Sermon Tone Analysis

Bonjour à tous,

Début d’année, nous avons commencé ensemble une nouvelle série intitulée « rencontres avec Jésus » où nous passons en revue certains récits des Évangiles dans lesquels Jésus est allé rencontrer des personnes comme vous et moi.

Jusqu’à présent, nous avons vu la rencontre de la Samaritaine au puits de Jacob (carte1), puis nous avons ensuite étudié celle de la Syro-Phénicienne sur le territoire de Tyr et Sidon (carte 2).

Et ce matin, je vous propose d’aller maintenant dans la ville de Jéricho à la rencontre de Zachée (carte 3).

Lisons donc à présent ce récit :

Luc 19, 1-10 : 1 Jésus entra dans la ville de Jéricho et la traversa.

2 Or, il y avait là un nommé Zachée.

Il était chef des collecteurs d’impôts, et riche.

3 Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était petit.

4 Alors il courut en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là.

5 Lorsque Jésus fut parvenu à cet endroit, il leva les yeux et l’interpella : Zachée, dépêche-toi de descendre, car c’est chez toi que je dois aller loger aujourd’hui.

6 Zachée se dépêcha de descendre et reçut Jésus avec joie.

7 Quand les gens virent cela, il y eut un murmure d’indignation.

Ils disaient : Voilà qu’il s’en va loger chez ce pécheur !

8 Mais Zachée se présenta devant le Seigneur et lui dit : Seigneur, je donne la moitié de mes biens aux pauvres et, si j’ai pris trop d’argent à quelqu’un, je lui rends quatre fois plus.

9 Jésus lui dit alors : Aujourd’hui, le salut est entré dans cette maison, parce que cet homme est, lui aussi, un fils d’Abraham.

10 Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

(BDS)

Au verset 1, nous voyons Jésus en mouvement.

Il entre dans la ville de Jéricho pour la traverser.

En effet, Jésus a un objectif en tête : c’est de se rendre à Jérusalem.

Et cela fait déjà un petit moment qu’il est en route dans cette direction puisque c’est depuis le chapitre 9 que Jésus s’est mis en marche vers cette destination :

Luc 9, 51 : Lorsque le temps approcha où Jésus devait être enlevé de ce monde, il décida de manière résolue de se rendre à Jérusalem.

(BDS)

Cela fait donc 10 chapitres que Jésus est en direction de Jérusalem, ce qu’il a d’ailleurs rappelé à ses disciples juste avant de rentrer dans la ville de Jéricho :

Luc 18, 31-33 : 31 Jésus prit les Douze à part et leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem et tout ce que les prophètes ont écrit au sujet du Fils de l’homme va s’accomplir.

32 En effet, il sera remis entre les mains des païens, on se moquera de lui, on l’insultera, on crachera sur lui.

33 Et après l’avoir battu à coups de fouet, on le mettra à mort.

Puis, le troisième jour, il ressuscitera.

(BDS)

Voici donc un petit aperçu (carte 4) du trajet qu’a effectué Jésus depuis le chapitre 9 et où il est rendu par rapport à sa destination finale : Jérusalem.

Il s’agit donc là d’une des raisons qui emmena Jésus à Jéricho bien que ce ne soit pas la seule.

Le contexte de la visite de Jésus à Jéricho étant posé, je vous propose maintenant d’étudier ce récit sous l’angle des différents personnages qui s’y trouvent et de ce qui les caractérise.

Commençons tout d’abord par notre chef des collecteurs d’impôts : Zachée.

Ce que nous constatons assez rapidement dans notre texte c’est sa soif de connaître Jésus et c’est ce que nous allons développer dans mon premier point :

1. La soif de Zachée

En effet, tout au long du récit, nous découvrons chez Zachée une curiosité et une détermination toute particulière.

Premièrement au verset 3 il nous est dit qu’il « cherchait à voir qui était Jésus ».

Seulement, en raison de sa petite taille il n’y arrivait pas à cause de la foule qui était nombreuse.

Cela ne découragea en revanche pas Zachée qui, résolu, va au verset 4 « courir en avant » pour « grimper sur un sycomore » afin d’être sûr de voir Jésus passer.

Ensuite quand Jésus l’interpelle nous observons Zachée au verset 6 qui « se dépêche de descendre »de son arbre pour « recevoir Jésus avec joie ».

Cet empressement, cette détermination et cette joie que l’on retrouve chez Zachée nous démontrent donc bien la réelle soif qu’il a de connaître Jésus.

Avons-nous aussi cette même soif de connaître toujours plus notre Seigneur ? Est-ce que cela se reflète dans nos vies comme dans celle de Zachée ? Aimons-nous lire notre Bible ? Pas uniquement pour y trouver une bonne moralité ou une belle sagesse mais par désir de constamment mieux découvrir notre Sauveur ? Nous chantons régulièrement le cantique :

Voir mon Sauveur face à face,

Voir Jésus dans sa beauté,

Ô joie, ô suprême grâce !

Ô bonheur félicité[1]

Est-ce que nous le vivons déjà maintenant ou est-ce que nous attendons d’être au ciel pour pouvoir l’expérimenter ? Rappelons-nous des paroles du Seigneur lorsqu’il dit ceci :

Jean 5, 39 : Sondez les Écritures, car vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi.

(DRB)

Si donc comme Zachée nous voulons découvrir qui est Jésus, bien qu’il ne soit pas présent physiquement avec nous, nous pouvons dès à présent le faire en lisant sa Parole et en priant.

Maintenant, si vous vous apercevez que vous avez perdu ce désir de connaître Jésus, vous êtes à la bonne place ce matin.

En effet, un des buts de cette série sur les rencontres avec Jésus est de donner ou redonner cette soif de le rechercher toujours plus et de le voir face à face.

Pour cette raison, j’aimerai à présent parcourir avec vous ce qui a pu amener chez Zachée cette si belle et si grande volonté de découvrir qui était Jésus.

Et si l’on veut y arriver, il nous faut regarder plus précisément qui était Zachée.

Relisons donc le verset 2 :

Luc 19, 2 : Or, il y avait là un nommé Zachée.

Il était chef des collecteurs d’impôts, et riche.

(BDS)

J’ai une question pour vous : Qui d’entre vous ici aime payer ses impôts ? Payer sa TPS et sa TVQ ? Payer sa taxe de bienvenue lorsqu’il achète une maison, puis sa taxe d’habitation et encore sa taxe municipale chaque année ? Aussi, à part Jean-Charles & Carole qui ont décidé de s’installer à Saint-Liguori, qui d’entre vous aime payer pour traverser un pont à péage ? Qui aime payer sa bouteille de vin 16 $ au lieu de 5 $ (image 1) ? Qui aime payer 2,16 $ le litre d’essence au lieu de 1,47 $ si l’on enlève les taxes (image 2) ?

Bon, je sais que vous êtes des enfants de Dieu et que vous aimez tout le monde, mais en règle générale, qui dans notre société aime les collecteurs d’impôts ? Peu de gens, n’est-ce pas ? Alors, aujourd’hui ils ont d’ailleurs trouvé la solution, ils prélèvent directement à la source ce qui évite la confrontation entre les humains et fait en sorte que la facture à la fin de l’année semble moins douloureuse.

Certains ont même de ce fait des retours d’impôts donnant l’impression de s’enrichir sur le dos de l’état.

Bref, un collecteur d’impôt ne reçoit généralement pas beaucoup d’amour de la part de n’importe quelle société.

Mais à l’époque de Jésus en Israël, cela était encore plus le cas, et cela pour deux raisons :

Premièrement, parce qu’en plus de prélever l’impôt ils avaient tendance à demander plus que le montant fixé par le gouvernement pour s’en mettre dans les poches.

C’est d’ailleurs ce qui explique la réponse de Jean-Baptiste aux collecteurs d’impôts en Luc 3 verset 13 :

Luc 3, 12-13 : 12 Il y avait des collecteurs d’impôts qui venaient se faire baptiser.

Ils demandèrent à Jean : Maître, que devons-nous faire ? 13 — N’exigez rien de plus que ce qui a été fixé, leur répondit-il.

(BDS)

On ose donc imaginer que certains s’en mettaient plein les poches.

S’ils fraudaient le peuple de cette manière, il est difficile de dire quelle était leur limite.

Est-ce qu’ils réclamaient 5 % de plus ? 10 % de plus ? 15 % ? Ou 50 % ? Cela pouvait dépendre de la conscience de chacun.

Si Jean-Baptiste leur a demandé de ne pas exiger plus que ce qui avait été fixé, ça veut dire qu’ils recevaient déjà un salaire du gouvernement pour faire leur travail.

Ils n’avaient donc pas à réclamer plus que ce qui était établi par les autorités en place.

Et ce que l’on voit au verset 8, c’est que Zachée reconnait qu’il lui est arrivé de prendre trop d’argent à certaines personnes.

Luc 19, 8 : Mais Zachée se présenta devant le Seigneur et lui dit : Seigneur, je donne la moitié de mes biens aux pauvres et, si j’ai pris trop d’argent à quelqu’un, je lui rends quatre fois plus.

(BDS)

Donc, non seulement Zachée est un collecteur d’impôt, mais en plus il était un voleur.

On comprend donc bien qu’il était haï de ses concitoyens.

Deuxièmement, si en Israël les collecteurs d’impôts étaient encore plus mal aimés que dans nos pays aujourd’hui, c’est parce qu’ils ne prélevaient pas l’impôt pour Israël, mais le faisaient pour les Romains ! Nous au moins, quand on paye des impôts, on sait qu’en partie en tout cas, cela finance nos infrastructures, notre système de santé, le système éducatif, et permet une certaine justice sociale, etc. mais du temps de Jésus cet argent allait aux ennemis d’Israël qui les asservissait.

Les percepteurs d’impôts étaient donc vus comme des traitres à la nation ! On comprend mieux aussi à ce moment-là le piège que les émissaires d’Hérode et des pharisiens avaient cherché à faire à Jésus :

Matthieu 22, 17-21 : 17 Dis-nous donc ce que tu penses de ceci : A-t-on, oui ou non, le droit de payer des impôts à César ? 18Mais Jésus, connaissant leurs mauvaises intentions, leur répondit : Hypocrites ! Pourquoi me tendez-vous un piège ? 19 Montrez-moi une pièce qui sert à payer cet impôt ! Ils lui présentèrent une pièce d’argent.

20Alors il leur demanda : Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? 21 — De César.

Jésus leur dit alors : Rendez donc à César ce qui revient à César, et à Dieu ce qui revient à Dieu.

(BDS)

Et maintenant, si Zachée se trouvait à Jéricho, ce n’est vraisemblablement pas anodin non plus.

Rappelons-nous, il est chef des percepteurs d’impôts, c’est donc lui qui donne les ordres aux autres.

Probablement donc qu’il se réserve la meilleure place pour prélever les taxes, c’est-à-dire : la ville de Jéricho.

On peut lire dans le commentaire Biblique de John MacArthur que :

« L’historien Flavius Josèphe […] décrit [Jéricho] comme étant la région la plus riche du pays et l’appelle le petit paradis.

[…] Dans les rues de Jéricho se mêle une foule hétéroclite : des pèlerins de Galilée et de Pérée, des prêtres qui séjournent là, des trafiquants de toutes les contrées qui y sont venus pour acheter ou vendre, et qui font partie des grandes caravanes en provenance d’Arabie et de Damas.

»[2] [fin de citations]

Plus il y a de commerce, plus il y a de richesse, plus il y a d’argent à percevoir.

C’est aussi ce qui explique qu’au verset 2, Luc nous précise que Zachée était riche.

Zachée a peut-être donc obtenu la richesse, mais à quel prix ? Le grand dictionnaire de la Bible nous mentionne que :

« Chez les Juifs stricts […], ce sentiment naturel de haine [envers les publicains] se trouvait aggravé et modifié par des considérations religieuses : le collecteur d’impôt était considéré comme impur, du point de vue cérémoniel, du fait de ses contacts continuels avec les païens et de l’obligation qui lui était faite de travailler le jour du sabbat.

Cette impureté jointe à l’interdiction faite par les rabbins aux Juifs pieux de manger avec de tels hommes explique l’attitude générale du peuple à leur égard.

»[3] [fin de citation]

Zachée était donc peut-être riche, mais il était méprisé de la société et banni de la synagogue.

En tant que percepteur d’impôt il est mis au même rang que les prostituées.