Le royaume de la ruse et le roi souffrant (2 Samuel 15-17)

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Lecture : 15.7-23 et 16.5-14. Prendre le texte pour suivre (Bible ou QR code). Prière.
cf. souffrance 2023, question qui vient : "pourquoi Seigneur permet ça?" pq tout se passe ? Un aspect de la réponse à cette question = le péché humain qui éclabousse tout. Haine coeur homme, égoïsme, mal les uns aux autres. Mal envers Dieu. // Mais Dieu souverain malgré tout. Sa providence agit au travers de tout cela. Pas hors de son contrôle.
Ces chapitres de 2 Samuel nous montrent le désastre que le péché entraîne. On y voit la corruption du cœur humain dans toute son étendue. On a vu ça la semaine dernière, et on va encore voir cela cette semaine.
Il y a plusieurs choses qui sont importantes à avoir en tête alors qu’on étudie ces chapitres de 2 Samuel, en particulier aujourd’hui.
D’abord, on doit avoir en tête que David est le roi choisi par Dieu, établi par Dieu pour régner sur son peuple. Donc se rebeller contre David, c’est se rebeller contre Dieu.
Ensuite, on doit avoir en tête les promesses que Dieu a faites en 2 Samuel 7. Dieu a promis à David un règne qui ne terminera jamais, il a promis qu’un de ses descendants règnera pour toujours sur son trône. Ces promesses pointent vers le Messie, le Sauveur envoyé par Dieu, Jésus. Donc ce qui arrive à David dans ces chapitres n’est pas anodin. Il y a un parallèle entre David et le Messie. En voyant ce qui arrive au roi David, on est censés regarder vers le roi plus grand que David, vers Jésus.
Enfin, on doit avoir en tête que David est en train de subir les conséquences de son péché. On est juste quelques chapitres après son adultère avec Batshéba et son meurtre du mari de Batshéba. Dieu a annoncé un jugement en conséquence, et ce jugement continue de s’accomplir dans ces chapitres.
Avec ces choses en tête, on peut se lancer dans l’étude de ces chapitres. 3 appels ce matin.

1) Rejetons le royaume de la ruse : les apparences sont trompeuses

Les motivations d’Absalom

On continue à voir le personnage d’Absalom à l’œuvre – l’un des fils de David. On a parlé de lui la semaine dernière – Absalom avait mis en place un stratagème pour tuer son frère, parce que son frère avait commis un viol envers sa sœur. C’était une histoire sombre et triste. Absalom a été chassé de la présence du roi David. Et puis après quelques temps, par son insistance, il est revenu à Jérusalem. Et dans la fin du ch.14, on voit qu’Absalom est enfin accueilli à nouveau auprès du roi.
Mais Absalom est le chef de la ruse ! Regardez la première chose qu’il fait, une fois qu’il est revenu à Jérusalem auprès du roi : 15.1. La première chose qu’il fait, c’est commencer à mettre en place un plan pour se rebeller contre le roi David – contre son père.
On voit la même chose quelques versets plus loin (15.7-9). Absalom dit au roi qu’il veut aller offrir un culte à l’Éternel à Hébron – il se présente comme ayant des bonnes intentions pour Dieu. Le roi David accepte – mais regardez la première chose qu’Absalom fait, immédiatement après : 15.10.
Ce récit nous montre ce qu’Absalom a vraiment dans son cœur : une soif de pouvoir, la volonté d’être le roi. On aurait pu penser qu’Absalom voulait la justice, parce qu’il avait vengé sa sœur Tamar – mais ce n’était que de l’apparence. Ce qu’il y a dans son cœur, c’est la ruse, la manigance, pour régner.

La stratégie d’Absalom

Et donc Absalom met en place une vraie stratégie de politicien gagner les votes du peuple (15.1-6).
Absalom va au palais de la justice – il y a une grande queue, les gens sont là depuis tôt le matin. Et Absalom va voir chacun pour leur dire que leur cause est bonne, mais que malheureusement le gouvernement actuel ne va rien faire pour eux. C’est peine perdue... Mais si moi j’étais au pouvoir – dit Absalom – alors je vous écouterai – je vous donnerai raison ! 15.4.
Absalom se présente comme le grand justicier, celui qui réglerait tous les problèmes du peuple. Il fait des promesses merveilleuses – des promesses qu’il ne pourra jamais tenir. Il dit aux gens ce qu’ils veulent entendre, ce qu’il leur plaît, pour gagner leur approbation.
Vous connaissez des gens comme ça ? Des gens qui ne vont jamais contredire, qui vont toujours caresser dans le sens du poil, qui vont toujours faire de belles promesses... ?
C’est destructeur. C’est la preuve d’un intérêt mal placé. C’est la preuve d’un égoïsme profond, de vouloir être aimé, plutôt que de chercher le bien des autres.
C’est le cas pour Absalom. Il ne s’intéresse pas au bien du peuple. Il veut juste leurs votes ! Il est le chef du royaume de la ruse.
· Ex politique évident ici où intérêt = soi-même, mais qlq feinte un amour pr le peuple ?
C’est vrai que notre monde semble être bâti sur ces choses. Que ça soit dans le monde politique ou dans le monde du travail – c’est peut-être la première chose qui saute aux yeux.
Mais le royaume dont Jésus est le roi est bien différent. Jésus nous appelle, en tant que ses disciples, à rejeter la ruse, rejeter la manigance, et à nous revêtir plutôt d’un amour sincère pour les autres. Marc 10.42-45.
Ce à quoi Jésus nous appelle est tout le contraire de ce qu’Absalom fait. Tout le contraire de ce que ce monde fait. L’Église est un endroit où les principes sont radicalement différents. Où la première chose qui devrait nous sauter aux yeux, ce n’est pas la ruse et la manigance – mais l’amour et la bienveillance. Le souci des autres et le sacrifice de soi, plutôt que l’égoïsme. C’est ça qui compte vraiment.

Le succès d’Absalom

C’est vrai que la ruse d’Absalom semble marcher. 15.6. Absalom gagne des votes – il est tout en haut dans les sondages ! Mais il le fait par ruse, par tromperie, en se basant juste sur l’apparence – en essayant de jeter des paillettes à la vue des gens.
C’est ce que montre ce verset (15.6) – littéralement, il est dit qu’Absalom « volait le cœur des gens d’Israël ». Il est en train de les voler. Ça ne lui appartient pas, mais il veut s’emparer du royaume – et donc il est prêt à tout pour tromper. Et on voit effectivement que ça marche... 15.12b.
Mais en lisant ce récit, on sait que son plan est voué à l’échec. Un royaume basé sur la ruse, sur l’apparence, est voué à l’échec. Ça ne peut pas tenir.
« Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps. Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps. Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps. » Abraham Lincoln
Tôt ou tard, la vérité sera dévoilée. Et même si l’on peut tromper des humains pour un peu de temps – on doit réaliser qu’on ne peut pas tromper Dieu. Dieu connaît la vérité. Il connaît notre cœur. Il sait ce que l’on cache, même au plus profond de nous.
Je ne sais pas ce que vous essayez de cacher aux autres ? De cacher à Dieu ? Mais Dieu voit. Il ne peut pas être trompé.
Le royaume de la ruse ne tiendra pas... tôt ou tard, tout sera dévoilé. Tôt ou tard les mensonges et les tromperies, les ruses et les manigances... seront révélées au grand jour. Ces choses sont vouées à l’échec. Il ne faut pas bâtir sa vie dessus...
Surtout si l’on réalise qu’Absalom est en train de s’opposer au roi David. David est le roi établi par Dieu, l’oint de Dieu, celui qui a été choisi par Dieu pour régner sur son peuple (cf. 2 Sm 7). En s’opposant à David, Absalom s’oppose à Dieu. Et il n’a aucune chance...
C’est un avertissement pour nous de ne pas nous attacher aux apparences. De ne pas juger par les apparences. Ici Absalom prétend être le grand justicier, celui qui peut donner la justice. Il gagne en popularité, il est apprécié par tous. Et pourtant, il fait ça tout en étant en train de se rebeller contre le roi établi par Dieu. En train de se rebeller contre Dieu. Les apparences sont trompeuses...
Ça devrait nous freiner devant l’admiration des leaders, des orateurs, des pasteurs – en voyant uniquement l’apparence et les résultats. Sans réaliser qu’au fond, certains sont contre le roi, parce qu’ils veulent prendre la première place. Parce qu’ils veulent régner.
C’est dangereux d’évaluer le succès d’une église, d’un ministère, d’une mission, en regardant uniquement les résultats visibles – uniquement l’apparence. C’est au cœur qu’il faut regarder, et s’assurer que le cœur est bien placé.

2) Restons attachés au roi souffrant : même si ça nous coûte

Mais à première vue, donc, la stratégie d’Absalom marche. Il est à la tête des sondages ! Et donc dans la suite du récit, David fuit pour sauver sa propre vie. 15.13-14a.
Voilà David, le roi David, le grand guerrier, celui qui a combattu le géant Goliath – qui prend la fuite, en étant poursuivi par son propre fils.
Et dans ces chapitres, on voit deux camps qui se forment : ceux qui restent attachés à David, le vrai roi – et ceux qui trahissent le roi, ceux qui le rejettent. On voit par exemple Ahitophel, le 1er ministre de David on pourrait dire, qui rejoint le camp d’Absalom (15.12). Et qui va donner des conseils odieux à Absalom pour détruire le royaume de David. David est trahi par son propre conseiller. Ou alors on a Chiméï (16.5-14), qui insulte le roi David, qui lui jette des pierres, qui le maudit. 16.8. Imaginez – le grand roi David se retrouve faible et méprisé – insulté de cette manière – par un simple homme...
Voilà ce que le grand roi David est devenu : un roi souffrant, un roi méprisé, un roi délaissé... La scène qui nous est décrite est forte : 15.30.
Le grand roi David est en train de montrer au Mont des Oliviers, pieds-nu, la tête couverte en signe de deuil, et en pleurant...
Et en s’imaginant cette scène, en entendant les pleurs et en ressentant la solitude, on se demande : mais pourquoi le grand roi souffre ? Pourquoi ?
Si on a en tête l’histoire, comme on l’a vu, on doit réaliser que David n’est pas innocent. Il est en train de subir les conséquences de son propre péché – ses fils agissent comme lui !
Donc David souffre... mais il n’est pas innocent. Oui c’est en partie injuste... mais il n’y est pas pour rien.
Et cette scène du roi David souffrant nous amène à regarder plus loin. A un autre roi, qui a aussi marché dans la souffrance sur le mont des oliviers. Quelques centaines d’années plus tard, un grand roi se retrouve sur cette même montagne, en train de souffrir.
Il est en train de prier, dans l’angoisse, avec de la sueur sur son front. Puis il se retrouve trahi par son disciple, arrêté comme un criminel. Puis un autre de ses disciples le renie, et puis tous l’abandonnent. Il est condamné comme un criminel. Il subit ce que David subit ici – mais de manière encore plus grande.
On le voit en train de marcher, non pas sous les insultes et les pierres de Chiméï, mais sous les insultes et les crachats de toute une foule.
Contrairement à David, ce roi est abandonné par tous – il n’a pas même un ami qui prenne sa défense. Il est seul. Il est rejeté.
Il est dit à propos de ce roi qu’il était « Méprisé et délaissé par les hommes, homme de douleur, habitué à la souffrance, il était pareil à celui face auquel on détourne la tête : nous l'avons méprisé, nous n'avons fait aucun cas de lui. » (Es 53.3)
Voilà un autre roi, comme David, un autre roi souffrant, comme David...
Mais ce roi souffrant, lui, il était innocent, contrairement à David. Il a toujours fait ce qui est juste. Il a vécu dans l’obéissance parfaite à Dieu, dans ses actes et dans ses pensées. Il n’est pas en train de souffrir les conséquences du péché qu’il a commis...
Et dans ce cas-là, en voyant ce grand roi souffrir alors qu’il est innocent, on se demande vraiment : mais pourquoi ce grand roi souffre ? Pourquoi... ?
La réponse, c’est que ce roi a souffert, non pas pour ses péchés, parce qu’il en n’avait aucun... mais pour les nôtres. Il est dit que « l'Eternel a fait retomber sur lui nos fautes à tous. » (Es 53.6)
Voilà où nous mène ce récit – à Jésus, à la croix, au pardon des péchés, à la vie éternelle que l’on a en lui. Voilà où nous mène toute la Bible !
La Bible n’est pas comme un manuel d’histoire à l’école. Une suite de faits historiques déconnectés les uns des autres. Non... Oui, il s’agit dans la Bible de faits historiques – de choses réelles qui se sont passées dans notre histoire, dans notre monde. Mais il ne s’agit pas d’une suite d’histoire déconnectées. Il s’agit plutôt d’une seule grande histoire, qui se met en place petit à petit au travers de l’histoire humaine. Et cette grande histoire pointe vers la gloire de Jésus, le roi parfait.
C’est pour cela que ce que David vit dans ces chapitres a pour but de pointer comme un poteau indicateur vers le grand roi, vers le Messie, vers Jésus.
Et en suivant ce poteau indicateur qui nous amène à Jésus, on voit beaucoup de parallèles entre ce que David a vécu, et ce que Jésus a vécu. Mais on voit aussi un grand contraste. On voit combien Jésus accomplit tout ce que David préfigure. On voit que Jésus remplit toutes les failles du roi David.
Jésus est le roi parfait, innocent, et pourtant souffrant. Qui accepte de souffrir, de mourir, pour nos péchés. Pour prendre sur lui la condamnation que l’on mérite. Pour nous sauver et nous donner une bonne relation avec Dieu. Jésus est le roi dont nous avons besoin.

Qui allons-nous suivre ?

Et la question qui se pose à nous dans ces chapitres, c’est : quel roi allons-nous suivre ? Comme on l’a dit il y a deux camps qui se forment : ceux qui trahissent David pour s’attacher à Absalom, et ceux qui restent attachés à David quoi qu’il en coûte.
Il y a ceux qui s’attachent au roi du royaume de la ruse et de l’apparence – celui qui semble puissant et vainqueur (Absalom). Et il y a ceux qui s’attachent à David, le roi choisi par Dieu, même s’il est faible et souffrant, et que ça va coûter de le suivre...
Ahitophel, le conseiller de David, a fait son choix. Il délaisse le roi établi par Dieu pour rejoindre le camp d’Absalom. Il saisit la première opportunité pour courir après le succès et la puissance humaine.
Mais on a d’autres personnes dans ces chapitres qui restent fidèles au roi David, quoi qu’il en coûte. C’est le cas d’Ittaï de Gath (15.19s). C’est un étranger, il ne fait pas partie du peuple d’Israël, et il vient tout juste d’arriver à Jérusalem comme exilé. Donc le roi David lui dit : « prends pas de risque et va rejoindre Absalom, ça sert à rien de risquer ta vie avec nous alors que t’as encore de belles années devant toi. » Mais voilà comment Ittaï répond : 15.21.
Voilà quelqu’un qui a choisi son camp, et qui a choisi le bon camp, même si ça lui coûte. Il s’engage à suivre le roi souffrant, que ça soit pour vivre ou pour mourir. Sa vie est attachée à la sienne.
Cette même question se pose à nous aujourd’hui : quel roi est-ce que nous allons choisir ?
Est-ce que nous allons choisir le royaume de l’apparence et du succès, de la facilité et du confort ? Ou est-ce que nous allons suivre le roi souffrant, même si ça nous coûte ?
Suivre le roi souffrant, c’est ce à quoi Jésus nous appelle : « Puis il appela la foule avec ses disciples et leur dit : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. » Marc 8.34
Nous sommes appelés à suivre le roi souffrant, quoi qu’il en coûte. Que ça soit pour vivre ou pour mourir. Notre vie est attachée à la sienne.
Plusieurs chrétiens dans le monde sont confrontés à cela de manière littérale, dans des pays où les chrétiens sont persécutés : s’engager à suivre Jésus, c’est pour eux s’engager à le suivre même jusqu’à la mort physique.
C’est pas ce que nous vivons ici en Belgique, mais nous sommes appelés à la même consécration. A choisir de suivre le roi, quoi qu’il en coûte.
Rester honnête au travail, et refuser de mentir, de tromper, de jouer le jeu de la ruse pour gagner des points... C’est choisir de suivre le roi souffrant, même si ça nous coûte.
Refuser d’imiter nos amis dans le domaine de la sexualité, vivre dans la pureté en réservant la sexualité pour le cadre du mariage... C’est choisir de suivre le roi souffrant, même si ça nous coûte.
Affirmer que certaines pratiques morales populaires sont un péché, comme l’homosexualité, l’euthanasie, l’avortement... C’est choisir de suivre le roi souffrant, même si ça nous coûte.
S’investir dans une Église pour que la bonne nouvelle de Jésus se répande, plutôt que d’investir son temps et son argent pour se construire son propre royaume... C’est choisir de suivre le roi souffrant, même si ça nous coûte.
Mettre à mort le péché dans notre vie, lutter contre nos désirs mauvais, résister à la tentation, plutôt que de céder et d’abandonner... C’est choisir de suivre le roi souffrant, même si ça nous coûte.
S’intéresser à la croissance dans la foi des frères et sœurs de l’Église, chercher leur bien et s’investir en eux, plutôt que de vivre une foi individualiste... C’est choisir de suivre le roi souffrant, même si ça nous coûte.
Ex. de qlq qui a renoncé aux apparences/monde pour suivre Jésus ?

3) Confions-nous dans la providence de Dieu : il est au contrôle

Absalom est en train de prendre le pouvoir, le roi David fuit dans la souffrance... où est Dieu dans tout ça ? Où sont les promesses de Dieu ?
Dieu n’est pas absent de ce récit. Dieu n’est pas absent de l’histoire humaine. Il est à l’œuvre pour accomplir son plan. Il est au contrôle.

Le péché humain accomplit le jugement de Dieu

D’abord, on doit comprendre que ces chapitres sont le résultat du jugement de Dieu. Après le péché de David, après son adultère et son meurtre, Dieu avait annoncé ceci : 12.10-12. Oui, David est pardonné par Dieu. Mais il a péché gravement en tant que roi – il a failli à sa mission, et donc son règne est affecté par les conséquences de son péché, par le jugement de Dieu.
On voit ça ici – son propre fils se rebelle contre lui, veut le tuer. L’épée est dans sa maison. Mais on voit cela aussi à la fin du chapitre 16. Alors qu’Absalom est maintenant à Jérusalem, dans le palais royal, voici ce qu’Ahitophel lui conseille : 16.21-22. C’est un conseil odieux et c’est un acte terrible – mais c’est exactement la conséquence que Dieu avait annoncé après le péché de David. David subit les conséquences de son propre péché, et le jugement de Dieu...
Alors est-ce que ça veut dire que c’est pas la faute d’Absalom ? Que c’est pas la faute d’Ahitophel ? Est-ce que ça veut dire qu’ils n’y sont pour rien, ils sont simplement des instruments du jugement de Dieu et qu’ils sont pas vraiment coupables ?
Non – on doit bien comprendre qu’on voit les deux à la fois ici. A la fois l’accomplissement de ce que Dieu avait promis – le jugement de Dieu. Et également le péché d’Absalom, le péché d’Ahitophel – leur corruption et leur rejet de Dieu.
Ils restent pleinement responsables de leurs actes. Ils agissent de leur propre volonté et selon leur cœur pécheur. Leur péché accomplit le jugement de Dieu – mais cela reste bel et bien leur péché.
C’est ce que l’on voit dans toute la Bible : le fait que Dieu soit souverain sur toutes choses (= au contrôle) n’enlève pas le fait que les humains soient responsables de leurs actes. On doit proclamer les deux. La responsabilité des hommes n’enlève pas la souveraineté de Dieu, et la souveraineté de Dieu n’enlève pas la responsabilité des hommes.
On voit bien cela avec la crucifixion de Jésus. cf. « cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l'avez fait mourir en le clouant (à la croix) par la main des impies. » Actes 2.23. Jésus a été livré à la croix selon le plan de Dieu – c’était la volonté de Dieu, c’est ce que Dieu a mis en œuvre de manière souveraine. Est-ce que ça veut dire que ceux qui l’ont crucifié ne sont pas coupables, parce que c’était le plan de Dieu ? Non ! « vous l’avez fait mourir ... par la main des impies » (v.23).
Pourquoi Jésus est mort sur la croix ? Parce que c’était le plan de Dieu. Pourquoi Jésus est mort sur la croix ? Parce que des hommes pécheurs l’ont fait mourir, et sont coupables de l’avoir fait.
Pourquoi est-ce que David souffre ? Parce qu’il subit les conséquences de son péché, le jgmt de Dieu. Pourquoi est-ce que David souffre ? Parce que son fils Absalom agit selon son cœur pécheur, de manière coupable.
Les deux sont vrais, et nous voulons proclamer les deux.
Et cela nous amène à nous émerveiller devant la providence de Dieu, le fait que Dieu soit au contrôle.

Ahitophel vs. le vrai Dieu – la providence

Parce qu’en lisant ce récit, on peut se demander – mais qui est vraiment au contrôle ? 16.23.
Les conseils d’Ahitophel sont suivis à la lettre – il semble que c’est lui qui est au contrôle. Que ça soit pour Absalom, et même David – ils lui donnent autant d’importance qu’à Dieu. On voit là une autre faille de David, n’est-ce pas ? Lorsque les conseils humains ont autant d’importance que ce que Dieu dit, c’est qu’il y a un problème...
Ahitophel semble donc avoir le pouvoir – tout le monde l’écoute. Est-ce qu’il va réussir à renverser le royaume de David ? Il est l’instrument du jugement de Dieu envers David – mais est-ce qu’il va réussir à aller plus loin que ça, et à mettre de côté le roi choisi par Dieu ?
Il y a un peu de suspense quand on lit l’histoire. Et on voit au chapitre 17 qu’Absalom demande conseil à deux personnes pour éliminer David : à Ahitophel, et à Houchaï (autre conseiller de David, revenu vers Absalom pour essayer de l’induire en erreur). Qui va gagner ?
Ils donnent chacun leur conseil – et on se dit « bah forcément Absalom va écouter Ahitophel, on vient de nous dire qu’il a autant d’autorité que Dieu lui-même ! C’est fini pour David... »
Mais qui gagne, au final ? 17.14a. Plutôt que d’écouter Ahitophel, Absalom écoute Houchaï, qui est du côté de David, qui va faire en sorte que David échappe à Absalom...
Et on se demande – mais pourquoi ?
Parce que son conseil est meilleur ? Hmmm pas forcément... Parce que Houchaï est plus rusé ? Oui, c’est vrai, il joue sur l’égo d’Absalom - en lui faisant imaginer une grande victoire où il sera à la tête d’un peuple nombreux...
Mais la vraie réponse se trouve dans la suite de 17.14b. Absalom n’écoute pas Ahitophel... parce que Dieu l’a voulu ainsi. Parce que Dieu veut préserver le roi qu’il a choisi, David, et réduire à rien Absalom, qui s’oppose à Dieu. Ce n’est pas Ahitophel qui est aux commandes – ni Absalom. C’est Dieu qui est au contrôle. Il est à l’œuvre derrière tous les plans et les stratagèmes, pour accomplir son plan.
C’est ce que l’on appelle la providence de Dieu. Dieu contrôle toutes choses dans ce monde, sans exception. Il contrôle toutes choses dans ce monde de sorte à ce que son plan s’accomplisse. Il est à l’œuvre, dans les coulisses, dans tous les détails de notre vie.
C’est ce que l’on voit ici. A première vue, on pourrait se dire que c’est une histoire assez banale. Il y a deux conseillers, et Absalom choisit l’un plutôt que l’autre, parce qu’un des deux a mieux réussi. Mais derrière cela, on doit voir la main cachée de Dieu. Il orchestre tout pour accomplir son plan.
« La plupart du temps, c'est ainsi que Dieu agit. Son sceptre est invisible, sa souveraineté cachée derrière les conversations, les décisions, les activités et les crises de nos vies. Nous ne voyons que les files d'attente au supermarché, les changements de couches et les devoirs scolaires, mais c'est Yahvé qui règne à travers, par-dessus et derrière tout cela. » Davis, p.216
Je ne sais pas ce que vous voyez en ce moment dans votre vie. Peut-être que vous êtes découragés que votre quotidien est fait de choses banales. Peut-être que vous êtes affligés par les épreuves, par le découragement.
Est-ce que vous arrivez à regarder dans les coulisses ? Et à voir la bonne main cachée de Dieu, qui accomplit son plan ? Même au travers des choses banales de la vie ? Même malgré la souffrance et les épreuves ?

David et la confiance en la providence Dieu

C’est important de saisir cela pour faire face aux épreuves de la vie en nous confiant en Dieu.
C’est ce qu’on voit David faire ici – il fait confiance à la providence de Dieu. cf. 16.11-12. Il refuse d’agir par instinct, sur un coup de tête – mais il se confie en Dieu. On voit ça également un peu plus tôt, quand il refuse de partir avec l’arche de l’alliance : 15.25-26.
David refuse de contrôler les événements, mais il se remet entre les mains de Dieu. Ça ne veut pas dire qu’il est inactif – il fait quand même des plans, et il prie à Dieu. Dieu utilise d’ailleurs les actions de David pour accomplir son plan, et il répond à la prière de David (15.31). Mais David fait cela tout en réalisant que c’est Dieu aux commandes
Oui nous prions, oui nous agissons... mais tout en réalisant que Dieu est aux commandes. En nous confiant en lui, et dans sa providence.
Je ne sais pas ce qui vous garde éveillé la nuit (à part les enfants qui pleurent si vous en avez !) ? Je ne sais pas les soucis qui rongent votre âme. Qui provoquent de l’anxiété. J’ai quelque chose pour vous. Un Psaume que vous pouvez lire dans ces moments-là. C’est un Psaume que David a écrit justement alors qu’il fuyait son fils Absalom – au moment où ces chapitres se passent ! Psaume 3. Dans ce Psaume, David s’en remet à Dieu, pour le salut et pour le jugement. Il peut s’endormir et se réveiller dans la paix, parce qu’il sait que Dieu contrôle tout. Profitons de ce Psaume – et profitons de déposer nos fardeaux dans la providence de Dieu.
Oreiller sur lequel reposer nos têtes fatiguées ?

Conclusion

Ex. concret confiance en providence de Dieu ?
/ providence même dans choses banales ?
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