 

 

CALENDRIER DES FÊTES JUIVES

Nom de la fête en hébreu Nom de la fête en français Références bibliques Notes et faits bibliques
Pessah La Pâque Fête des pains sans levain Exo. 12/2. 13/4 Esd. 7/19 Est. 3/7 Lev. 23/10 Immolation de l'agneau pascal «entre les deux soirs»Présentation des prémices de la moisson
YomHaatsmaouth Jour anniversaire de l'indépendance d'Israël   Fête récente et non biblique en souvenir de la création de l'Etat d'Israël (14 mai 1948)
Chavouoth Pentecôte Lev 23/17-20 Exo. 23/19 Deut 26/2-10 Offrande des prémices de la moisson Offrande des prémices des fruits
Jeûne   Jer 52/5-7 Destruction de la muraille de Jérusalem par Nébucadnetzar au temps du roi Sédécias
Jeûne     Destruction du temple par Nébucadnetzar
  Fête de la Dédicace Néh. 6/15 Construction de la muraille de Jérusalem par Néhémie
Rosh-Hachana Fêtes des Trompettes Nomb. 29/1 Lév 23/24 Rosh-Hachana - Tète de l'année
Jeûne de Guédalia   Jér 41/2-6 2 Rois 25/25 1 Chr 25/3-9 Jeûne pour le meurtre de Guédalia, gouverneur des Juifs restés à Jérusalem après la ruine de la ville
Jeûne de Kippour      
Yom Kippour Jour du Grand Pardon Lév 23/27 On l'appelle aussi Jour des propitiations » (Yom Hakippourim)
Souccoth Fête des Tabernacles ou des Cabanes Exo. 23/16 Lév. 23/34  
Simhat Torah Fête de la Torah Deut. 31/11 Féte traditionnelle qui clôture la féte de Souccoth
Hanouca Fête de la dédicace Jean 10/22-23 Non canonique pour l'Ancien Testament. Souvenir de la purification du Temple par Judas Macchabée {2e siècle avant J-C.)                                         
Jeûne   2 Rois 25/1 Souvenir du siège de Jérusalem par Nébucadnetzar
Tou-Bichvat Nouvel an des arbres    
Jeûne d'Esther Purim Les sorts Est 9/21-26 Israël sauvé de la destruction totale au temps du roi Assuérus

En caractères gras, les sept fêtes données par Dieu à Israël.

6)      La succession des fêtes religieuses :

a – une fête hebdomadaire :

Le Sabbat (23 :3)

b – sept fêtes annuelles :

        1. la fête de la Pâque (23 :4-5)

        2. la fête des Pains sans levain (23 :6-8)

        3. la fête des Prémices (23 :9-14)

4. la fête de la Pentecôte (23 :15-22), dite fête des Semaines (Ex. 34 :22) ou fête de la   moisson (Ex. 23 :16)

        5. la fête des Trompettes (23 :23-25)

        6. le Grand Jour des Expiations (23 :26-32 & chap. 16)

        7. la fête des Tabernacles (23 :33-44)

N.B. au niveau de la signification prophétique, les 4 premières fêtes sont déjà accomplies, et les 3 dernières ne le sont pas encore.

7)      Le but des fêtes religieuses :

Les fêtes religieuses énumérées dans ce chapitre sont appelées de « saintes convocations », destinées à rassembler périodiquement le peuple d’Israël autour de son Dieu. Pourquoi ces fêtes ? Pour maintenir le contact entre le peuple et Dieu, et pour stimuler en lui l’habitude de l’adoration ; ces fêtes étaient en quelque sorte l’expression de sa mise à part pour l’Eternel. Elles se célébraient en son honneur. Appelé à se séparer des peuples païens et de leurs coutumes idolâtres, Israël devait vivre pour son Dieu et se sanctifier à son contact.

Sans compter le sabbat hebdomadaire, sept fêtes ponctuaient l’année ecclésiastique d’Israël. Elles donnent une vision complète des desseins de Dieu à travers les âges pour le peuple de son alliance.

8)      La signification prophétique des fêtes religieuses :

a – le Sabbat ou fête du Repos (23 :3)

        1. signification pour Israël :

* un bienfait physique tout d’abord : un jour complet de repos par semaine !

* un signe de sa participation au repos de Dieu (cf Gen. 2 :1-3 ; Héb. 4 :3-11)

* un signe de son alliance avec Dieu, de sa mise à part pour Dieu (Ex. 31 :13 ; Ez. 20 :12)

* un souvenir de sa délivrance d’Egypte (Deut. 5 :15)

* une institution sainte, véritable révélation (« Tu leur as fait connaître ton saint sabbat » Néh. 9 :14), un jour à sanctifier, c’est-à-dire à mettre à part pour Dieu, afin de le glorifier (Jér. 17 :22 ; Es. 58 :13)

        2. signification pour nous :

Nous ne sommes plus sous la Loi ! (Gal. 3 :23-25 ; Actes 15 :10 ; Rom. 7 :4-6)

Observer le sabbat, c’est-à-dire se soumettre sur ce point précis à la Loi nous obligerait à le faire sur tous les autres points (circoncision, sacrifices, etc.)

Les enfants de la nouvelle alliance célèbrent, non plus le septième mais le premier jour de la semaine comme le jour de repos mis à part pour Dieu. C’est le jour de la résurrection (Jean 20 :1 ; Actes 20 :7 ; I Cor. 16 :2). Ici apparaît toute la différence entre l’ancienne et la nouvelle alliance. Dans l’ancienne, le repos suit le travail : c’est sa récompense. Dans la nouvelle, on commence par le repos (car en Christ, « tout est accompli ») : il permet le travail.

Par la foi, nous pouvons dès maintenant entrer dans le repos spirituel de l’esprit, nous appuyant sur l’œuvre parfaitement accomplie de Christ et, tout en travaillant avec zèle pour le Seigneur, attendre le grand jour du règne  de Christ. 

b – la Pâque ou fête de la Rédemption (23 :4-5)

        1. signification pour Israël :

La fête rappelait l’immolation de l’agneau pascal, le 14ème jour du 1er mois, l’application de son sang sur les linteaux de la porte comme protection du jugement de Dieu (Ex. 12), la délivrance d’Egypte et le  rachat des premiers-nés (Ex.13 :12-15).

        2. signification pour nous :

Christ est notre Pâque (I Cor. 5 :7). Son sang nous met à l’abri du courroux de Dieu et ouvre la porte de notre prison spirituelle. Tous les membres de l’Eglise, nouvel Israël de Dieu, ont été rachetés par le sang précieux de Christ (I Pi. 1 :18-19). On peut noter que la Pâque est la première des fêtes et que l’ordre de la célébrer suit immédiatement celui d’observer le sabbat. On en déduit que le sacrifice de Christ est la base de toutes les bénédictions divines et que notre droit de jouir du repos de Dieu nous vient du sang versé en Golgotha.

EXPLICATION DE LA FETE

Pâque est parmi les fêtes «de pèlerinage» celle qui a le plus de relief, car elle est à l'origine de l'Histoire d'Israël en tant que nation et comme peuple de Dieu. Fête de la libération, le quatorzième jour du mois de Nissan. La fête dure huit jours, du 14 Nissan au soir au 21 Nissan au soir. La première nuit est la plus chargée de sens; ici, Dieu a montré son amour particulier pour son peuple, épargnant ses premiers-nés et les conduisant hors de la terre d'esclavage : c'est le temps de la délivrance, le moment où Israël devient «fils de la liberté».

SIGNIFICATION AGRICOLE

Pâque est la fête du printemps, du renouveau de la nature, du début de la moisson d'orge dont on a porté les prémices au Temple dès le deuxième jour de Pessah, signification encore marquée aujourd'hui par une «prière pour la rosée».

SIGNIFICATION HISTORIQUE ET RELIGIEUSE

Pessah commémore la sortie d'Egypte, donc le passage de l'esclavage à la liberté, la naissance d'Israël en tant que peuple grâce à l'intervention divine. Pessah est encore appelé «fête des azymes», «matsoth», en souvenir du pain «cuit à la hâte» dans la nuit de la sortie d'Egypte, pain non levé, qui est à la fois «le pain de misère» et «le pain de la liberté». La célébration de Pessah est tout entière rappel de ce passé, mais aussi affirmation de son sens actuel et futur.

Le climat de Pessah est celui de l'attente déjà concrétisée par de longs préparatifs pendant presque tout un mois, qui ont permis de débarrasser les maisons de tout levain, de toute pâte levée. Pendant tous les jours de cette fête, dans la maison et à l'extérieur, on ne consomme que des «matsoth». Extirper le levain de sa maison, c'est penser à la nécessité de l'ôter de son cœur. C'est dans cet esprit que s'exprime l'apôtre Paul dans 1 Corinthiens 5/7-8 : «faites disparaître le vieux levain afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité».

AU TEMPS DE JÉSUS

Jésus a connu et vécu diverses fêtes de la Pâque:

«Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem à la fête de Pâque. Lorsqu'il fut âgé de douze ans, ils y montèrent selon la coutume de la fête» (Luc 2/41 -42).

«Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu'il faisait» (Jean 2/23).

«Le jour des pains sans levain, où l'on devait immoler la Pâque, arriva, et Jésus envoya Pierre et Jean en disant: allez nous préparer la Pâque, afin que nous la mangions» (Luc 22/7).

La Pâque est certainement considérée, dans le monde juif, comme la fête la plus importante de l'année et la plus populaire des fêtes «de pèlerinage». La liturgie pascale telle qu'on la célébrait à l'époque de Jésus était le résultat d'une longue évolution. Déjà le tableau que dresse le livre des Chroniques sous Ezéchias (2 Chroniques 30/13 ss) et sous Josias (2 Chroniques 35/1 ss) nous apprend que la fête dure huit jours et qu'elle est célébrée à Jérusalem ; un élément nouveau, c'est l'autel du sanctuaire qui est aspergé du sang des agneaux immolés et non plus le linteau des maisons (Lévitique 4/7, 18, 25, 30, 34).

Les chefs de famille avec leur agneau emplissent les parvis du Temple; les portes sont fermées, puis le sacrifice commence tandis que les Lévites entonnent le «Hallel» et sonnent du «schophar» (trompette en corne de bélier). Les prêtres munis de vases d'argent et d'or recueillent le sang. Les bêtes sont dépouillées, puis les chefs de famille emportent leur agneau chez eux et le rôtissent tout entier.

Avant de manger la chair du sacrifice, on prononce cette bénédiction : «Béni sois-tu Seigneur, notre Dieu, Roi de l'univers, qui nous a sanctifiés par tes commandements et nous a ordonné de manger la Pâque».

L'importance attachée à la fête est si grande que la peine du «retranchement» du corps du peuple est prévue pour tous ceux qui, ayant la possibilité de se rendre à Jérusalem, l'omettraient sans raison valable.

PESSAH AUJOURD'HUI

«Vous conserverez le souvenir de ce jour et vous le célébrerez comme une loi perpétuelle pour vos descendants» (Exode 12/14).

Les cérémonies célébrées à l'époque du Temple, et donc liées au culte sacrificiel, ont été conservées sous des formes qui sauvegardent le caractère initial de la fête et sa signification de mémorial.

Ainsi l'agneau ne pouvant plus être immolé (puisque le Temple n'est plus depuis le 9 Ab 70), on met au rituel un os d'épaule d'agneau rôti sur lequel on a laissé un peu de chair ou strictement rien, qui rappelle le sacrifice et la manducation de l'agneau.

Le pain non levé subsiste (matsoth) avec sa signification originelle de mets pris à la hâte dans une collation de «passage».

Les herbes amères gardent leur symbolisme de souffrance, celles qui ont été subies en Egypte et aussi partout ailleurs dans les divers pays du monde.

Des quatre coupes de vin traditionnelles (vieille tradition postbiblique), la seconde et la quatrième sont des coupes de joie, de liberté.

Pessah est, en effet, pour le Judaïsme, la fête de toutes les libérations de l'Histoire. Ce mystère doit être vécu par chaque génération : «Tu diras à ton fils...». A cette condition, il achemine le peuple vers son ultime rédemption.

LA HAGGADA

C'est le récit abrégé de l'épopée pascale qui fait partie du «seder» (repas) ; il est lu tant en Israël que dans la diaspora. Il arrive qu'en Israël, aujourd'hui, tel ou tel ajoute au récit de l'exode des Juifs d'Egypte les faits récents de sa propre histoire et chante sa fierté d'être revenu dans la terre ancestrale, l'eretz. C'est là une expression de l'attente et de l'espérance messianique, attitude active et ouverte qui confère au vieux peuple une indéfectible jeunesse. En ce sens, la célébration pascale n'est pas surtout «mémorial», mais «annonce» de l'ultime délivrance messianique.

La tradition rabbinique l'a entrevu ainsi ; elle fait mention d'un rite qui l'exprime plus directement: c'est la coupe du prophète Elie et la porte laissée ouverte pour lui. Dès le début du repas pascal, une coupe remplie de vin est préparée à l'intention du prophète, dont la venue doit précéder celle du Messie et annoncer la rédemption d'Israël. Avant de commencer la seconde partie du «seder», on ouvre la porte pour le prophète Elie, puis on récite un passage du Psaume 79.

A Pâque, le Juif voit ressurgir devant lui son destin : une lutte pour la libération de tous les esclaves, une lutte menée à l'intérieur d'un peuple dont il se sent solidaire. C'est pourquoi même les Juifs détachés de toute observance religieuse, mais ataviquement épris de justice et du droit, ne peuvent pas fermer l'oreille à l'appel de la Pâque.

PÂQUE JUIVE - PÂQUE PROPHÉTIQUE (signification spirituelle)

D'une délivrance historique à la vraie liberté.

La Pâque juive, avec son symbolisme, est peut-être la plus frappante et la plus parfaite de toutes les fêtes de l'Ancien Testament. Dans les temps passés, Dieu a sauvé son peuple : c'est la Pâque de Moïse. Dans ces temps qui sont les derniers, il nous a envoyé son Fils comme Rédempteur. Mais l'espérance de la libération annoncée par ces deux Pâques, la juive et la chrétienne, est une : Israël et les nations marchent ensemble vers la Pâque finale de l'Histoire, quand le Messie Jésus remettra le Royaume à son Père.

Jésus, le Messie, dont toutes les racines sont juives, accomplit, en effet, la Pâque de son peuple : récapitulant sa marche au désert, ses épreuves, ses combats, ses aspirations, les cris de ses prophètes, les chants de ses justes, la mort de ses saints, il est l'AGNEAU de la Pâque pour tous les hommes.

Judaïsme et christianisme sont aussi inséparables que la semence et la fleur, l'arbre et le fruit. Nulle part, la relation organique existant entre ces deux confessions religieuses ne peut être plus clairement observée que dans la Pâque juive et la Cène instituée par Jésus, lorsque lui et ses douze disciples se sont assis autour de la table pour célébrer la Pâque (Matthieu 26/17-19).

Sans la lumière du Nouveau Testament, nous ne pouvons avoir une entière compréhension de la Pâque et il est impossible d'aller au fond de la signification de la Cène sans l'arrière-plan de la Pâque juive.

La Pâque juive et la Pâque chrétienne se situent généralement à la même époque.

Des différentes relations de la Cène dans le Nouveau Testament, celles qui se rapprochent le plus de la Pâque juive sont celles que l'on trouve dans 1 Corinthiens 11/23-27 et dans Luc 22/14-21.

Préparation pour la Pâque

Dans les coutumes religieuses juives, la célébration de la Pâque suit des règles traditionnelles assez strictes, toujours respectées dans les familles, car il s'agit avant tout d'une fête familiale à l'occasion du seder (repas pascal).

Quelques détails varient selon les traditions et les tendances diverses, mais l'essentiel est identique. La façon dont la première Pâque a été célébrée ne devait jamais se reproduire : l'aspersion du sang sur le linteau et les poteaux des portes, les reins ceints, les souliers aux pieds, le bâton à la main, l'agneau rôti mangé à la hâte,... tous ces détails réunis ne devaient être accomplis qu'une fois.

C'est une seule fois également, le premier jour de la fête des pains sans levain, vers le coucher du soleil, que le Seigneur Jésus dit à ses disciples : «Allez à la ville, chez un tel et vous lui direz le maître a dit : mon temps est proche ; je ferai chez toi la Pâque avec mes disciples» (Matthieu 26/18).

«Le jour des pains sans levain où l'on devait immoler la Pâque arriva et Jésus envoya Pierre et Jean en disant: Allez nous préparer la Pâque afin que nous la mangions. Ils lui dirent : où veux-tu que nous la préparions ? Il leur répondit : Voici quand vous serez entrés dans la ville, vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau, suivez-le dans la maison où il entrera, et vous direz au maître de la maison : le Maître te dit : où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples ? Et il vous montrera une grande chambre haute, meublée; c'est là que vous préparerez la Pâque. Ils partirent et trouvèrent les choses comme il le leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque» (Luc 22/7-13).

«L'heure étant venue, il se mit à table et les apôtres avec lui. Il leur dit : j'ai désiré vivement manger cette

Pâque avec vous avant de souffrir ; car je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le Royaume de Dieu» (Luc 22/14-16).

Aujourd'hui encore, avant le jour de la Pâque, les maisons juives doivent être débarrassées de tout levain, selon le commandement divin :

«Pendant sept jours, vous mangerez des pains sans levain. Dès le premier jour, il n'y aura plus de levain dans vos maisons ; car toute personne qui mangera du pain levé, du premier jour au septième jour, sera retranchée d'Israël» (Exode 12/15-19).

On appelle cela rechercher le HAMETS. Par «hamets», on entend le blé ou la farine qui, ayant été au contact de l'eau, est de ce fait susceptible de fermenter (pain, papier des tapisseries, etc..) Pour ce qui est du «hamets» que l'on a recherché le soir qui précède le 14 nissan (la dernière nuit avant la Pâque), il faudra qu'il soit brûlé le lendemain matin.

Pendant des jours et parfois des semaines, la mère de famille a été très occupée à effectuer le nettoyage de printemps en vue de la grande fête de Pessah (la Pâque). Toute la vaisselle habituelle est lavée à l'eau bouillante et rangée et fait place à la vaisselle spéciale de Pessah, qui ne sert qu'à cette occasion-là.

Alors, les MATSOTH (pain sans levain) peuvent être apportés dans la maison.

Dans la soirée, après le service à la synagogue, le chef de famille trouvera, à son retour, une demeure décorée et une ambiance de fête. La famille s'assemble autour de la table et le père est prêt à présider la célébration de la Pâque.

Elie, le prophète (elyahou ha nabi), le messager du Messie

Une place d'honneur est réservée à Elie, le messager du Messie, au cas où il viendrait pendant cette nuit très solennelle pour annoncer la joyeuse nouvelle de la venue, tant attendue, du Messie ; car, d'après la tradition, il est plus que probable que le Messie viendra pendant la nuit de Pâque. Aussi une place à table est-elle gardée pour Elie ; la traditionnelle coupe d'Elie est remplie de vin et une chaise vide attend l'hôte céleste. Viendra-t-il ? Boira-t-il le vin? Quels grands espoirs, cette coupe ne symbolise-t-elle pas !

Symboles de la Pâque

Sur la table dressée pour la Pâque, couverte d'une nappe blanche, se trouvent divers éléments.

Tout d'abord, un verre d'eau salée, symbole de la mer Rouge, ou mer des Roseaux, au travers de laquelle Dieu a guidé son peuple ; cette eau représente également les larmes versées par les ancêtres des Hébreux lors de leur esclavage en Egypte.

Sur un plateau, on place trois «matsoth» (pain sans levain) qui rappellent les pains que les Israélites n'eurent pas le temps de faire lever en sortant d'Egypte. La tradition juive contemporaine donne à chacun de ces pains une désignation particulière. Voici les termes de la HAG-GADAH (récit de la Pâque juive) :

«Ces trois pains représentent le prêtre (Cohen), le Lévite et l'Israël simple (c'est à dire celui qui n'est ni de la tribu d'Aaron, ni de la tribu de Lévi)».

La disposition de ces trois pains azymes sur un plateau placé sur la table indique le degré d'importance de chacune de ces castes :

— le Cohen vient le premier, il est le représentant du peuple auprès de Dieu ;

—- le Lévi vient en second, il chante les louanges de l'Eternel et instruit le peuple ;

— Israël est l'homme simple, il porte le fardeau et soutient ceux qui le guident et l'éclairent.

Ainsi pour le Judaïsme actuel, les trois pains azymes représentent de haut en bas :

— le Cohen : le plus élevé en dignité.

— le Lévi : le pain du milieu qui servira à l'APHIKOMEN[4]

— Israël : le moins élevé, mais qui, étant le pain de dessous, porte le Cohen et le Lévi.

Ces trois pains azymes du «seder de Pessah» représentent également une profonde réalité spirituelle : celle de l'unité de la divinité dans la diversité de ses trois composants, unis, saints, aimants qui coopèrent pour bénir son peuple :

—  le Cohen : Adonaï, le Père éternel, Roi de l'Univers.

—  le Lévi : Yeshoua, le Fils du Très-haut, soumis à son Père, obéissant jusqu'à la mort de la croix afin de sauver Israël et l'humanité selon l'admirable plan d'amour divin.

—   Israël : Rouach ha Kodesch, l'Esprit Saint, qui soutient et rappelle l'œuvre du Père et du Fils.

Parmi les autres symboles de la Pâque figure un os, ZEROAH. C'est un os d'épaule d'agneau et non de gigot, qui pourrait rappeler que Jacob a été frappé à l'emboiture de la hanche. Cet os occupe la place de l'agneau qui devait être consommé dans chaque maison juive la nuit de la Pâque (Exode 12/8). Cet os est l'éternelle représentation de l'agneau dont le sang a aspergé le linteau et les montants de la porte de chaque maison juive, ce sang demeuré entre eux et la mort en cette nuit de la Pâque, au cours de laquelle Dieu déchaîna sa colère contre les premiers-nés égyptiens.

Il est triste que le peuple juif ignore encore que l'Agneau qui ôte le péché du monde a été crucifié, que son sang a été répandu et que tout est accompli en la personne du Messie, Jésus de Nazareth !

Sur cette belle nappe blanche se trouvent encore les coupes qui seront remplies de vin rouge au cours de la célébration pascale. Par le symbolisme de ces quatre coupes de vin, Pâque juive et Pâque chrétienne se rejoignent dans l'espérance. En effet, quatre promesses de l'Eternel se fondent et se mêlent avec quatre promesses de Jésus en qui elles trouvent leur pleine signification et leur totale réalisation :

FIN DU COURS FEVRIER 2010

1 — Exode 6/6-7 : «Je vous affranchirai des travaux dont vous chargent les Egyptiens» dit l'Eternel à son peuple.

Jean 8/36 : «Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres» nous promet Jésus.

2— Exode 6/6-7 : «Je vous délivrerai de leur servitude», c'est l'ancienne promesse.

Luc 4/16-21 : «Jésus est venu pour proclamer aux captifs la délivrance» voilà la promesse nouvelle, la merveilleuse réalité apportée par Jésus.

3— Exode 6/6-7 : «Je vous sauverai à bras étendu et par de grands jugements».

Matthieu 18/11 : «Le Fils de l'homme est venu sauver ce qui était perdu» affirme encore Jésus.

4— Exode 6/7 : «Je vous prendrai pour mon peuple...», promesse qui a toujours soutenu Israël tout au long de sa dramatique histoire.

Jean 14/3 : «Je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi», promesse de Jésus, le Messie d'Israël, faite quelques heures avant son sacrifice suprême, alors qu'il célébrait la Pâque avec ses disciples.

Sur la table, il y a aussi des herbes amères (raifort, oignon, céleri) destinées à faire monter les larmes aux yeux des assistants et à leur rappeler l'amertume et la tristesse des anciens esclaves du Pharaon, de leurs ancêtres.

Quant au HAROSETH, c'est une substance faite de compote de pommes et de noix, ou d'amandes, symbolisant l'argile avec lequel les Israélites étaient contraints de fabriquer des briques pour bâtir les immenses villes et forteresses égyptiennes.

Un œuf dur, cuit dans la cendre, en signe de deuil, est posé sur la table pour rappeler la destruction du Temple, le 9 du mois d'Ab, en l'an 70 de notre ère. C'est aussi le rappel du symbole de la vie dont l'œuf contient le germe.

CÉLÉBRATION DE LA PÂQUE

La célébration du seder commence toujours par la bénédiction du vin (Quiddouche), dont la première des quatre coupes a été remplie.

Carpass

Le chef de famille prononce une bénédiction et distribue du persil après l'avoir trempé dans l'eau salée.

Ya'hats : partage de la matsah (singulier de matsoth).

Le chef de famille élève bien haut le plateau contenant les matsoth (pain sans levain) et le fait passer trois fois au-dessus de la tête des membres de l'assistance.

Après cela, il prend le pain azyme du milieu, le Lévi, qui est l'objet d'une attention toute particulière. Cette matsah est bénie, soulevée pour bien la montrer aux assistants, puis finalement partagée en deux parties inégales :

•   La plus petite est remise dans le plat entre deux serviettes blanches ;

•   La plus grosse est enveloppée dans une serviette immaculée puis posée sur l'épaule du chef de famille qui la porte comme si c'était un lourd fardeau ; ensuite, elle est cachée, soit à l'extrémité de la table sous la nappe, soit sous un coussin à proximité du chef de famille ; cette partie de la matsah ne reparaîtra qu'à la fin du seder pour être le dernier aliment du repas.

Cette partie de la matsah s'appelle «aphikomen», seul mot qui ne soit pas d'origine hébraïque parmi tous ceux qui sont prononcés pendant le repas de la Pâque. Ce mot d'origine grecque signifie littéralement : «Je suis venu» ; cette expression est à elle seule tout un symbole.

«Je suis venu au nom de mon Père, a dit Jésus. Si vous croyiez en Moïse, en qui vous avez mis votre espérance, vous me croiriez aussi car il a écrit à mon sujet» (Jean 5/43-46).

Jésus, matsah rompue, était annoncé par le prophète Esaïe, dans le chapitre 53 de son livre. Il faut se rappeler la parole surprenante de Jésus la nuit où il rassembla ses disciples dans la chambre haute pour prendre avec eux le dernier souper de la Pâque :

«Prenez, mangez: ceci est mon corps qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi» (Matthieu 26/26-28; Luc 22/14-18).

Tout a été tellement singulier dans ce repas avec Jésus ! Les disciples ne se doutaient pas qu'ils vivaient des minutes d'éternité ! Celui que la liturgie juive appelle de ce nom mystérieux d'aphikomen est déjà venu se livrer, de son plein gré, pour être immolé, tel un agneau innocent et sans tâche, afin que nos péchés soient effacés et que nous soyons purifiés... Ainsi, les Israélites annoncent à leur insu, lors de chaque seder annuel, la mort du Serviteur de l'Eternel, le Saint, et le Juste.

Maguide : narration

A ce moment de la célébration pascale, le chef de famille élève le zéroah (os) ainsi que l'œuf posé sur le plateau, et il commence la narration de l'esclavage des ancêtres en Egypte.

Après que le plateau sur lequel se trouve l'os et l'œuf ait été reposé, la seconde coupe de vin est remplie et le plus jeune des assistants doit poser quatre questions. Il représente tour à tour quatre types d'enfant : le sage, le méchant, le simple ou naïf et celui qui ne sait pas poser des questions.

Suivent une explication midrashique de Deutéronome 26/5-8 et le rapport des dix plaies d'Egypte.

Une bénédiction est prononcée tandis que la seconde coupe est bue.

Rahats

Tous les assistants procèdent à une ablution de leurs mains et une bénédiction est prononcée.

Motsi-Matsah : bénédiction sur les matsoth (les pains azymes)

Après cette bénédiction, on casse un morceau de chacune des deux matsoth supérieures (le Cohen et le Lévi) et toute l'assistance en reçoit une fraction.

Maror : bénédiction sur les herbes amères

Le chef de famille prend un morceau de matsah enveloppé de laitue ou de céleri et le trempe dans le «haroseth» (substance faite de compote de pommes et de noix ou d'amandes, qui symbolise l'argile utilisée par les Israélites pour fabriquer les briques destinées à la construction des villes et forteresses égyptiennes). Une bénédiction est prononcée et ce morceau trempé est mangé.

«En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera» dit Jésus (Jean 13/21). Dans l'intimité de la chambre haute (le Cénacle), Jésus ne pouvait pas garder plus longtemps secrète la trahison de l'un de ses disciples. A la question de Jean «Seigneur, qui est-ce ?», Jésus répond «C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé». «Et ayant trempé le morceau, il le donna à Judas L'Ish-Karioth (L'homme de Karioth)». En tendant à Judas le morceau de salade trempé dans le haroseth, Jésus jouait, en somme, le prologue du drame de sa passion. «Judas ayant pris le morceau se hâta de sortir. Il était nuit» (Jean 13/30). Auparavant, Jésus lui avait dit «ce que tu fais, fais-le promptement».

Koreth : souvenir de Hillel

On enveloppe un petit morceau de raifort entre deux morceaux du matsah de dessous (l'Israël) et on mange le tout.

Le repas du soir est, ensuite, servi. A la fin, l'aphikomen est sorti de sa cachette ; on en mange un petit morceau et chacun dit alors «Souvenir de l'agneau !».

Comment ne pas être émus, remués au plus profond de nous-mêmes ! Comment ne pas penser à la rencontre poignante de Jésus avec Yohanan ha Matbil (Jean l'immergeur ou le baptiste) qui, sous l'inspiration de l'Esprit Saint, s'est écrié : «Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde».

La troisième coupe (la coupe de bénédiction) est ensuite remplie et quatre bénédictions spéciales sont récitées. Les assistants boivent la coupe et quelqu'un doit ouvrir la porte d'entrée ou celle de la pièce dans laquelle se déroule la cérémonie de la Pâque pour que le prophète Elie puisse entrer s'il se présente.

C'est à ce moment-là que Jésus prit une coupe et après avoir rendu grâces, il la donna à ses disciples en disant «Buvez-en tous, car ceci est mon sang qui est répandu pour vous» (Matthieu 26/28 ; Luc 22/20). Et les disciples ont bu sans se rendre compte qu'en cette minute solennelle, une nouvelle alliance (berith hadaschah) s'établissait entre Dieu et les hommes (Jérémie 31/31).

Hallel

La quatrième coupe de vin est remplie et on termine en chantant les Psaumes 115, 116, 117, 118/21 -24 et le grand hallel 136. Les assistants boivent et prononcent la bénédiction sur le vin en se souhaitant les uns aux autres «l'an prochain à Jérusalem !»

Le repas de Jésus avec ses disciples s'acheva sur une dernière bénédiction de Jésus : «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix... que votre cœur ne se trouble point et ne s'alarme point!». Puis après avoir chanté les cantiques (hallel), Jésus et ses disciples se rendirent à la montagne des Oliviers (Matthieu 26/30 ; Marc 14/26 ; Luc 22/39).

Année après année, depuis près de trente cinq siècles, les Juifs répètent cette histoire avec une immuable régularité.

La Pâque, qui rappelle la délivrance d'Egypte, est annonciatrice d'une délivrance plus grande encore : la rédemption accomplie par Jésus. Reportons-nous, en esprit, dans la chambre haute où Jésus a mangé la Pâque avec ses disciples : la pleine signification de la délivrance d'Israël du pays d'Egypte y est dévoilée. L'Agneau de Dieu est là dans la personne de Jésus lui-même, qui est sur le point de verser son sang sur la croix afin que tous ceux qui croiront en lui soient délivrés de l'esclavage du péché.

Il faut se rappeler

•   L'aphikomen et son symbole, surprenant témoignage au corps brisé du Messie, le Seigneur Jésus qui est venu, et à sa résurrection ;

•   Les diverses coupes de vin rouge, quatre au total, qui symbolisent le sang de l'agneau par lequel les enfants d'Israël ont été sauvés de la mort.

Jésus a bu de ce vin après l'avoir béni et distribué à ses disciples en disant : «Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; toutes les fois que vous en boirez, faites ceci en mémoire de moi» (1 Corinthiens 11/25).

Jésus est la réalité dont l'agneau pascal n'était qu'une représentation préalable. «Célébrons donc la fête (la Pâque) non avec du vieux levain, non avec le levain de la malice et de la méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité» (1 Corinthiens 5/8).

S'il y a des analogies précises entre le rituel pascal juif et la sainte Cène instituée par Jésus le Messie, il y a aussi des différences importantes. Jésus a voulu marquer le caractère nouveau de ce repas où l'agneau est celui qui a donné son corps et son sang, où la délivrance en cause est celle de toutes les puissances de ténèbres et de la mort, où l'espérance est celle du Royaume de Dieu.

Seul Jésus est l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde et communique la vie nouvelle : la grâce est accordée par le Saint-Esprit et la chair est purifiée de ses œuvres comme d'un vieux levain.

Prenons garde d'oublier que la Pâque des chrétiens présente des éléments communs avec celle des juifs, mais sachons aussi que des différences existent et expliquent la difficulté des rapports entre Juifs et Chrétiens : pour nous, Jésus est le Messie qui nous a acquis la vraie délivrance, le salut, par le sacrifice de sa vie, par sa mort et par sa résurrection

c – la fête des Pains sans levain ou fête de la Communion (23 :6-7)

        1. signification pour Israël :

Cette fête durait une semaine. Elle suivait immédiatement la Pâque et marquait le début des moissons. La règle était de ne faire aucune œuvre servile, de manger des pains sans levain et d’offrir des sacrifices consumés par le feu.

        2. signification pour nous :

 La fête des Pains sans levain nous rappelle qu’après l’expiation par le sang de Christ, il y a le repas de communion avec Dieu, dont le péché (levain) doit être exempt. La vie chrétienne est donc un festin.

d – la fête des Prémices ou fête de la Résurrection (23 :9-14)

        1. signification pour Israël :

Il s’agissait de consacrer à Dieu, en signe de reconnaissance, la première gerbe de la moisson, gage de la consécration de la moisson tout entière. Israël était pour Dieu le premier-né (la première gerbe) de toutes les nations (Ex. 4 :22). Sa consécration à Dieu annonçait donc la grande moisson finale des peuples.

        2. signification pour nous :

Cette fête a été accomplie le jour de la résurrection de Christ. Grain de blé mis en terre et qui a donné tout son fruit, Christ est les prémices de ceux qui sont morts  (Jean 12 :24 ; I Cor. 15 :20-23). De même que la première gerbe était le gage de la moisson, la résurrection de Christ est le gage de celle des croyants (I Cor. 15 :23 ; I Thess 4 :13-18).

e – la fête de Pentecôte, dite fête des Semaines ou fête de l’Eglise (23 :15-22)

        1. signification pour Israël :

Cinquante jours après la fête des Prémices (« Pentecôte » vient d’un mot grec signifiant « cinquante »), c’est-à-dire à la fin de la moisson, deux pains cuits avec du levain devaient être présentés à l’Eternel, avec des holocaustes, un sacrifice d’expiation et un sacrifice d’actions de grâces.

        2. signification pour nous :

Cette fête rappelle l’effusion du St Esprit, à la Pentecôte, cinquante jours après la résurrection de Christ, et la naissance de l’Eglise, formée de deux pains (Juifs et Gentils). Les membres de cette Eglise  ont toujours encore en eux le principe du mal (levain), mais le sang de Christ est capable de couvrir cet état de péché (sacrifice d’expiation), afin de permettre la jouissance de la communion avec Dieu (sacrifice d’actions de grâces). 

EXPLICATION DE LA FETE

La fête de Pentecôte fait partie des trois fêtes dites de «pèlerinage». La Bible lui donne différents noms :

Fête des Moissons (Exode 22/16).

Fête des Semaines (Exode 34/ 12; Deutéronome 16/10).

Fête des Prémices (Nombres 28/26).

La tradition rabbinique l'appelle aussi «Fête de clôture» du cycle pascal. Cette appellation marque la liaison qui a toujours été établie dans la liturgie juive entre Pessah (Pâque) et Chavouoth (Pentecôte), liaison concrétisée, dès les temps bibliques, par l'OMER : l'offrande de la première gerbe de la moisson (Lévitique 23/9-17). Cette offrande devait être faite le lendemain du jour de la Pâque ; après quoi, on pouvait manger de la nouvelle récolte.

La tradition rabbinique considère l'Omer comme une des offrandes les plus importantes de la vie religieuse. La coutume de compter les semaines et les jours entre l'offrande de l'Omer et la Pentecôte était considérée comme une obligation pour tout Israélite. Elle restitue à Dieu le bienfait de la manne, dont tout Israël collectait la mesure d'un omer par jour.

Depuis la destruction du Temple, ce rite est devenu un mémorial. Mais « le temps de l'omer» demeure important pour la pensée religieuse : tout se passe comme si la fête de Chavouoth était considérée comme l'achèvement de celle de Pessah, c'est-à-dire des faits qu'elle commémore.

Chavouoth est comme le huitième jour de la fête de Pessah, mais un huitième jour qui serait décalé, retardé de sept semaines. Selon Exode 23/16, tout Juif présentera à Chavouoth les «prémices de ton travail, de ce que tu auras semé dans les champs».

A l'ÉPOQUE DU TEMPLE

Chavouoth et l'offrande des prémices

Comme l'agneau est le rite majeur de la fête de Pâque, l'offrande des prémices caractérise la fête de Pentecôte, qui marque seulement la date à partir de laquelle cette offrande est autorisée. Conformément au texte biblique, il faut offrir les premiers fruits du sol d'Israël arrivés à maturité. Ils sont apportés au Temple où est lue une prière d'actions de grâces. Ce rite est appelé «mikra bikkourim» - lecture des prémices. La prescription biblique ne concerne que les propriétaires du sol. Seuls les sept fruits énumérés dans Deutéronome 8/8, qui caractérisent la Terre Sainte (froment, orge, vigne, figuier, grenadier, olivier et miel ou dattes) peuvent être offerts ; ils doivent être de première qualité.

Le rite

A L'occasion de Chavouoth, le peuple des campagnes se rassemble dans la ville la plus proche et va en procession à Jérusalem au son des flûtes, en chantant des cantiques. Un taureau destiné au sacrifice ouvre généralement la marche. A l'arrivée de la procession, les chefs du temple et les notables de Jérusalem viennent à sa rencontre et les Lévites entonnent le Psaume 30. Le donateur lit la formule biblique prescrite :

«Mon père était un araméen nomade, vagabond...» (Deutéronome 26/5).

Ensuite, on dépose les prémices devant l'autel et on se prosterne (Deutéronome 26/10). Mais on ne quitte pas Jérusalem comme après chaque sacrifice ; on y passe la nuit. Les prémices sont distribuées aux prêtres de service.

CHAVOUOTH = DON DE LA TOR AH (selon la tradition)

«Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la Parole de l'Eternel» (Esaïe 2/3).

Comme les fêtes de Pessah et de Souccoth, la fête agricole de Chavouoth a été mise en relation par la tradition, à une époque difficile à préciser, avec l'événement de l'histoire du peuple d'Israël le plus important : le don de la Torah.

LITURGIE SYNAGOGALE

Le premier jour de Chavouoth, on récite dans beaucoup de synagogues, avant la lecture de la Torah, un poème appelé «Akdamouth» (introduction). Bien que l'accent soit nettement mis sur la commémoration du don de la Torah, le caractère antique de fête des moissons est encore évoqué, aujourd'hui, par la lecture du livre de Ruth, qui donne une description de la moisson dans les champs de Bethléem et celle de la vie simple des patriarches.

Pendant la première nuit de Chavouoth, les Juifs pieux se rassemblent pour étudier le «Tikkoun», qui est une anthologie d'ouvrages célébrant la Torah. Certains veillent toute la nuit dehors dans l'espoir d'être dignes de voir le ciel se fendre comme autrefois au moment du don de la Torah.

Un autre rite, qui rappelle également la fête des prémices, consiste à orner la synagogue et les maisons avec de la verdure et des fleurs.

Actuellement, en Israël, pour «Hag Habikourim» (la fête des prémices), il se produit une véritable manifestation matinale dont le centre est à Haiffa. Tout se passe comme s'il fallait que le peuple brassé par des siècles de diaspora (dispersion) reprenne, peu à peu, les dimensions de l'aventure spirituelle qui est à l'origine de son existence.

SIGNIFICATION SPIRITUELLE

Trois fois par an, les Israélites devaient se présenter devant Dieu au Temple de Jérusalem.

Les rabbins ont enseigné, plus tard, qu'en faisant ainsi, chaque Juif se rapprochait de la gloire de Dieu qui habitait dans le Temple, dans le Saint des Saints. De la sorte, l'Israélite pouvait renouveler son acte de consécration et de dévotion envers Dieu.

Ces trois occasions données par Dieu aux enfants d'Israël étaient la Pâque, la Pentecôte et la Fête des Tabernacles.

Le mot «Pentecôte» est d'origine grecque et signifie «cinquante». Il a été donné à la fête qui est célébrée sept semaines après la Pâque. On lit, en effet, dans le livre du Lévitique (23/15-17) :

«Depuis le lendemain du sabbat du jour où vous apporterez la gerbe pour être agitée de côté et d'autre, vous compterez sept semaines entières. Vous compterez cinquante jours jusqu'au lendemain du septième sabbat ; et vous ferez à l'Eternel une offrande nouvelle».

Il fallait compter quarante-neuf jours à partir du second matin de la Pâque et le cinquantième était le jour de Pentecôte où l'on devait apporter une nouvelle offrande à Dieu. Il est intéressant de remarquer que le Judaïsme et le Christianisme suivent des développements historiques et liturgiques parallèles.

Voici deux exemples:

·         Pessah : résurrection du peuple d'Israël par sa libération de l'esclavage d'Egypte

       Pâques : résurrection de Jésus de Nazareth qui apporte au monde la libération de l'esclavage du péché.

·                              Chavouoth : naissance du peuple d'Israël

    Pentecôte : naissance de l'Eglise (corps du Messie).

Israël a fui l'esclavage d'Egypte après d'extraordinaires prodiges qui ont contraint Pharaon à le laisser partir. D'autres prodiges suivirent: la mer des roseaux s'ouvrit pour laisser passer les enfants d'Israël, l'eau jaillit du rocher, une nourriture tomba du ciel (les cailles, la manne) tandis que le peuple marchait toujours. Qui donc a pu forcer ce peuple à secouer ses chaînes et à fuir vers la liberté? Un homme, Moïse, a réalisé cet exploit, il a eu l'intrépidité de tenir tête à Pharaon, il a décidé le peuple à le suivre.

Qui était cet homme, ce surhomme... dont il est écrit : «qu'il n'a plus paru en Israël de prophète semblable à lui... que nul ne peut lui être comparé...» ? (Deutéronome 34/10-11).

Cet homme était un homme comme les autres Hébreux, un fils d'esclaves, le frère de tous ceux qu'il a entraînés à sa suite. Recueilli par la fille de Pharaon, Moïse semblait destiné aux plus grands honneurs : régner sur toute l'Egypte en maître absolu ! Pourtant il a préféré se solidariser avec ceux de sa race, il a pris fait et cause pour eux, il a même tué un Egyptien qui maltraitait un Hébreu et s'est enfui au pays de Madian. Mais il en est revenu pour libérer les enfants d'Israël du joug qui les opprimait depuis des siècles. Moïse est devenu leur chef et il les a guidés vers le pays qui devait être le leur à jamais.

Pourquoi a-t-il agi ainsi ? D'où lui venait sa force ? D'où tenait-il une telle puissance, une telle autorité ? Une voix, alors que Moïse gardait le troupeau de son beau-père à Horeb, s'est fait entendre ; une voix a fait de cet homme calme et indécis un homme actif et déterminé ! La voix de Dieu ! «Va ! Je t'enverrai auprès de Pharaon et tu feras sortir d'Egypte mon peuple».

Moïse a mis toute sa foi et toute sa confiance dans la voix de Dieu et il est parti pour l'Egypte. Fort de la force de Dieu, il s'est présenté devant l'orgueilleux Pharaon et puissant de la puissance divine, il a fait sortir d'Egypte les enfants d'Israël et les a conduits.

Pendant leur marche dans le désert, les Hébreux ont été guidés par la «Shekinah» (colonne de nuée), qui s'est immobilisée près du Sinaï. Là, Moïse ayant compris que Dieu leur commandait de s'arrêter donna l'ordre de dresser les tentes. Le tonnerre se fit entendre, des éclairs sillonnèrent le ciel, le peuple fut saisi d'épouvante. La montagne du Sinaï était tout en fumée et tremblait avec violence, car Dieu y était descendu au milieu du feu (Exode 19/18). Et la voix de l'Eternel se fit entendre, solennelle, et prononça les paroles de la Torah : «Je suis l'Eternel, ton Dieu ; tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face...».

Dieu donna la Torah à tout Israël (600. 000 hommes, sans compter les femmes, les enfants et un grand nombre de non-juifs (goïm) sortis avec eux d'Egypte). Tous furent témoins de la promulgation de la Loi et promirent de faire tout ce que Dieu avait dit (Exode 24/3). Moïse bâtit un autel et des sacrifices d'actions de grâces furent offerts. Il prit le sang des holocaustes et le répandit sur le peuple : «Voici, dit-il, le sang de l'alliance que l'Eternel a faite avec vous selon toutes ses paroles» (Exode 24/8).

Quinze siècles plus tard, quelques hommes et femmes sont réunis dans une chambre haute à Jérusalem. Rien de semblable à la foule immense rassemblée dans le décor grandiose du Sinaï. C'est tout simplement un petit groupe, un faible reste, pourrait-on dire, qui, désemparé, apeuré, est tapi, terré dans une humble maison. Qui sont ces gens? Qu'attendent-ils?

Aux yeux des habitants de Jérusalem, ces gens sont sans importance et représentent le vestige d'un enthousiasme populaire passager. Ces gens sont restés fidèles à Jésus de Nazareth, celui qui a eu la prétention de se dire le Messie d'Israël, celui dont on s'est débarrassé en le faisant clouer sur une croix par les soldats romains. Malgré l'échec apparent de la messianité de Jésus, ces gens ont continué à croire en lui. Mais tout cela n'est pas sérieux et, un jour ou l'autre, ils retourneront en Galilée d'où ils sont originaires et on n'entendra plus parler d'eux, ni de Jésus de Nazareth.

Quant aux quelques hommes et femmes en question, d'un commun accord, ils persévèrent dans la prière et attendent le Consolateur, l'Esprit de Vérité, qui doit rester avec eux et les conduire dans toute la vérité, qui doit leur enseigner toutes choses et leur rappeler tout de que Jésus de Nazareth a dit.

Jésus de Nazareth, dont quelques-uns d'entre eux ont partagé la vie errante, si doux envers les pauvres et les enfants, si souvent ému de compassion, si secourable devant la douleur et, en même temps, si ardent, si empressé à combattre le mal sous toutes ses formes, si zélé pour la cause de Dieu, qui n'a pas craint de dire aux hypocrites qui mettaient en doute sa mission :

«Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père ; celui qui vous accuse, c'est Moïse en qui vous avez mis votre espérance. Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu'il a écrit de moi» (Jean 5/45).

Jésus de Nazareth, pourquoi les a-t-il quittés si tôt? Pourquoi est-il remonté au ciel si vite après sa résurrection ? Et leur prière se fait toujours plus intense, plus persévérante. Et le jour de Chavouoth, dix jours après l'Ascension de leur Maître, le bruit d'un vent impétueux se fait entendre et des flammes séparées les unes des autres, semblables à des langues de feu, se posent sur chacun d'eux. Le Consolateur, l'Esprit de Vérité, l'Esprit Saint les saisit avec force, et les disciples sortent de la maison et se mettent à parler en diverses langues selon que l'Esprit leur donne de s'exprimer. Les Juifs venus de divers pays de la diaspora à Jérusalem à l'occasion de Chavouoth, la fête des pèlerinages sont surpris d'entendre les disciples parler leur propre langue. Une confusion extrême se met à régner dans la foule. Certains se demandent «Comment les entendons-nous parler dans notre propre langue ?», tandis que d'autres se moquent et disent «ils sont pleins de vin doux!» Quant aux disciples, ils ne peuvent taire ce qu'ils ont vu s'accomplir et répètent tout ce que Jésus leur a enseigné. Ils ne résistent pas à l'action de l'Esprit Saint qui parle par leur bouche.

Le Consolateur, l'Esprit de Vérité habite en eux et les conduit en toutes choses. Désormais, ils n'auront plus qu'une seule pensée: faire partager aux autres ce qu'ils ont reçus, les amener à la connaissance de leur Maître, Jésus de Nazareth, celui dont Moïse a eu la révélation au Mont Sinaï lorsque Dieu lui a dit : «Je leur susciterai un prophète du milieu de leurs frères, tel que toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche...» (Deutéronome 18/18 version du Rabbinat).

Et les disciples se remémorent une parole de leur Maître «Je parle selon ce que le Père m'a enseigné...» (Jean 8/28) et ils proclament avec force que Jésus est le Messie d'Israël annoncé par Moïse.

Au jour de la Pentecôte, les apôtres remplis du Saint-Esprit ont parlé en une multitude de langues et témoigné ainsi à la gloire du Seigneur. Aujourd'hui, malheureusement, Israël est un serviteur muet du Seigneur, en ce qui concerne l'annonce de l'Evangile jusqu'aux extrémités de la terre. Mais Dieu n'a pas laissé son peuple sans témoins, de la période apostolique jusqu'à nos jours.

Oh ! Que vienne le jour où le Seigneur déliera la langue des enfants d'Israël afin qu'ils témoignent de sa gloire jusqu'aux extrémités de la terre avec l'énergie et la puissance du Saint-Esprit !

Chavouoth n'est pas uniquement une fête du passé ; elle l'est aussi du présent autant que de l'avenir

f – la fête des Trompettes ou fête du Rassemblement (23 :23-25)

        1. signification pour Israël :

Un grand laps de temps s’écoulait entre la fête des Semaines et celle des Trompettes au début du 7ème mois. Ces trompettes étaient le signe d’un grand rassemblement, d’une sainte convocation.

        2. signification prophétique :

Il semble qu’on puisse voir dans cette fête l’annonce du rassemblement final d’Israël, à la fin de l’ère de l’Eglise inaugurée à  la Pentecôte : « En ce jour-là, on sonnera de la grande trompette et alors reviendront ceux qui étaient exilés » (Es. 27 :12-13 ; cf Joël 2 :1, 15), pour enfin jouir du repos.

EXPLICATION DE LA FETE :

Ces fêtes, ainsi appelées en raison de la gravité et de la solennité qui les caractérisent, appellent tous les Juifs à une confrontation avec Dieu, avec eux-mêmes et avec la communauté.

Par un étrange paradoxe, ces grandes «convocations d'automne» attirent vers les Synagogues et les multiples lieux de prière — spécialement consacrés pour la circonstance — non seulement, les fidèles habitués aux offices, mais aussi la grande masse des Juifs tièdes ou indifférents qui, inconsciemment, perçoivent ces fêtes comme des moments propices, entre tous, à une reprise de conscience d'une identité collective.

Rosh - Hachana. (en réalité, la Fête des Trompettes : Lévitique 23/24).

Littéralement : «tête de l'année» ; c'est le nouvel an juif qui se situe en septembre-octobre.

La synagogue se pare, pour la circonstance, de blanc : rideau de l'Arche sainte, robes qui entourent les rouleaux de la Torah, nappe qui recouvre le pupitre, vêtements du rabbin et de l'officiant. Ces ornements blancs, symboles de pureté et d'innocence, comme les impressionnantes mélodies sur lesquelles sont chantées toutes les prières, invitent les fidèles à réaliser le grand retour à Dieu, la «teschouva».

A la maison, après l'office du soir, la famille et ses amis se retrouvent pour un repas de fête précédé du «kiddoush», de la bénédiction du pain et de la consommation de pommes et de miel, aliments doux, symboles du souhait formulé par tous :

«Que cette année qui commence soit pour nous agréable et douce !»

«Soyons inscrits et scellés pour une bonne année !»

LA SIGNIFICATION SPIRITUELLE DE ROSH-HACHANA.

Cette solennité est riche de multiples significations.

a)                           Selon la tradition rabbinique, c'est le jour anniversaire de la création du monde.

C'est, en fait, le jour-souvenir où l'homme est invité à faire un retour sur lui-même, à interroger son passé. Il connaît sa faiblesse et aussi la miséricorde de Dieu. Il sait que Dieu, dont il célèbre, particulièrement en ce jour, la souveraine royauté sur toute la création, est un Père pour tous les hommes. C'est ce que la communauté tout entière chante, debout devant l'Arche Sainte : «Avinou malkenou» (notre Père, notre Roi).

b)                           C'est le jour du jugement où Dieu se manifeste dans sa toute-puissance et où, tel un berger qui fait
défiler son troupeau sous sa houlette, il passe en revue ses créatures.

«Le premier jour du septième mois, vous aurez une sainte convocation et vous ne ferez aucun travail servile : ce sera pour vous le jour de la Terou'ah» (= une des sonneries du schophar, c'est-à-dire de la corne de bélier) Nombres 29/1.

C'est donc le jour de la sonnerie du schophar, dont les accents rauques et plaintifs doivent réveiller les consciences endormies.

Le schophar rappelle, à la fois, le sacrifice d'Abraham au Mont Morija, la création et la révélation du Sinaï et il annonce la délivrance future d'Israël et de l'humanité entière. C'est dans la crainte et dans l'amour que les enfants d'Israël écoutent les sonneries qui ponctuent toute une partie de l'office du matin. Avec le psalmiste, ils proclament :

«Heureux le peuple qui connaît le son de la trompette, il marche à la clarté de ta face, ô Eternel!» (Psaume 89/16).

Parmi les lectures bibliques de ces jours, il faut signaler celle du sacrifice d'Isaac (Genèse 22) et celle de la naissance de Samuel avec l'émouvante prière d'Anne (1 Samuel 2).

Selon le commandement (Nombres 29/1), tout homme en Israël doit entendre la sonnerie du schophar au jour de Rosh-Hachana. Le son des cornes et des trompettes a un triple sens :

• Le son de la trompette appelle à la repentance, sorte de sonnerie qui inviterait les morts à se lever pour revivre, à aller du péché à la régénération par la repentance ;

•   Il se propose de rappeler au Seigneur qu'il a conclu une alliance avec son peuple d'Israël et qu'il doit le traiter avec douceur, à cause non de ses mérites, mais des promesses miséricordieuses qu'il a faites à Abraham et aux patriarches ;

•   Il doit contribuer à confondre et troubler Satan qui se plait, tout particulièrement, à accuser Israël le premier jour de l'année en portant, devant Dieu, ses infidélités et ses péchés.

c) La fête de Rosh Hachana est, aussi, une solennelle occasion pour chaque Juif, de se réconcilier avec Dieu et avec ses frères : la sonnerie du schophar rappelle cela également. Ce jour de l'an neuf est, donc, un jour solennel de repentance et un jour de préparation à la fête de Yom Kippour (jour du grand pardon) qui se situe dix jours après.

On dit qu'au jour de Rosh Hachana et pendant les deux jours qui suivent, le Seigneur ouvre trois livres : les justes sont enregistrés dans le premier, ceux qui ne sont ni justes, ni tout à fait mauvais sont inscrits dans le second, et les méchants sont recensés dans le troisième.

Ceux qui composent le groupe intermédiaire sont appelés à se repentir pendant les dix jours qui séparent la fête de Rosh Hachana et celle de Yom Kippour, moment où Dieu les jugera. Selon la sincérité de leur repentance, ils recevront la vie ou la mort, la richesse ou la pauvreté, la santé ou la maladie. Le sort du méchant et de l'impénitent sera la condamnation et la mort.

Comme selon la croyance populaire juive, la majorité de l'humanité n'est ni tout à fait bonne, ni tout à fait mauvaise, ces dix jours sont de la plus grande importance. C'est le moment de rechercher la réconciliation avec ses ennemis, de faire la charité aux pauvres et de réciter de longues litanies de confession des péchés dans les synagogues.

Au cours de la fête de Rosh Hachana, Israël rappelle à l'Eternel le sacrifice qu'Abraham était prêt à faire de son fils unique, comment le patriarche fit violence à sa tendresse paternelle pour accomplir la volonté de Dieu. Des supplications montent alors pour qu'en mémoire de cette preuve d'obéissance et de fidélité, l'Eternel détourne sa colère de son peuple, Israël, lui fasse grâce et ne se souvienne plus de ses infidélités.

Le sacrifice d'Isaac demandé à Abraham a symbolisé glorieusement le sacrifice de Jésus, le Fils de notre Père céleste : «Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle» (Jean 3/16).

La vie ! La vie éternelle ! Ces paroles ne sont-elles pas la raison d'être de cette fête de Rosh-Hachana ? «Souviens-toi de nous pour la vie, ô Roi qui aime tout ce qui a vie, et inscris-nous dans le livre de la vie, ô Maître de toute vie !».

Cette prière récitée pendant la fête résume toute l'espérance et toute l'aspiration d'Israël : «Etre inscrit dans le livre de la vie !».

Cette vie éternelle, l'idéal d'Israël, n'est-elle pas concrétisée en la personne de Celui qui a dit : «Celui qui croit en moi a la vie éternelle... car comme le Père a la vie en Lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en Lui-même» (Jean 5/26).

Cette vie éternelle ne réside qu'en Jésus le Messie ; lui seul peut nous l'accorder, si nous voulons le reconnaître pour notre Sauveur et Seigneur personnel. Lui seul peut nous conduire au Père par un chemin de vérité et de vie. Croire en Jésus, c'est être inscrit, non seulement dans le livre de vie, mais aussi être gravé à jamais dans le cœur même de Dieu : c'est vivre de la vie de Dieu, qui est l'auteur de toute vie.

d) La venue du Messie fait aussi l'objet des plus pathétiques supplications d'Israël au jour de Rosh Hachana :

«Relève la gloire de ton serviteur David et que le flambeau du fils de Jessé, ton Messie, brille bientôt et de nos jours».

Ce Messie dont Israël implore la venue, ce flambeau du Fils de Jessé, a déjà foulé notre terre en la personne de Jésus de Nazareth. En lui, nous trouvons la vie, la paix et le repos de nos âmes. Son sang versé volontairement, un jour, sur la Croix du Mont Golgotha, efface les péchés de tous ceux qui croient en Lui. Nul besoin de les jeter au fond de la mer, ou dans le lit de quelque rivière comme cela se pratique encore chez les Israélites... Cette action symbolique ne produit pas le pardon des péchés.

En sortant de la synagogue, le premier jour de Rosh Hachana, il est d'usage de se souhaiter réciproquement une bonne fête et d'ajouter ceci :

«Puissiez-vous être inscrits pour une bonne année!» ou plus simplement: «Leschana tova!» = Bonne année !

Une bonne année de prospérité matérielle, exempte de tout souci et de toute maladie, mais par-dessus tout, oui, une année douce et heureuse vécue sous le regard de Dieu et devant sa face, dans la joie de sa présence et près de celui qui est venu en ce monde pour nous faire connaître l'immense amour du Père. Alors, tout au long des jours «votre cœur se réjouira et nul ne vous ravira votre joie!» (Jean 16/22).

Cette nouvelle année se déroulera, pour vous, dans l'allégresse et vous direz avec le psalmiste :

«Chantez avec allégresse à Dieu, notre force! Poussez des cris de joie vers le Dieu de Jacob ! Entonnez des cantiques, faites raisonner le tambourin, la harpe mélodieuse et le luth ! Sonnez de la trompette ! Chantez à Dieu, chantez ! Chantez à notre roi, chantez ! Car Dieu est roi de toute la terre!» (Psaume 81 et 47).

Mais Rosh Hachana n'est, en quelque sorte, qu'une première étape sur le chemin qui, par la prière, la repentance et la pratique de l'amour vrai, mènera le Juif vers le jour de Kippour, et conduira Dieu à «réviser» son jugement et à pardonner aux pécheurs repentants.

g – le grand jour des Expiations ou fête de la Repentance nationale (23 :26-32 & chap. 16)

        1. signification pour Israël :

Ce jour se célébrait, comme déjà vu dans l’étude du chapitre 16 du Lévitique, le 10ème jour du 7ème mois ; il suivait donc de près la fête des trompettes. C’était un jour d’humiliation, pendant lequel le souverain sacrificateur, fait unique dans l’année, pouvait pénétrer dans le saint des saints avec le sang des victimes et obtenir ainsi l’assurance du pardon divin pour le peuple tout entier.

        2. signification prophétique :

Peu après le rassemblement d’Israël suivra sa repentance et sa conversion (Zach. 12 :7-13 :2 ; Joël 2 :1, 11-15), quand notre Sacrificateur, lequel comparaît maintenant pour nous  devant Dieu en présentant son propre sang, apparaîtra pour la seconde fois.

EXPLICATION DE LA FETE

ORIGINE

Jour de pardon, jour de l'expiation, jour de repentance, le Yom Kippour est fêté le 10 de Tichri, dès le coucher du soleil, au soir du neuvième jour de ce septième mois de l'année religieuse hébraïque.

L'Ecriture désigne la grande cérémonie annuelle d'expiation par le mot hébreu «Kippourim» (Exode 30/10 ; Lévitique 16 et 23/27-28; Nombres 29/7-11). Sa racine «kipper» signifie «expiation». Elle est probablement en relation avec le mot «kopher» (Psaume 49/8) : «Ils (les hommes) ne peuvent se racheter l'un l'autre, ni donner à Dieu le prix du rachat». Tout sacrifice peut être considéré comme un «kopher», un prix de rachat (Lévitique 9/7 ; 10/17). C'est en offrant le sacrifice en tant que «kopher» que le prêtre opère l'expiation (Lévitique 1/5).

La fête du Yom Kippour, telle que la tradition rabbinique l'a décrite, provient d'une fête de Nouvel-An célébrée à l'époque de Salomon, selon le calendrier solaire, le 10e jour du 7e mois (jour de l'équinoxe). Cette fête du Nouvel-An fut transférée, vers la fin du Ve siècle (adoption du calendrier lunaire), au premier jour du 7e mois, et, peu à peu, l'ancien jour de l'An devint effectivement le jour du Kippour.

KIPPOUR AU TEMPLE

Dans la littérature rabbinique, la fête est souvent désignée sous le nom de «Yoma» (le jour par excellence). On dit aussi «Yom-Yom» (le jour de jeûne par excellence).

Contrairement au rituel des autres fêtes, au Kippour, c'est le grand prêtre qui doit nécessairement accomplir l'essentiel des cérémonies. Il s'y prépare une semaine à l'avance. Il quitte son domicile pour s'installer au temple afin de se familiariser avec les actes cérémoniels de ce jour.

La veille du Kippour, le souverain sacrificateur se nourrit très légèrement afin que l'excès de nourriture ne soit pas préjudiciable au bon exercice de son ministère. Il prête aussi serment de ne rien changer aux usages reçus.

Dès l'aube du jour du Grand Pardon, les parvis sont remplis de monde. Le grand prêtre prend son premier bain de purification. On le revêt ensuite de l'ornement en drap d'or avant qu'il n'égorge la victime de l'holocauste perpétuel (tamid). Après cela, il fait les aspersions de sang habituelles et offre les parfums. Puis il prend un second bain, revêt les ornements le lin blanc (Lévitique 16/3), s'approche du jeune taureau placé préalablement entre l'autel des holocaustes et la porte d'entrée, lui impose les mains et confesse ainsi ses propres péchés et ceux de sa maison. A l'aide de deux morceaux de parchemin, il tire au sort entre deux boucs, l'un est destiné au sacrifice de l'Eternel, l'autre à l'envoi au désert (Azazel). Il fait, alors, une nouvelle confession sur le jeune taureau au nom des prêtres et des Lévites, en prononçant le tétragramme sacré, le nom de Dieu. Il égorge, ensuite, le taureau, puis, transportant avec lui un brasier fumant et de l'encens, il pénètre dans le Saint des Saints ou Lieu Très Saint, il dépose le tout sur «la pierre de fondation» qui avait jadis servi de support à l'Arche de l'Alliance. C'est là qu'il met l'encens sur la braise. Tandis que le Saint des Saints se remplit de fumée, il sort et prie pour le peuple.

Il prend alors le vase contenant le sang du jeune taureau, rentre à nouveau dans le Saint des Saints, pour y procéder aux aspersions rituelles. Quand il ressort, il impose les mains au bouc émissaire, confesse sur lui les péchés de la nation entière et le fait conduire au désert. Il brûle, enfin, sur l'autel des holocaustes les parties du taureau et du bouc destinées au sacrifice et lit des passages tirés de Lévitique 16 et Nombres 29.

Après un dernier bain de purification, il se revêt de l'ornement en drap d'or juste avant l'offrande des parfums du soir. Ainsi s'achève la liturgie du Kippour. Le grand prêtre reprend ses habits ordinaires, rentre chez lui, et, dès les premières étoiles, il donne un grand festin et se réjouit de n'être pas mort bien qu'il ait prononcé le nom sacré et soit entré dans le Saint des Saints.

KIPPOUR AUJOURD'HUI

Après la période des «dix jours de repentance» ou «dix jours redoutables», qui sépare le Rosh Hachana du Yom Kippour, durant laquelle chacun doit se réconcilier avec son semblable, la communauté juive est prête à se présenter devant Dieu pour ce jour solennel entre tous.

La veille, on achève les derniers préparatifs, car le Kippour sera totalement chômé. D'un soir à l'autre, un jeûne absolu, rigoureux, est imposé pour que chacun puisse se libérer de toute préoccupation matérielle et se consacrer entièrement à la «redécouverte de son être» et à la réconciliation avec Dieu.

Les ornements blancs donnent à la synagogue un éclat particulier de pureté et de simplicité. Le vêtement blanc du rabbin et de certains hommes pieux rappellent les vêtements de lin blanc du grand prêtre d'autrefois. Tous les hommes, même les jeunes enfants portent une «kippa» blanche (sorte de calotte).

L'assemblée vient en foule pour écouter le chant solennel, lent, par trois fois répété du «Kol Nidrei», et ce premier office du Kippour, où exceptionnellement les hommes ont revêtu le châle de prière (talith), s'achève par ce verset : «Il sera pardonné à toute l'assemblée des enfants d'Israël et à l'étranger en séjour au milieu d'eux» (Nombres 15/26). Cette phrase reviendra comme un leitmotiv dans toute la liturgie de ce jour.

Le lendemain, tout au long de la journée, les prières s'égrènent sans discontinuer : confessions collectives, appels à la repentance, implorations de pardon, etc.

SIGNIFICATION SPIRITUELLE

Les lectures bibliques comme celle du livre de Jonas ou du 58e chapitre d'Esaïe, qui définit le «jeûne que Dieu aime», permettent aux fidèles une réflexion profonde sur la signification de cette journée.

Au crépuscule, la foule s'assemble dans un dernier sursaut d'espérance, pour se recueillir. Le chantre entonne le dernier office de la journée, celui de la «Neila» : «La lumière baisse, le jour décline, laisse-nous entrer dans tes portes, ô notre Père, notre Roi ; scelle-nous dans le livre de vie!»

La profession de foi du «Schéma Israël» (Deutéronome 6/4) est chantée à haute voix et un dernier son du «schophar» (corne de bélier) accompagne la proclamation : «Le Seigneur est Dieu».

Les enfants qui observent le jeûne dès l'âge de dix ou onze ans se retrouvent avec leurs parents et les amis de la maison pour un repas de fête. On plante alors le premier pieu de la «Souccah» (la tente dont on se servira lors de la fête des Cabanes qui suit la fête du Grand Pardon).

Kippour est achevé ; l'année recommence, riche de toutes les bénédictions divines. En principe, la communauté est prête pour affronter la vie dans une continuelle marche en avant.

«Que nous sert de jeûner, si tu ne le vois pas ? De mortifier notre âme, si tu n'y as point égard ?» (Esaïe 58/3).

«Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités... L'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous» (Esaïe 53/5-6).

C'est à dessein que j'ai choisi ces versets des chapitres 58 et 53 d'Esaïe pour conclure sur la fête du Yom-Kippour. En effet, les positions respectives du Judaïsme et du Christianisme y sont parfaitement dépeintes. Nous y constatons d'une part l'incertitude du fidèle Israélite en ce qui concerne le résultat de son jeûne, et d'autre part la certitude du pardon qui nous est offert grâce au sacrifice de Celui sur qui l'Eternel a fait retomber notre iniquité.

C'est à l'occasion d'un Kippour que, du parvis du temple, Esaïe dénonça la vanité d'un jeûne qui ne serait pas accompagné d'un vrai repentir et d'un changement radical de vie.

Devant l'hypocrisie de ses contemporains, Esaïe s'est dressé, et au nom de l'Eternel il reprocha au peuple ses désobéissances au Seigneur en lui indiquant la voie qu'il devait suivre pour que son jeûne et son repentir lui soient agréables.

«Voici le jeûne auquel je prends plaisir : Détache les chaînes de la méchanceté... Et que l'on rompe tout espèce de joug ; Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison le malheureux sans asile ; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne pas de ton semblable» (Esaïe 58/6-7).

Au soir de Yom-Kippour, l'Israélite a-t-il véritablement dans son cœur le sentiment de sécurité profonde apporté par l'assurance du pardon de Dieu ? Quand on se borne à jeûner, à multiplier les prières et les «Mitzwoth», à faire de son mieux pour apaiser Celui qui voit même ce que nous voudrions cacher, on doute toujours de l'efficacité de ses actions méritoires. Si nous n'avons pas foi dans l'acte divin par lequel ont été expiés nos péchés, la seule pratique de choses excellentes en elles-mêmes ne nous apporte aucun apaisement véritable.

Yom-Kippour ! Jour des expiations, jour «redoutable», où il est rappelé au coupable que le Seigneur peut lui faire grâce ou le rejeter. Grand pardon ou grand courroux ! Yom-Kippour ne peut que faire mieux réaliser la distance immense qui sépare le Créateur de sa créature. Comment sera jamais comblé le fossé infranchissable, ou surmontée la barrière qui se dresse entre l'homme et son Dieu? Si l'Israélite compare la sainteté et la majesté du Dieu de justice avec sa petitesse, son péché et son indignité — comme il doit le faire lors du Yom-Kippour —, il ne peut qu'être saisi d'effroi. Aussi ce jour austère se termine-t-il habituellement sans une réelle espérance. Et c'est avec une joie limitée que le croyant israélite commence alors à construire la «souccah» pour la fête des Tabernacles. Le souvenir du Yom-Kippour — qui souligne la nécessité de la grâce divine — et la claire conscience qu'il a du destin réservé à celui qui n'a pas obtenu cet indispensable pardon, lui laissent une impression d'incertitude et de malaise qui le suivra tant que rien de nouveau ne viendra rassurer sa foi anxieuse.

Les sacrifices de boucs, de brebis, de béliers et de veaux accomplis à l'époque du Temple de Jérusalem, ne constituaient que le chemin provisoire vers le pardon de Dieu. La voie définitive serait le chemin nouveau et vivant inauguré pour nous tous par l'immolation volontaire de la victime unique qu'Abraham avait annoncée lorsqu'il dit à Isaac : «Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l'agneau pour l'holocauste» (Genèse 22/8).

Le rituel mosaïque n'était donc, selon la belle expression de l'auteur de l'épître aux Hébreux, que «l'ombre des biens à venir». Ainsi, les sacrifices et le cérémonial rigide qui les accompagnait ne dureraient pas toujours. L'image ferait place à la réalité lorsque Jésus, l'Agneau de Dieu, verserait son propre sang. Et de fait, peu après la mort de Jésus, tout sacrifice disparut.

Toutefois, lorsque le souverain sacrificateur sortait du saint des saints où il avait prononcé le Nom ineffable de Dieu et utilisé le sang des animaux immolés pour en faire aspersion sur le Propitiatoire et sur le peuple, il apportait déjà, de la part de Dieu, une promesse solennelle de pardon. «On fera l'expiation, déclarait Moïse, et vous serez purifiés de tous vos péchés devant l'Eternel» (Lévitique 16/30).

D'année en année, et cela depuis des siècles, Israël pouvait recevoir le pardon qui lui était offert. L'Eternel remettait les fautes, l'iniquité était couverte, car la victime par excellence allait venir. Jésus-Christ allait être sacrifié pour ôter le péché du monde.

En dehors d'une foi vivante reposant sur l'Agneau choisi par Dieu en vue du grand Holocauste, celui qui assiste aux cérémonies de Yom-Kippour ne peut éprouver que doute ou effroi. Les confessions de péchés alternées de prières peuvent s'égrener tout au long de l'office, le «Schophar» peut retentir, les bénédictions succéder aux bénédictions, mais la paix provenant du pardon divin ne régnera dans les cœurs de ceux qui remplissent les synagogues ce jour-là, que lorsqu'ils mettront leur confiance en Jésus-Christ.

Et pourtant, cette paix Israël la désire et la cherche de toute l'ardeur de son âme : «Que celui qui a établi la paix dans les cieux répande aussi la paix sur nous et sur tout Israël ; que ton peuple, Israël, soit béni d'une paix inaltérable !» supplie l'assistance.

Jésus a pressenti l'anxiété qui pèserait sur sa nation au cours des siècles de sa dispersion. Contemplant Jérusalem qui personnifiait à ses yeux toute la famille juive, il a pleuré sur la ville qui allait être détruite et sur les enfants de son peuple qui n'avaient pas reçu la pleine révélation divine : «Si toi aussi, en ce jour qui t'est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix! Mais maintenant, elles sont cachées à tes yeux... parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée» (Luc 19/42-44).

Pour que nous goûtions cette paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, il faut que nos yeux s'ouvrent et que nous reconnaissions nous aussi le temps où nous avons été visités, le temps où, après avoir foulé la terre de ses pères, le Messie, le Christ offrit sa vie en rançon pour tous. Tout comme l'Israélite, l'homme d'aujourd'hui ne peut obtenir la paix que lorsqu'il réalise qu'un jour inoubliable, un jour pas comme les autres, le jour du véritable «grand pardon», le jour de la «grande expiation», Jésus a apaisé la colère de Dieu par son sang versé sur la colline de Golgotha. C'est par lui, par son sang plus précieux que celui des brebis et des boucs offerts en sacrifice, que nous avons la certitude d'être pardonnes. «L'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris» avait annoncé le prophète Esaïe.

Si dans sa mort Jésus a été une victime expiatoire, il est aussi notre souverain sacrificateur : «// est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle» (Hébreux 9/12). C'est donc en lui seul que notre conscience coupable et inquiète peut goûter la paix de la Nouvelle Alliance, non celle de la peur, mais celle de l'amour et du pardon selon qu'il est écrit : «Voici l'alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur. Je mettrai mes lois dans leurs cœurs et je les écrirai dans leur esprit. Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités» (Jérémie 31/33-34).

Oui ! Dieu ne se souviendra plus de nos péchés. Il oubliera toutes nos iniquités et écrira ses lois dans nos cœurs. C'est pourquoi il s'offre lui-même à les changer. Et c'est dans la mesure où nous nous donnerons à lui que nous deviendrons de nouvelles créatures. Demandons-lui donc, au nom de Jésus mort pour nous, de remplacer notre cœur de pierre par un cœur de chair, de nous donner un cœur nouveau et un esprit nouveau. Non pas un cœur craintif, mais un cœur résolument tourné vers Jésus. Un cœur qui, l'ayant accepté sans réserve pour Messie et pour Roi, vit dans la certitude du pardon reçu grâce au sacrifice accompli une fois pour toutes et pour tous !

«Scelle notre inscription dans le livre de Vie... Relève la gloire de ton serviteur David et que le flambeau du Fils de Jessé, ton Oint, brille bientôt, et de nos jours !» (Imploration du «Ne'ilah»).

FIN DU COURS

h – la fête des Tabernacles ou fête des Réjouissances et du Repos (23 :33-44)

        1. signification pour Israël :

Cette fête se célébrait pendant une semaine, au milieu du 7ème mois, après le grand jour des expiations. Le peuple devait se construire des tentes de branchages et dormir en plein air, en commémoration de leur pèlerinage dans le désert, et il était invité à se réjouir devant l’Eternel.

        2. signification prophétique :

D’après Zach. 14 :16-19, la fête des Tabernacles  est en rapport direct avec le règne millénial de Christ et paraît donc symboliser le repos et la joie qui seront alors le partage des Juifs  et de toutes les nations de la terre.

On peut remarquer que, dans les évangiles, il n’est plus question des « fêtes de l’Eternel », mais des « fêtes des Juifs » (Jean 7 :2), signe de l’abandon profond de Dieu dont le peuple juif s’était rendu coupable. Lorsque Jésus prit part à la fête des Tabernacles, à Jérusalem, Il s’écria, le dernier jour : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à Moi et qu’il boive, et des fleuves d’eau vive couleront de son sein » (Jean 7 :37-39). Il montrait par là que toutes ces fêtes de l’ancienne alliance n’étaient que « l’ombre des choses à venir ». La réalité est en Lui : »… qu’il vienne à Moi ! » En venant à Lui, les croyants se rassemblent et maintiennent le contact les uns avec les autres (cf Héb. 10 :22, 24-25), sans avoir aucune obligation légale à célébrer un jour de fête plutôt qu’un autre (Col. 2 :16-19). C’est fête tous les jours pour les enfants de la grâce !

EXPLICATION DE LA FETE

Cinq jours après Yom Kippour, on célèbre la première des trois fêtes des récoltes. C'est la fête de Souccoth ou la fête des Tabernacles (des tentes ou des cabanes). La fête de Souccoth est l'aboutissement de deux cycles différents du calendrier traditionnel juif. Elle est, d'une part, la troisième et dernière fête dite de pèlerinage et, d'autre part, elle se rattache immédiatement aux «fêtes austères» du Nouvel An (Rosh Hachana) et du Grand Pardon (Yom Kippour). La fête de Souccoth a le caractère d'une fête de clôture.

«Tu célébreras la fête des tabernacles pendant sept jours, quand tu recueilleras le produit de ton aire et de ton pressoir. Tu te réjouiras à cette fête, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite, l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront dans tes portes. Tu célébreras la fête pendant sept jours en l'honneur de l'Eternel, ton Dieu, dans le lieu que choisira l'Eternel ; car l'Eternel, ton Dieu, te bénira dans toutes tes récoltes et dans tout le travail de tes mains, et tu te livreras entièrement à la joie» (Deutéronome 16/13-15).

«Vous demeurerez pendant sept jours sous des tentes... afin que vos descendants sachent que j'ai fait habiter sous des tentes les enfants d'Israël, après les avoir fait sortir du pays d'Egypte. Je suis l'Eternel votre Dieu» (Lévitique 23/42-43).

La fête de Souccoth dure sept jours : du 15 au 21 de Tichri et a une signification agricole (cf Lévitique 23/39-40). C'est la «fête de la récolte» des fruits et de la vendange, fête où la joie populaire, à l'époque du Temple, se donnait libre cours lors de la cérémonie de la libation des eaux. Aujourd'hui encore, une prière pour la pluie est insérée dans la liturgie.

SIGNIFICATION HISTORIQUE ET RELIGIEUSE.

Souccoth est appelée dans la Bible «Hag» (la fête) par excellence (Deutéronome 16/15). Elle est évoquée, dans la liturgie notamment, comme «le temps de notre joie». Or, Souccoth rappelle les pérégrinations des Israélites dans le désert. C'est dans cette marche qui les menait de la terre de servitude vers la «terre ruisselante de lait et de miel», marche semée d'épreuves et de tentations, qu'ils ont fait l'apprentissage difficile d'une existence libre, entièrement dépendante de la miséricorde de Dieu.

C'est sous la conduite de la Shekinah (présence divine dans la nuée) que le peuple juif devait trouver son seul appui, son unique soutien et découvrir le sens véritable de la joie.

C'est au désert que, selon l'image donnée par le prophète Osée, Dieu a choisi et aimé Israël.

Les rites de Souccoth vont servir de «mémorial du désert». Afin que le peuple juif n'oublie jamais, tout au long de son histoire, qu'il a erré sous la protection vigilante de Dieu, la Torah ordonne que, pendant les jours du 15 au 21 de Tichri, les demeures confortables soient abandonnées et qu'on vive dans une cabane ou sous une tente fragile. C'est pourquoi, dès le lendemain de Yom Kippour (fête du Grand Pardon), tous les Juifs, petits et grands, participent activement à la construction de la souccah (cabane).

Il s'agit d'une cabane faite de planches et de feuillages, décorée de fruits d'automne, ouverte sur le ciel et placée dans le jardin ou même sur le balcon de la maison. Il n'est pas permis d'élever une souccah permanente, car l'ambiance de fête doit se renouveler chaque année.

Durant huit jours de la fête, les Juifs, s'ils ne peuvent séjourner réellement dans la souccah, vont — au moins symboliquement — y prendre quelques-uns de leurs repas. Lorsqu'ils ne peuvent pas avoir leur propre souccah, ils prennent un repas communautaire dans celle qui est édifiée dans les locaux de la synagogue.

La joie de Souccoth se manifeste spécialement durant les offices du matin, lorsque les fidèles chantent le «Hallel» (Psaumes 113 à 118) en agitant, dans la direction des quatre points cardinaux, vers le haut et vers le bas, un «loulav», un faisceau de rameaux de trois espèces végétales : une branche de palmier, deux brins de saule, trois tiges de myrte. L'ensemble est tenu dans la main droite, tandis que dans la main gauche, on serre le cédrat, en hébreu «ethrog» (Lévitique 23/40).

Loulav et ethrog représentent symboliquement les différentes catégories de personnes qui constituent le genre humain et qui, soumises à l'omniprésence de Dieu, forment une unité.

Parmi les lectures bibliques faites à la synagogue durant la fête, il faut signaler celle du rouleau de l’Ecclésiaste, «Vanité des vanités, tout est vanité... mais crains Dieu et observe ses commandements», qui doit rappeler, comme la cabane (souccah), que la seule certitude réside, pour l'homme, dans la confiance qu'il met en Dieu.

Le huitième jour, aussitôt après la fin de la fête de Souccoth, on célèbre une fête qui ne dure qu'un jour et qui est connue sous le nom de «Shemini Atzereth» ou comme «le huitième jour de l'Assemblée solennelle». On y fait des prières spéciales pour que la pluie féconde le sol. Malgré la «diaspora» (dispersion), cette prière a toujours été prononcée par les Juifs ; elle entretient, entre autres, le caractère sacré des liens avec la Terre Sainte et elle les rattache au sol de celle-ci.

Enfin, il ne faut pas oublier que Souccoth a un sens messianique et universel puisque durant les jours de Souccoth, à l'époque du Temple, Israël offrait des sacrifices en faveur des soixante-dix nations de la terre.

NOMS ET SYMBOLES DE SOUCCOTH

Hag ha Souccoth, fête des Cabanes, en souvenir des luttes que les Hébreux eurent à soutenir pendant quarante années dans le désert.

Hag Haassif, Fête des récoltes, solennité marquant la fin des moissons et des vendanges.

Hag Simhatenou : le temps de notre joie.

Après les jours austères de Rosh-Hachana et de Yom Kippour, la semaine des Cabanes permet aux Juifs de se réjouir.

La fête des Tabernacles ou des Cabanes est mentionnée dans le Nouveau Testament. On peut lire au chapitre 7 de l'Evangile de Jean (verset 37) : «Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus se tenant debout s'écria : si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive !». Et Jean explique que Jésus disait cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui.

LES MODALITÉS DE LA FÊTE

Souccoth, c'est la fête de la joie !

Avant la destruction du Temple de Jérusalem, la fête de Souccoth revêtait une beauté et une majesté dont il est difficile, de nos jours, d'imaginer l'ampleur.

Dès la veille de la fête, des milliers de pèlerins se rendaient au Temple. Tenant à la main le «loulav», dont les branches agitées par le vent semblaient participer à l'allégresse générale, ils se dirigeaient vers le parvis des femmes où commençaient les préparatifs de la fête.

De loin, les pèlerins apercevaient, dominant le Temple, quatre immenses chandeliers ou lampadaires (ils ne portaient pas des chandelles, mais des lampes à huile) au faîte desquels étaient fixées quatre énormes coupes. Dès la nuit tombée, à l'aide d'échelles, des jeunes gens versaient le contenu de quatre pots d'huile dans ces coupes. Puis, chaque lampadaire, dont la mèche avait été faite avec de vieux vêtements de prêtres, était allumé. Des Lévites se tenaient sur les quinze marches, ou degrés, menant du parvis des hommes à celui des femmes. Les uns jouaient d'un instrument de musique, soufflaient dans une trompette ou sonnaient du schophar (corne de bélier), d'autres entonnaient des hymnes de louanges.

L'allégresse était communicative, la joie débordante. Les pèlerins munis de flambeaux chantaient et dansaient devant les lampadaires dont la lumière illuminait Jérusalem. Le spectacle était féerique ! Oui, vraiment, celui qui ne pouvait pas se rendre à Jérusalem pour la fête de Souccoth ne savait pas ce que se réjouir voulait dire.

Il y avait aussi la cérémonie de «la libation d'eau», qui consistait à aller en procession à la piscine de Siloé. Là, tandis que le schophar (corne de bélier) faisait retentir ses plus beaux sons, un prêtre puisait de l'eau dans une cruche en or. Ramenée solennellement au Temple, cette eau mélangée devin était versée dans un bassin devant l'autel ; la sonnerie du schophar retentissait de nouveau, accompagnée des chants d'allégresse et de joie de la multitude.

Le huitième jour de la fête, à«scheminiatzereth», il était d'usage de se souvenir de la dîme. En effet, Souccoth étant la fête des récoltes, il était normal de choisir ce moment pour donner la part qui revient à Dieu.

C'était aussi le moment de demander à Dieu qu'une pluie abondante et une fraîche rosée viennent féconder la terre et lui fassent porter des fruits lors de la récolte suivante :

«Seigneur, tu as donné aux eaux une puissance merveilleuse, exauce-nous, ne retiens pas l'eau. Tu es l'Eternel, notre Dieu, qui fait souffler le vent et tomber la pluie».

La rosée, l'été, et la pluie, l'hiver, sont indispensables à la vie d'Israël. Aussi était-il d'usage à Pessah (Pâque) et à Souccoth de dire des prières spéciales pour cela.

Le neuvième jour, enfin, c'était «Simhat-Torah» ou «Joie de la Torah». C'est le plus grand jour, celui qui clôture la fête de Souccoth. On achevait et on recommençait le cycle annuel de la lecture de la Torah. C'était un grand honneur que d'être appelé pour lire le dernier verset du cinquième livre de Moïse.

Pour que ce jour se grave dans l'esprit des enfants, les plus petits recevaient des friandises qui étaient distribuées à la synagogue. Garçons et filles étaient autorisés à s'associer à la fête en s'asseyant près de leur père dans la synagogue. On sortait tous les rouleaux de l'Arche Sainte pour une grande procession.

La joie de ce jour est telle qu'elle éclate en chants et en danses et que, comme David, de vieux messieurs à cheveux blancs dansaient devant l'Arche en tenant dans leur bras, avec amour et respect, le rouleau de la Torah.

LA SIGNIFICATION SPIRITUELLE DE SOUCCOTH

En récapitulant les principales cérémonies de Souccoth et en se remémorant les célébrations joyeuses dont elle était l'occasion, jadis, à Jérusalem, il est impossible de ne pas penser aux allées et venues d'un homme qui a provoqué une vive controverse lors d'une fête de Souccoth, quelques années avant la destruction du Temple d'Hérode, à Jérusalem.

Originaire de Galilée, cet homme que rien ne distinguait apparemment a surpris tous ceux qui l'écoutaient ; la fermeté de son ton, la sagesse de ses discours, son autorité, sa connaissance de la Loi ont rempli d'étonnement ceux qui enseignaient les préceptes et les ordonnances de Moïse. Cet homme, c'est Jésus de Nazareth qui, comme nous allons le voir, a assisté à la célébration d'une fête de Souccoth.

Peu de temps avant la fête, Jésus se trouvait encore en Galilée. Il laissa la foule des pèlerins partir pour Jérusalem et s'y rendit, ensuite, secrètement. Vers le milieu de la fête, Jésus monta au Temple et se mit à enseigner. Ce devait être le jour de «Rosh-Hachana», c'est-à-dire le jour où on lit avec une grande ferveur le Deutéronome, le livre du Pentateuque dans lequel l'amour et la crainte de Dieu sont tour à tour évoqués.

Dès que Jésus a commencé à parler, la foule s'est assemblée autour de lui : «Moïse ne vous a-i-il pas donné la Loi ? Pourtant nul de vous n'observe la Loi ! Vous circoncisez un homme le jour du sabbat afin que la Loi de Moïse ne soit pas violée. Pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j'ai guéri un homme le jour du sabbat ? Ne jugez pas selon l'apparence, mais selon la justice ! Je ne suis pas venu de moi-même, mais celui qui m'a envoyé est vrai et vous ne le connaissez pas!» (Jean 7).

Tous s'étonnaient et disaient : «Comment connaît-il les Ecritures, lui qui n'a point étudié ?» Les uns disaient : «C'est le Messie !» D'autres répliquaient : «Est-ce bien de la Galilée que doit venir le Messie ?» Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule.

Les gens ne comprenaient pas que c'était bien le Messie qui était là, devant eux. Ils ne comprenaient pas que Jésus de Nazareth était venu non pour abolir ou contredire la Loi, mais pour l'accomplir, la libérer d'une observance littéralement étriquée et lui obéir de façon parfaite. Ils ne comprenaient pas que la lettre tue et que l'Esprit, seul, vivifie.

Tous les jours de Souccoth, Jésus a participé aux cérémonies de la fête. Il a suivi la procession à la piscine de Siloé, il a vu le prêtre puiser l'eau dans sa cruche en or. Lui aussi a prié pour demander la pluie, pour obtenir l'eau destinée à fertiliser la terre d'Israël, sa terre, son pays. C'est d'ailleurs, à la fin de Souccoth, que Jésus a dit à haute voix dans le Temple :

«Si quelqu'un a soif qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein».

Comment ne pas être frappé du sens extraordinaire de ces paroles si on les rapproche du texte d'Esaïe (12/3).

«Vous puiserez de l'eau avec joie aux sources du salut» (en hébreu dans le texte : salut = «Yechouah» = Jésus).

Cette eau vive que Jésus offre à tous ceux qui l'acceptent pour leur Messie et leur Seigneur, ce n'est pas de l'eau de la pluie, si bienfaisante soit-elle, ce ne sont pas l'eau tumultueuse des torrents, l'eau courante des rivières, si nécessaires à la vie terrestre ; non, l'eau que Jésus donne à tous ceux qui veulent le suivre est d'une tout autre nature : c'est l'eau vive du salut, l'eau qui désaltère vraiment, l'eau fraîche et limpide de la grâce de Dieu. C'est cette eau qu'il a offerte à une femme de Samarie, près du puits de Jacob ; c'est l'eau vive qui devient, dans l'âme de celui qui croit en lui, une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.

Cette eau, la source des eaux, c'est l'Esprit de Dieu, rosée vivifiante, pluie céleste, qui vient rafraîchir et désaltérer l'âme éprise et assoiffée de vérité. L'Esprit Saint est l'eau qui coule et se répand avec abondance et plénitude en toute âme qui la réclame avec foi. Déjà le prophète Esaïe, pressentant cette rosée divine, invitait à venir puiser à cette source des eaux : «O vous tous qui avez soif, venez aux eaux» (Esaïe 55/1).

 Aujourd'hui, les eaux troubles, limoneuses et fétides du monde semblent parfois tout submerger. Ne sont-ils pas nombreux ceux qui aspirent à sortir du bourbier dans lequel ils se débattent? Ne sont-ils pas nombreux ceux dont l'âme altérée désire trouver une eau fraîche, une eau pure, au lieu de tenter vainement d'étancher leur soif auprès des citernes crevassées que peut offrir ce monde ?

Pourquoi ne pas se tourner résolument vers Jésus, celui qui offre l'eau vive du salut? Telle est la proposition de Jésus, un jour de Souccoth... aussi crions-lui avec toute la force de notre cœur, avec toute l'énergie de notre âme : «Seigneur, donne-moi de cette eau afin que je n'aie plus soif!»

 

 

 

DIVERSES ORDONNANCES (Ch. 24)

Trois sujets principaux occupent ce chapitre 24 du Lévitique : le témoignage du peuple, le mémorial de l’existence du peuple, et la décadence du peuple.

1)      La flamme permanente du chandelier d’or (versets 1 à 4) :

La flamme du chandelier devait brûler nuit et jour dans le lieu saint, devant l’Eternel. L’or pur du chandelier parle de Christ et de ses perfections. L’huile pure parle de l’Esprit. Sans cesse, la lumière divine éclairait le sanctuaire, symbole de la vigilance de Dieu à l’égard de son peuple.

2)      La permanence des pains de proposition devant l’Eternel (versets 5 à 9) :

Les douze pains de proposition, représentant les douze tribus d’Israël, devaient être continuellement entretenus sur la table d’or, dans le lieu saint, symbole de la perpétuité de l’alliance entre Dieu et son peuple.

3)      Le jugement infligé au blasphémateur et la loi du talion (versets 10 à 23) :

La mise à mort du blasphémateur du nom de Dieu est symbolique du châtiment qui a frappé Israël selon la chair, après que le peuple ait cloué au bois Celui qu’il avait pris pour un blasphémateur (Mat. 26 :64-65 & Jean 10 :33-36). Mais Dieu ne se repent de ses dons et de son appel (Ro. 11 :25-36). Aujourd’hui encore, certes, le peuple élu est sous le coup du jugement divin, mais son existence est sans cesse rappelée au Dieu de miséricorde, témoins les douze pains dans le sanctuaire.

LES ANNES SAINTES (Ch. 25)

Si le chapitre 24 peut se résumer par les mots suivants dans la bouche de l’Eternel : « Le peuple d’Israël est à moi » (cf. les douze pains sans cesse devant Dieu), le chapitre 25 peut se résumer par les mots : « Le pays est à moi » (25 :23). Remarquez que pour proclamer cette vérité, Dieu ne parle plus de la tente d’assignation, lieu du culte (1 :1), mais de la montagne de Sinaï (25 :1), lieu du gouvernement.

4)      L’année sabbatique  (versets 1 à 7) :

Une année sur sept devait être mise à part pour le pays. Il fallait que la terre puisse se reposer. Pas de semailles, pas de labourage ni de taille des arbres. La bénédiction de l’Eternel sur la 6ème année devait assurer la nourriture du peuple pendant 3ans (25 :21).

5)      Le Jubilé (versets 8 à 55) :

Tous les 50 ans, c'est-à-dire après sept cycles d’années sabbatiques, les sons éclatants de la trompette, le grand jour des expiations, annonçaient l’année du Jubilé, sujet de joie pour tout le peuple. Pendant cette année, la terre devait aussi se reposer, comme pendant une année sabbatique, et l’on procédait à une nouvelle répartition des terres. La liberté était proclamée pour tous : l’exilé retournait dans son pays, le captif était délivré, le débiteur libéré, le pauvre rentrait en possession de son héritage perdu, chacun retournait dans sa propriété, exception faite pour les maisons situées dans les villes. Après une année, elles devenaient propriété de l’acquéreur. Il n’en était pas de même des maisons des villages et des fonds de terre, car Dieu protégeait particulièrement la propriété du sol. Quelle sagesse dans toutes ces ordonnances ! Quelle stabilité ainsi créée dans l’édifice social ! Quand les trompettes du grand Jubilé retentiront dans l’Histoire, ces détails prendront un saisissant relief. Dans cette perspective, lisons Esaïe 66 :10-14 tout en nous rappelant que la mort de Christ a inauguré « l’année de grâce de l’Eternel », le Jubilé spirituel des âmes. Les trompettes de la joie ont-elles retenti dans notre cœur ?

5) CONCLUSION (Chap. 26 & 27)

BENEDICTIONS ET MALEDICTIONS (Ch. 26)

Ce chapitre renferme une description touchante des bénédictions attachées à l’obéissance, d’un côté, et des conséquences terribles de la désobéissance, de l’autre. Si Israël avait marché dans l’obéissance, il aurait été invincible …

6)      Introduction (1-2):

Dieu commence par rappeler les 2ème et 4ème commandements.

7)      Obéissance et bénédictions (3-13) :

a – obéissance :

Si le peuple respecte l’alliance conclue avec Dieu au Sinaï (révérer le sanctuaire de Dieu ; suivre, garder et mettre en pratique Ses lois), alors il en résultera d’heureuses conséquences.

b – bénédictions :

Les bénédictions sont abondantes et sans limite aucune du côté de Dieu.

* matérielles :

Pluies régulières, fécondité, abondance de nourriture ; sécurité, paix (ni bêtes féroces, ni guerres), victoire.

* spirituelles :

Présence de Dieu au milieu de Son peuple ; communion entre Lui et Son Peuple, dans la liberté.

8)      Désobéissance et malédictions (14-39) :

a – désobéissance :

Si le peuple ne respecte pas l’alliance conclue avec Dieu (refus d’écouter Dieu ; mépris, haine de Ses lois, désobéissance ; alliance rompue ; orgueil de sa propre force ; résistance à Dieu et refus de sa correction), il en subira les funestes conséquences.

b – malédictions :

Les malédictions sont limitées : elles ne sont pas poussées jusqu’à l’extermination (44).

* matérielles :

Maladies, peste ; famine et ses conséquences ; stérilité, sècheresse ; guerre (bêtes féroces, épées), défaite ; dispersion parmi les peuples ; annonce claire et précise de l’exil babylonien, lequel dura 70 ans, c'est-à-dire une année pour chaque année sabbatique qui ne fut pas observée pendant la période de la monarchie qui dura 490 ans (490 :7 =  70).

* spirituelles :

Brisement ; résistance à Dieu ; destruction des idoles ; dégoût de Dieu en face des actes de piété.

9)      Repentance et restauration (40-45) :

Les malédictions ne sont pas la fin de l’histoire, elles préparent une prise de conscience menant à la restauration. En dépit des révoltes d’Israël, le Seigneur est toujours fidèle à l’alliance avec les patriarches et à Sa promesse (42). Même au plus profond de la désolation et de l’exil, confesser ses fautes et revenir vers le Seigneur peut conduire à un renouveau. L’ultime perspective d’Israël est l’espérance, et non le désespoir !

a – repentance :

Confession des péchés personnels et de ceux dont on est solidaire ; humiliation de cœur ; acceptation du jugement de Dieu (« ils paieront la dette de leurs iniquités »)

b – restauration :

Dieu se souvient de son alliance ; Il se souvient du pays de la promesse ; en conséquence, par un effet de Sa pure grâce, Il restaure Son peuple quand ce dernier s’humilie.

10)   Conclusion (46) :

Un rappel de toutes les instructions précédentes forme la conclusion non seulement du Code de sainteté (Chap. 17-26), mais aussi de l’ensemble du livre du Lévitique.

APPENDICE : LES VŒUX (Ch. 27)

Ce dernier chapitre du livre du Lévitique apparaît comme un appendice après la conclusion apportée par le verset 46 du chapitre précédent. Cet appendice traite de la question des vœux faits à l’Eternel. Un vœu est un acte volontaire par lequel une personne se consacre elle-même – ou ce qui lui appartient – à l’Eternel. Les lois données ici soulignent le caractère sérieux de ces vœux et l’impérieuse nécessité de s’en acquitter (cf Eccl 5 :3 et suivants).

11)   Rachat des personnes (1-8) :

Il est question ici de la consécration à Dieu des personnes. Il y avait des différences notables de valeur de l’engagement (de 3 à 50 sicles) en fonction du sexe et de l’âge de la personne : cette somme  dépendait de sa capacité de travail. Ce passage indique que, pour s’acquitter d’un vœu, on avait la possibilité de convertir la valeur  des personnes (et plus loin, des biens) en leur équivalent monétaire.

12)   Rachat des animaux (9-13) :

Les animaux purs, qui conviennent aux sacrifices, sont à distinguer des autres, qui sont donc impurs. Le fait qu’un animal soit promis au sacrifice le rend sacré (9-10). Aucune forme d’échange n’est permise sous peine de perdre à la fois l’animal promis et l’animal de substitution. Par contre, un animal inapte au sacrifice pourra être racheté moyennant un dédommagement supplémentaire pour le sacrificateur.

13)   Rachat des propriétés (14-25) :

Si quelqu’un offre au Seigneur une maison, un champ faisant partie du patrimoine familial ou un champ acquis autrement que par héritage, dans les trois cas, le sacrificateur en fait l’évaluation. Si plus  tard, un propriétaire souhaite récupérer son bien, il pourra le racheter en ajoutant un cinquième de la valeur estimée. Les dispositions du Jubilé se surajoutent aux règles complexes de ces transactions. Ainsi tout champ non acquis par héritage reviendra à son premier propriétaire lors du Jubilé.

14)   Trois consécrations particulières (26-33) :

Tout animal premier-né appartient au Seigneur. Il ne peut donc être l’objet d’un vœu, il est déjà consacré. Les animaux purs étaient sacrifiés, mais les impurs pouvaient être rachetés ou vendus par les sacrificateurs.

Pour montrer qu’un objet ou une personne appartenait de façon irrévocable au Seigneur et ne pouvait être ni récupéré ni racheté par qui que ce soit, l’objet était détruit et la personne mise à mort. Pour combattre l’idolâtrie, certains passages de la Bible appliquent ce principe radical au butin et aux prisonniers de guerre (cf Josué 6 :17).

Les dix pour cent de tous les produits de la terre étaient une offrande destinée à pourvoir aux besoins des Lévites et des pauvres.

15)   Le dernier mot (34) :

Cette finale fait écho à la conclusion du chapitre précédent. Les prescriptions du chapitre 27 se veulent aussi importantes que celles des 26 chapitres précédents, puisqu’elles sont placées sous l’autorité de Moïse qui les a reçues du Seigneur au Sinaï.


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[1] « Les explications éthiques ou hygiéniques souvent avancées pour justifier, aux yeux des modernes, les règles déconcertantes qui en résultent, sont des anachronismes qui passent à côté de la logique propre au Lévitique, dont l'une des caractéristiques littéraires est précisément de ne pas motiver les règles qu'il énonce. Autant dire qu'il faut accepter un total dépaysement pour pénétrer dans ce livre ».

[2] Wenham, G. J. The Book of Leviticus. NICOT. Grand Rapids: Eerdmans, 1979.

[3] The Book of Leviticus, Grand rapids, Michigan, William B. Eerdmans publishing compagny, 1979, p. 8-9.

[4] Ce mot, d'origine grecque, signifie littéralement : je suis venu.

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